Le Computer Science Museum de Montain View est passionnant. On y apprend que l'émergence de l'informatique fut un travail de longue haleine depuis le XVIIe siècle. Cette histoire résume la quintessence de ce qui rend l'Occident si particulier. Que de gens brillants et oubliés... 
Il est difficile de ne pas circuler dans ces salles sans se sentir tout petit. On sent à la fois tout le génie des hommes qui nous ont précédés, mais aussi tout le poids de cette succession et la difficulté d'être digne de cet héritage.
Osez me dire que ce calculateur n'est pas génial. Toute sa mécanique est saisissante de beauté. C'est le calculateur différentiel de Charles Babbage construit en 1822, classifiant les polynômes. Un des premiers ordinateurs au monde.
On ne peut qu'imaginer en la regardant les années de travail acharné de son inventeur. Rien ne lui garantissait qu'elle fonctionnerait et pourtant il a trouvé l'énergie de la créer. Un dévouement total à la beauté et la perfection de son idée. C'est absolument inégalable...
J'ai toujours été persuadé que la vision occidentale de la perfection du corps humain devait nécessairement mener à la perfection de la machine. Comment ne pas admirer cette perfection sans désirer la reproduire? Ce désir de recréer cette perfection est au plus profond de nous.
Là où l'art retranscrit la beauté du corps humain, l’ingénierie reproduit sa capacité à penser et à se mouvoir. Il y a quelque chose au delà de la logique industrielle qui pousse ces inventeurs à prendre de tels risques et s'infliger de tels tourments. Fascinant...
