Sur l’explosion du prix du #gaz, chacun cherche à désigner un coupable qui le confirme dans ses opinions préalables.
Prêtons-nous au jeu : Voyez-vous, le vrai responsable, c'est bien sûr le #climat.
Explications ⤵
L'Amérique du Sud connait actuellement une #sécheresse historique.
Les conséquences du manque d'eau se font sentir sur l'agriculture et l'industrie en Argentine, au Brésil, au Chili ou au Paraguay. washingtonpost.com/world/2021/09/…
L'Amérique du Sud est très dépendante de l'hydroélectricité : 55% l’électricité produite sur le continent est hydraulique.
Au Brésil, première économie du continent, on monte à 63%, et 70% en Équateur, 75% en Colombie, presque 100% au Paraguay...
(source AIE)
Avec la #sécheresse qui déprime la production hydroélectrique et l'hiver austral qui booste la demande, la situation électrique en Amérique du Sud est très tendue.
Certains pays rationnent, d'autres remettent en service des centrales fossiles... powerengineeringint.com/renewables/hyd…
Résultat : pendant l'été/l'hiver là-bas, l'Amérique du Sud est devenue un aspirateur à #gaz.
En juillet, le Brésil et l'Argentine ont importé plus de gaz liquéfié que la Chine, des chargements qui normalement seraient venus compléter les stocks européens. reuters.com/article/global…
Au final, la situation en Amérique du Sud rappelle la #sécheresse des années 2000 en Afrique de l'Est.
Là aussi des pays très dépendants de l'hydroélectricité avait été contraints de se tourner en urgence vers des productions fossiles, certains en payent encore le prix...
Les deux cas soulignent la vulnérabilité des mix très hydro face à la variabilité pluriannuelle des précipitations.
La différence, c'est le poids économique de la région et la mondialisation récente du marché du #gaz qui donne à cette #sécheresse régionale un impact mondial.
Conclusion n°1 : évaluer l'impact du changement climatique sur l'évolution des précipitations en moyenne mensuelle ou annuelle, c'est bien mais pas suffisant. L'évaluation des risques passe aussi par la variabilité basse fréquence (sur plusieurs années voire décennies).
Conclusion n°2 : il n'est pas nécessaire d'être directement touché par un aléa climatique pour en ressentir les conséquences.
Le #climat, c'est comme comme les pandémies : on n'est vraiment à l'abri que quand tout le monde est à l'abri.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
A l'occasion de la #canicule qui touche l'Espagne, j'aimerais aborder une question qui revient de temps en temps :
Pourquoi les indisponibilités causées par la chaleur sont-elle moins fréquentes sur parc #nucléaire espagnol sur que son homologue français ?
(1/beaucoup)
Bien que beaucoup plus réduit que le notre, l'Espagne a un parc #nucléaire conséquent : 7 réacteurs qui assurent environ un cinquième de la production d'électricité.
Parmi ces 7 réacteurs, un seul (Vandellos 2) est situé en bord de mer.
Dépendant de fleuves (ou d'un lac dans le cas d'Almaraz) et bénéficiant d'un climat moins favorable que le notre, on pourrait s'attendre à ce que la production nucléaire soit régulièrement perturbée par la chaleur ou la sécheresse.
Ce n'est pas le cas...
Une ligne électrique exploitée par PG&E semble, encore une fois, être à l'origine du #DixieFire - qui est maintenant l'#incendie le plus grave de l'histoire de la Californie.
Le risque était connu et la ligne devait être enterrée prévenir un départ de feu. latimes.com/california/sto…
En 2018, c'est déjà un incident sur une ligne aérienne de PG&E qui était à l'origine du Camp Fire : 620km² brulés dont la petite ville de Paradise, 85 morts.
Incapable de faire face à ses responsabilités PG&E s'était déclaré en faillite. wsj.com/articles/pg-e-…
Les faillites américaines ne sont souvent qu'un refuge temporaire contre les créanciers : PG&E sort de ce statut en juin 2020 sans changement notoire dans son activité ou sa gouvernance.
Juste quelques engagements, notamment sur la modernisation du réseau. latimes.com/environment/st…
La centrale #nucléaire d'Indian Point a fermé notamment parce que son exploitant n'a pas pu (ou pas voulu) modifier le système de refroidissement pour réduire ses prélèvements d'eau.
Sur fond de réchauffement climatique et d'aridification, comment ne pas y voir un avertissement ?
Indian Point est dotée d'un refroidissement en cycle ouvert : l'eau est prélevée dans l'Hudson, refroidie les turbines puis elle est immédiatement rejetée.
Ce système nécessite des prélèvements en eau importants (de l'ordre de 100m3/s) et entraine le rejet d'eau très chaude.
En 2011, l'état de New York a modifié sa réglementation sur la protection des milieux aquatiques.
Objectif : généraliser le refroidissement en circuit fermé, qui réduit beaucoup les besoins en eau et les rejets thermiques des centrales et des industries. dec.ny.gov/docs/fish_mari…
Petite digression par rapport mes sujets habituels pour vous signaler que le conseil chinois de l'#électricité a publié ses statistiques pour 2020. cec.org.cn/detail/index.h…
Traduction des principaux points ci-dessous.
⤵ ⤵ ⤵
Production totale d'électricité en #Chine en 2020 :
⚡7623 TWh (+4.0%)
En 2020, les fossiles ont représenté 67.9% de la production électrique en #Chine, un point de moins qu'en 2019.
L'hydro est stable à 17.8%. L'#éolien (6.1% en 2020 contre 5.5 en 2019) creuse son avance sur le #nucléaire (stable à 4.8%). Le #solaire (3.4%) progresse de 0.3 point.
Au Creusot, Emmanuel Macron a ouvert le débat sur le nouveau #nucléaire avec la perspective d'une décision en 2023.
A titre de première contribution, je vous propose un petit thread sur les sites qui pourraient accueillir de nouveaux réacteurs compte-tenu des contraintes #climat.
L'enjeu : un réacteur #nucléaire qui entrerait en service vers 2030 serait encore en service en 2070 voire 2100. Comment s'assurer qu'il puisse fonctionner à la fin du siècle ?
D'abord en choisissant un emplacement qui lui donne accès à une ressource en eau fiable à cet horizon.
Supposons que l'on parle de réacteurs d'une puissance d'environ 1600MW comme l'EPR et qu'ils soient construits par paire : 2 EPR par site.
Limitons les options aux sites sur lesquels se trouvent déjà des centrales nucléaires.
Pour une étude sur laquelle je travaille en ce moment, j'ai fait une belle image satellite de Palo Verde, la fameuse centrale #nucléaire située dans le désert en Arizona.
Je ne résiste pas au plaisir de vous la partager, avec quelques explications dans les tweets suivants :
Palo Verde le plus gros producteur d'électricité aux États-Unis et la 2e centrale du pays en puissance installée (derrière le barrage hydroélectrique de Grande Coulée).
Et cela malgré sa position improbable au milieu d'un désert sans accès à une masse d'eau naturelle.
Palo Verde est la seule centrale nucléaire au monde dans cette situation ce qui en fait le poster boy de l'adaptation aux climats extrêmes.
Mais la centrale en elle-même (encadrée en rouge) n'a rien de bien original, c'est autour que ça se passe.