Thread by @LarrereMathilde

On me demande si c’est nouveau que les FDO chargent des féministes

Non

Les suffragettes par ex se sont fait copieusement réprimées au début du 19e sc

1)Ainsi notamment en 1910, lors du « Black Friday » (18 novembre), une manifestation féministe réprimée par la police avec une violence inouïe.

2)Il faut dire que les suffragettes avaient brisé les vitrines, incendié quelques riches cottages, dévasté des terrains de golf allant jusqu’à saccager les jardins botaniques royaux.

3)Le mouvement suffragiste soulevaient de toute façon une forte hostilité. On leur jettait des pierres quand elles manifestaient, et des hommes montaient à la tribune des meetings pour frapper les oratrices, sous l’œil goguenard de policiers qui attendaient de prendre le relais

4)Face à cela, des femmes ont décidé d’organiser une autodéfense: un jujitsu féministe. C’est Edith Garrud qui ouvre dans l’East End londonien un dojo (salle d’entraînement) réservé à l’instruction des suffragettes de la WSPU et de la Women’s Freedom League

5)En 1913, face à l’ampleur de la répression, Sylvia Pankhurst (suffragette angalaise) exhorte la WSPU à créer un service de sécurité chargé de protéger les manifestantes contre les forces de l’ordre

6)Ainsi naît le Bodyguard, un groupe d’une quarantaine de femmes entraînées par Edith Garrud,
Dissimulant sous leurs robes force briques, massues de gymnastique ou matraques subtilisées aux policiers, les membres du Bodyguard protègent manifestations et meetings

7)Une autre technique de combat préférée est de tirer sur les bretelles élastiques d’un policer pour arracher les boutons de son pantalon – les mains occupées à tenir son pantalon en place, il peut difficilement courir après les suffragettes...

8)Le Bodyguard sécurise les bâtiments où vont avoir lieu des manifestations suffragistes pour planifier des routes de fuite. Elles forment souvent des barrières humaines pour empêcher les policiers d’arriver jusqu’à la suffragette qu’ils veulent arrêter.

9)La presse, qui relaie vite leurs exploits, les surnomme « amazones » ou « suffrajitsu ». en France, ces « jujitsuffragettes » marquent certains esprits, dont celui de Madeleine Pelletier (1874-1939), première femme psychiatre et militante socialiste libertaire.

10)Elle défendait l’action directe au sein du mouv féministe Elle écrit dans son journal : « Il est certain que casser un carreau n’est pas un argument ; mais si l’opinion, sourde aux arguments, n’est sensible qu’aux carreaux cassés, que faire ? Les casser, évidemment. »

pour en savoir plus lire Elsa Dorlin, se défendre