,
19 tweets,
11 min read
Read on Twitter
Madame Woessner @GeWoessner, je pourrais si vous le souhaitez vous donner quelques cours de Sciences de l'Environnement moyennant rétribution. Nous pourrions commencer par le #glyphosate et l#AMPA dans l'environnement. Qu'en dites-vous ?
Le #glyphosate et l'AMPA l'amino-méthyl-phosphoric acid qui est le principal et le premier métabolite du #glyphosate (c'est-à-dire le produit de dégradation pour faire simple) sont les 2 pesticides que l'on rencontre le plus souvent et aux plus fortes concentrations dans les eaux 
et ceci depuis au moins 2 décennies. Si on met de côté les régions de viticulture, d'arboriculture et de maraîchage de plein champ, où on utilise des molécules phytosanitaires spécifiques à ces cultures et en grandes quantités.
Par exemple dans ce graphique on observe que l'AMPA a été détecté dans 62% des échantillons analysés en Bretagne cette année là et à des concentrations allant jusqu'à 6,5 mg/L ; le #glyphosate dans 38% des échantillons et à des concentrations allant jusqu'à plus de 4 mg/L.
Le glyphosate est une molécule assez simple, de petite taille et de petit poids moléculaire comportant un radical amine, un radical phosphorique et un radical acétique. L'acide acétique étant tout simplement l'acide du vinaigre...
Les constituants du glyphosate sont banaux et peu onéreux, ce qui laisse à penser que Monsanto a gagné énormément d'argent pendant toute la durée où cette molécule était protégée par un brevet et en vendant 25 à 30 euros le litre une solution contenant 360 g/L de glyphosate.
L'AMPA dérive assez simplement du glyphosate après avoir perdu le radical acétique
On peut faire quelques observations : le #glyphosate est une molécule de petite taille et de petit poids moléculaire ce qui contribue à lui permettre de traverser très aisément les parois des cellules. C'est une molécule assez proche, par certains caractères, des acides aminés,
Les acides aminés sont des substances fondamentales dans la vie et c'est ce qui laisse à penser que le glyphosate est susceptible d'aller perturber le fonctionnement biochimique très intime et très profond des cellules....
Il est assez facile d'écrire la réaction chimique de métabolisation du #glyphosate en #AMPA, par contre je n'ai jamais vu écrite la réaction chimique qui produirait de l'#AMPA à partir des lessives et pour tout dire, je suis plus que perplexe sur ce mécanisme.
On a utilisé des dizaines de milliers de tonnes de lessive contenant du phosphore mais que je sache, on n'a jamais trouvé d'AMPA dans l'eau avant que le #glyphosate soit utilisé de manière intensive, mais je ne sais pas tout...
Monsanto a très habilement fait la promotion du #glyphosate sur la base de sa faible rémanence dans l'environnement (sa demi-vie qui est d'environ 30 jours). En conséquence de quoi, on ne devrait trouver du #glyphosate dans les eaux que 2 ou 3 mois après les dates d'épandage.
J'ai moi-même été abusé un temps par cette argumentation mais on a habilement dissimulé le fait que le métabolite du #glyphosate : l'#AMPA, avait au contraire une durée de vie assez longue (demi-vie de 180 à 240 jours)
avec comme conséquence que l'#AMPA se stocke dans l'environnement et en particulier dans les sols et que l'on trouve des contaminations des eaux par l'#AMPA à n'importe quelle période de l'année et en particulier à des dates fort éloignées des dates d'épandage du #glyphosate.
Voici une simulation réalisée avec un modèle de métabolisation que j'ai développé il y a plus de 10 ans. En bleu, on a la quantité de #glyphosate présente dans le sol. On suppose dans cette simulation que l'on apporte chaque année 1 kg/ha de matière active #glyphosate.
On observe qu'après l'apport de #glyphosate, la courbe bleue décroît rapidement et que la quantité de #glyphosate présente dans le sol devient négligeable après 90 jours après l'apport.
La courbe d'#AMPA en marron croit rapidement, mais au bout d'un an, suite au nouvel apport de #glyphosate elle repart à la hausse Un équilibre se constitue au bout de 3 ans avec une quantité d'#AMPA présente dans le sol supérieure à 400 g/ha et qui monte périodiquement à 800 g/ha
Consécutivement à la constitution d'un stock permanent d'#AMPA d'au moins 400 g/ha, des pics de contamination des eaux par l'#AMPA peuvent se produire tout au long de l'année (à n'importe quel moment de l'année) même à des dates éloignées des apports de #glyphosate.
Sur ce graphique de l'#AMPA les concentrations croissantes en #AMPA suivent les épandages de #glyphosate. Ces pics s'observent à n'importe quel moment et avant 2005, il n'y avait pratiquement pas d'#AMPA même si on utilisait des lessives avec phosphates depuis des décennies...
