Un argument régulièrement mis en avant pour justifier la sortie du #nucléaire en Belgique est que le manque de flexibilité du parc nucléaire belge obligerait les énergies renouvelables à s'effacer à certains moments de l'année.
Voyons pourquoi cet argument ne tient pas.
[1/9]
Tout d'abord, les réacteurs belges sont des réacteurs à eau pressurisée qui peuvent être adaptés pour faire varier leur puissance dans une certaine mesure. Ils pourraient donc être en partie flexibilisés.
[2/9]
C'est la même technologie que celle exploitée en France et la France fait régulièrement du suivi de charge avec le nucléaire.
Cela dit, l'enjeu n'est même pas là. Que ce soit en Belgique ou ailleurs (et ce qui suit concerne aussi la France), il faut apprendre à valoriser l'électricité bas carbone quand on en a (plutôt que d'en réduire la production) pour en consommer moins quand on en a moins.
[4/9]
Autrement dit, il faut flexibiliser la demande électrique et développer le stockage. C'est indispensable si l'on veut atteindre nos objectifs climatiques.
[5/9]
En fermant ses centrales nucléaires, la 🇧🇪 ne fait que repousser le pb. Quand l'offre renouvelable butera sur la demande, c'est-à-dire qu'elle commencera à répondre à 100% de la demande à certains moments et devra s'effacer, ce sera le même problème qu'il faudra gérer.
[6/9]
Il faudra flexibiliser le système électrique.
Cette situation ne devrait pas être vue comme un problème mais comme un avantage : si la Belgique commence à avoir trop d'électricité bas carbone à certains moments, ça ne veut pas dire qu'il faut qu'elle en produise moins.
[7/9]
Ca veut dire qu'il faut qu'elle accélère l'électrification pour décarboner les transports, le chauffage et l'industrie, et qu'elle travaille sur la flexibilisation des usages.
Par exemple, la mobilité électrique répond à ces deux enjeux.
[8/9]
Graphique : gouvernement belge
En pratique, la question de la flexibilité du nucléaire est surtout un argument bancal trouvé a posteriori pour tenter de justifier une décision prise pour des raisons purement politiques.
Le prix de l'#électricité s'envole en Europe, entraînant une contestation de plus en plus forte de la population, notamment en Espagne où des manifestations commencent à être organisées.
Pour le moment, les consommateurs particuliers 🇫🇷 restent relativement épargnés grâce aux tarifs réglementés de l'électricité qui ne prennent en compte les prix de marché que partiellement et avec retard, et l'Accès réglementé à l'électricité nucléaire historique (ARENH).
[2/10]
L'ARENH permet aux fournisseurs alternatifs à @EDFofficiel de lui acheter jusqu'à 100 TWh d'électricité nucléaire à 42 €/MWh (un prix bien inférieur à celui du marché et, ce qui est + embêtant, inférieur également au coût de production d'EDF, mais c'est un autre sujet).
Plusieurs mensonges concernant la sortie du #nucléaire et le soutien au gaz fossile en Belgique dans cet entretien avec @jmnollet (coprésident d'@Ecolo).
Contrairement à ce qu'explique @jmnollet, la Belgique va bien remplacer le nucléaire (50% de sa production électrique actuelle) essentiellement par du gaz fossile.
Cette électricité à gaz sera produite à la fois en Belgique et dans les autres pays européens.
[2/10]
En effet, la puissance de nouvelles centrales à gaz visée par la Belgique est inférieure à la puissance de centrales nucléaires que le gouvernement veut fermer. Donc une partie de l'électricité manquante sera remplacée par des importations.
Vu que @yjadot parle du scénario @nWassociation, faisons un point sur les scénarios en général. Ce qui va suivre est valable pour tous les scénarios (Negawatt aussi bien que RTE, IEA, ADEME...).
[2/18]
Les scénarios sont des outils permettant de connaître l'impact de certains mécanismes et de certaines hypothèses sur un système. Ce ne sont pas des futurs possibles pour deux raisons.
Ce graphique permet de comprendre comment l'industrie du pétrole non conventionnel 🇺🇸 a réussi à atteindre la rentabilité pour la 1ère fois de son histoire, depuis le début de la pandémie (alors que le cours du #pétrole s'est effondré, même s'il est remonté depuis).
[2/10]
Jusqu'en 2020 : les pétroliers non conventionnels 🇺🇸 forent beaucoup, davantage que le nombre de puits qu'ils exploitent en pratique, surtout dans le bassin permien (1er site d'extraction de pétrole au monde).
Un collectif de citoyens belges a envoyé la lettre suivante au Premier Ministre @alexanderdecroo afin de lui demander de reconsidérer la sortie du #nucléaire, amorcée en 2003.
Si elle devait être menée à son terme, cette sortie condamnerait l'atteinte de la neutralité carbone par la Belgique en 2050.
[2/12]
Ce texte prend le problème sous le bon angle (c'est assez rare pour être salué) : il ne cherche pas à opposer l'#éolien et le #solaire avec le #nucléaire mais explique que tous seront nécessaires pour sortir des combustibles fossiles, ce qui représente un défi titanesque.
National Grid, le gestionnaire du réseau électrique 🇬🇧, anticipe un risque de coupure d'électricité cet hiver au Royaume-Uni, du fait d'une demande électrique qui repart à la hausse et de la diminution des capacités électrogènes pilotables.
La diminution des capacités pilotables 🇬🇧 s'explique par :
- la politique de sortie accélérée du #charbon (récemment avancée de 2025 à 2024) dans le cadre des objectifs climatiques du Royaume-Uni ;
[2/10]
- la fermeture successive sur la décennie d'anciens réacteurs nucléaires de modèle AGR (advanced graphite reactors), dont la durée de vie est limitée par le vieillissement du graphite que contient leur cœur.