Thread by @CalliFanciulla

🔴 #Russia 🇷🇺 #USA #OTAN

Prof. Tiberiu Tudor (Ro 🇷🇴) : Création et extension de l'#OTAN #Gorbatchev ─ La Maison commune européenne

II. Gorbatchev ─ Maison commune européenne

En 1986, le processus de démocratisation de l'Union soviétique a commencé. Après une longue 🔽

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période de gérontocratie, en 1985, un dirigeant mûr, cultivé et charismatique, Mikhaïl Sergeïevitch Gorbatchev, a été nommé secrétaire général du PCUS. Il a radicalement changé le cours de l'évolution de l'URSS vers la démocratie, l'économie de marché et la normalisation 🔽

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des relations avec l'Occident, en premier lieu avec les États-Unis. Cette ouverture a eu lieu dans un contexte de manque de compétitivité de l'économie socialiste, qui poussait l'Union soviétique vers l'effondrement économique. L'économie soviétique suffoque sous la 🔽

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pression de la course aux armements.
Le 23 mars 1983, le président #Reagan a lancé un nouveau concept de sécurité américain, l'initiative de défense stratégique (IDS), pour remplacer la destruction mutuelle assurée (MAD). Le projet a également impliqué la militarisation 🔽

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de l'espace, ce qui lui a valu le nom familier de "Guerre des étoiles".
Lors du sommet Reagan-Gorbatchev à Reykjavik (11-12 octobre 1986), Gorbatchev a exigé l'abandon de la guerre des étoiles comme condition à l'élimination des armes nucléaires. Reagan a refusé. La rupture 🔽

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a été "glaciale".
Reykjavik a toutefois marqué un tournant positif dans les relations soviéto-américaines. Chaque partie a compris les limites de l'anxiété de l'autre en matière de sécurité et qu'il y avait dans ces limites une grande place pour une détente politique et 🔽

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militaire, pour passer de la confrontation à la coopération dans l'intérêt de toute l'humanité. L'ambassadeur Jake Foust Matlock, qui a assisté à toutes les rencontres #Reagan - #Gorbatchev à divers titres, estime que la fin de la guerre froide est due à la rencontre 🔽

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providentielle de ces deux personnalités dans les plus hautes fonctions des États-Unis et de l'URSS [1].

Ce qui unissait les deux grands hommes d'État, c'était la perspective (on pourrait dire aujourd'hui la chimère) d'un monde sans armes nucléaires. Gorbatchev abandonne 🔽

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son opposition à l'initiative de défense stratégique et le traité sur l'élimination des forces nucléaires à courte et moyenne portée est signé le 8 décembre 1987 au sommet de Washington. En conséquence, 2692 missiles nucléaires Pershing américains et SS20 soviétiques ont 🔽

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été détruits sous contrôle mutuel. La vision d'une Europe sans armes nucléaires, d'une #Europe de la paix, a pris forme. Le président Reagan, dans ses mémoires, évoquant sa dernière rencontre officielle avec #Gorbatchev, a déclaré : "Nous nous sommes quittés en tant que 🔽

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partenaires dans la construction d'un monde meilleur."
Comme on le sait, 1989 a été l'année d'un grand changement politique en Europe centrale et orientale, l'année du changement de visage de cette partie de l'Europe. Une étape importante de ce changement a été le 🔽

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discours prononcé par Mikhaïl Gorbatchev le 6 juillet 1989 au Conseil de l'Europe à Strasbourg, où le dirigeant soviétique a explicitement répudié la "doctrine #Brejnev" de souveraineté limitée et défini ce que l'on pourrait appeler la doctrine Gorbatchev ─ la maison 🔽

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commune européenne :
"Nous voulons une Europe démocratique et pacifique, une Europe qui préserve toute sa diversité et respecte les idéaux humains communs..... En ce qui concerne le contenu économique de la Maison européenne, nous pensons que la perspective de former un 🔽

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vaste espace économique de l'Atlantique à l'Oural, avec un haut degré d'interdépendance entre ses parties orientale et occidentale, est réelle, bien que non immédiate. Nous ne sous-estimons pas la probabilité de l'émergence d'un marché unique européen dans les années à 🔽

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venir."
Conformément à cette vision, Gorbatchev a retiré son soutien politique aux dirigeants communistes des pays d'Europe centrale et orientale, leur recommandant, ou parfois leur demandant impérativement (Honecker, Ceausescu), de démocratiser leur régime. 🔽

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Progressivement, au cours de l'année 1989, les pays de l'ancien camp socialiste se sont libérés de l'orbite de l'URSS et ont transformé, pacifiquement ou violemment mais rapidement, leurs régimes communistes en régimes parlementaires, multipartites, essentiellement 🔽

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démocratiques. Un événement symbolique de la fin du communisme en Europe a été la chute du mur de Berlin dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989.

Dans le même temps, Gorbatchev parvient à imposer un premier amendement à la Constitution de l'URSS, qui modifie le processus 🔽

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électoral et établit le Congrès des députés du peuple de l'Union soviétique comme nouvel organe législatif suprême. Dès la première session du Congrès (25 mai - 9 juin 1989), le débat sur l'état et l'avenir de l'Union devient absolument libre, ce qui conduit à la création 🔽

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de deux camps antagonistes, les conservateurs et les libéraux, qui critiquent la politique de Gorbatchev dans deux directions.
1989 est l'année du grand triomphe européen de Gorbatchev et du projet de Maison commune européenne. L'idée d'un démantèlement simultané des deux 🔽

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blocs militaires, l'OTAN et l'Organisation du traité de #Varsovie, est évoquée. Gorbatchev a proposé de les transformer de structures militaires en structures politiques, avec une absorption progressive dans l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe 🔽

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qui reprendrait les fonctions de sécurité de ces organisations. D'éminents dirigeants européens ont approuvé cette idée, notamment le président français François #Mitterrand, le ministre des affaires étrangères et vice-président de la RFA Hans-Dietrich Genscher et le 🔽

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nouveau président de la Tchécoslovaquie, Václav #Havel.
Le 20 janvier 1989, le second mandat présidentiel de Ronald #Reagan prend fin et la fonction de président des États-Unis est reprise par George W. H. #Bush, ancien vice-président pendant le mandat de Reagan.
Le 10 🔽

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juillet 1989, le président Bush entame une tournée diplomatique en Europe, visitant la #Pologne, la #Hongrie puis #Paris. "Je ne veux pas paraître agité ou provocateur. Je ne veux pas mettre de bâtons dans les roues de Gorbatchev", a déclaré le président Bush à ses 🔽

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collaborateurs avant d'atterrir à #Varsovie, et dans l'avion pour #Paris, que le rythme des réformes en Europe de l'Est l'avait "absolument stupéfié".

Il faut souligner que le soutien du président #Bush à #Gorbatchev, partagé par tous les dirigeants d'Europe occidentale 🔽

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était un soutien à l'empire soviétique sous sa forme existante à l'époque - l'Union des républiques socialistes soviétiques - qui s'est poursuivi tout au long de l'année suivante, en 1990, et jusqu'aux derniers jours avant l'effondrement imprévu de l'Union en août 1991. 🔽

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L'année 1989 s'est terminée par le sommet de #Malte les 2 et 3 décembre.
Le sommet de #Malte, au-delà des accords supposés sur la répartition des sphères d'influence, sous l'impression de la résonance Yalta-Malta, n'a fait que confirmer l'état des choses et répéter les 🔽

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assurances mutuelles que les transformations de ces dernières années ne seraient pas réversibles. Lors de la conférence de presse commune :
- Mikhaïl #Gorbatchev : "Le monde quitte une époque et entre dans une autre. Nous sommes au début d'un long chemin vers une longue 🔽

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ère de paix. La menace de la force, la méfiance, la lutte psychologique et idéologique doivent toutes appartenir au passé."
- Le président #Bush a répondu : "Nous pouvons construire une paix durable et transformer la relation Est-Ouest en une coopération de longue date. 🔽

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C'est l'avenir que le Secrétaire général Gorbatchev et moi-même commençons ici à Malte".
Un point de principe, qui semble prendre étrangement beaucoup de place, pour l'époque, dans la transcription du sommet [2], concerne la phrase par laquelle seront motivées plus tard 🔽

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les guerres américaines au Moyen-Orient (#Afghanistan, #Irak), le "printemps arabe", etc.
- Gorbatchev" : "Je ne peux pas être d'accord avec certains politiciens américains qui disent que pour surmonter la division de l'Europe, il faut se baser sur les valeurs 🔽

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occidentales. Jusqu'à récemment, on nous reprochait d'exporter la révolution, et maintenant on parle d'exporter les valeurs américaines. Je pense que cette approche va à l'encontre de l'esprit du changement actuel."
- Bush : "Je voudrais que vous considériez notre approche 🔽

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sous un angle positif : les valeurs occidentales ne signifient en aucun cas l'intrusion de notre système en #Roumanie, en Tchécoslovaquie ou même en RDA."
Le sommet de Malte est considéré comme la fin officielle de la guerre froide.
Dans les années 1990, l'idée de la fin 🔽

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de la guerre froide était crédible. Aujourd'hui, à la lumière des documents déclassifiés relatifs à cette période et des développements ultérieurs dans les relations soviétiques, puis russo-américaines, nous pouvons affirmer que la guerre froide n'est pas terminée pour un 🔽

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instant, elle s'est déplacée inexorablement vers la guerre chaude d'aujourd'hui. Pas plus de deux mois après la réunion de Malte, au début de 1990, est apparue la "question allemande", qui a fait l'objet de la confrontation diplomatique Bush-Gorbatchev, laquelle s'est 🔽

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conclue vers la fin de l'année par le premier pas de l'OTAN vers l'Est ─ l'incorporation de l'ex-RDA dans l'OTAN, suite à une pression diplomatique très concertée du président Bush.
En regardant le projet de Maison commune européenne ─ qui à l'époque semblait réaliste et 🔽

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était partagé avec enthousiasme par tous les dirigeants d'Europe occidentale ─ une question se pose naturellement : Comment Gorbatchev a-t-il pu être politiquement irréaliste (naïf ?) au point de discuter, sous l'œil du président Bush, avec les dirigeants d'Europe 🔽

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occidentale de ce projet qui, par son nom même, excluait, ou du moins marginalisait, la présence des États-Unis sur le continent ! L'intérêt des #USA étant, évidemment, une maison commune euro-atlantique, sans la Russie et non européenne de l'Atlantique à l'Oural. Bien 🔽

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sûr, il est facile de penser à cela maintenant ("la règle de l'épilogue" en histoire), après avoir assisté à l'écrasement de l'axe économique européen #Berlin-#Moscou, y compris la destruction symbolique et démonstrative des pipelines #NordStream.
En tout cas, le président 🔽

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Bush n'était pas un imbécile. Outre le fait qu'il avait été, pendant un an, le directeur de la CIA ─ tout comme le président Poutine a été, pendant un an, le directeur du FSB ─ il y a un fait particulier dans la vie de G.W.H. Bush qui aura sans doute marqué sa 🔽

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personnalité dans le sens de l'intransigeance du réalisme politique. En mai 1944, Bush était devenu pilote dans les forces américaines dans le Pacifique. En septembre, lors de l'attaque des installations japonaises de Chichijima, son avion est abattu, il est le seul des 🔽

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trois membres d'équipage à s'éjecter et le seul à être récupéré par un sous-marin américain. Les huit autres aviateurs américains abattus lors de l'attaque de Chichijima, devenus prisonniers des Japonais après avoir été torturés, ont été décapités et certains ont été 🔽

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cannibalisés [3]. Les méthodes de dissuasion n'avaient pas encore atteint le niveau de la dissuasion nucléaire actuelle, qui a reçu son baptême quelques mois plus tard à Hiroshima et Nagasaki.
L'année suivante, en 1990, Bush apaise Gorbatchev dans le projet de Maison 🔽

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commune européenne, en maintenant et en renforçant la présence militaire américaine sur le continent.

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