Petit rappel sur l’évaluation des risques :
Préliminaire, différence entre dangers et risques, je la fais tout le temps celle là mais il faut bien comprendre. #danger : propriété intrinsèque d’une substance, #risque : probabilité d’être exposé à cette substance.
Donc risque = Danger x exposition.
Ceci étant dit : la démarche d’évaluation des risques :
1 – Identification des dangers (par les études, publications, etc…)
2 – Caractérisation du danger : dérivations des doses de références toxicologiques
3 – Estimation de l’exposition : par calculs ou mesures
4 – Evaluation des risques : comparaison des expositions aux doses de référence et identification d’une présence ou d’absence de risque potentiel.
Donc nous en étions restés sur le 1 –identification des dangers du #cuivre.
Pour des administrations chroniques : Les organes cibles sont le foie, les reins, l’estomac et le sang chez le rat. La souris est moins sensible aux effets toxiques, par contre le chien l’est plus du fait d’une différence dans son métabolisme.
Il a été considéré que le rat était plus proche de l’homme au niveau de son métabolisme et cette espèce a été choisie pour identifier les risques. La dose sans effet dérivée d’une étude de 90 jours chez le rat est de 16 mg/kg/jour.
Plus intéressant, une étude de 28 jours par inhalation a montré des effets sur les poumons et les ganglions lymphatique à
partir de 2 mg/m3 avec une dose sans effet de 0,2 mg/m3 avec de l’oxide de cuivre (peu soluble).
L’@EFSA conclue que des précautions particulières doivent
être prisent pour la protection des utilisateurs qui utilisent des composés peu
solubles par pulvérisation…
Encore plus intéressant : des résultats équivoques ont été observés in vivo dans un test d’aberration chromosomiques. En gros cela pourrait provoquer des dégâts sur l’ADN si la régulation normale du corps humain était dépassée (à noter et retenir pour plus tard).
Mais la conclusion de l’@EFSA est plutôt rassurante : il est peu probable que le
cuivre soit génotoxique dans des conditions normales d’utilisation.
Autant vous dire que ce genre de conclusion est assez rare,
une substance autre * serait passée à la trappe directement.
Pas d’effets dans les études de cancérogénicité ni dans les études de fertilités . Des effets ont été observés sur le développement chez la souris et le lapin : baisse du poids des fœtus, augmentation de la mortalité et de l’incidence des anomalies fœtales chez la souris.
Depuis le temps que le #cuivre est connu on a aussi quelques effets reportés chez l’homme. A noter, il existe deux maladies génétiques qui perturbent l’homéostase (régulation naturelle de l’organisme) du cuivre :
Maladie de Wilson et Maladie de Menkes
Maladie de Wilson, une petite vidéo upload.wikimedia.org/wikipedia/comm…,
on parle de l’atteinte du foie et des reins, mais le cuivre peut également s’accumulerau niveau du cerveau et engendrer des troubles psychiques ou neurologiques (des symptômes semblables à la maladie de #Parkinson…)
Pour la maladie de Menkes, c’est une mutation génétique codant pour protéine de transport du cuivre. Donc dérèglement de l’homéostase du cuivre et neurodégénérescence progressive.
On voit donc bien que le cuivre peut être neurotoxique s’il est mal régulé.
Je n'ai pas accès à toutes ces publis en intégralité, je ne peux pas commenter.
Une autre pathologie à été également décrite dans quelques publications dans les années 80 au portugal d’une seule équipe la « Vineyard Sprayer’s lung » lésions pulmonaires ressemblant à une silicose +hépatite.
Une petite étude cas-témoins de 2005 rapporte aussi un lien entre la
bouillie bordelaise et les cancers du poumon google.fr/url?sa=t&rct=j…
On ne peut pas en tirer grand-chose étant donné la faible population
exposée.
De plus les études épidémiologiques actuelles à grande échèle ne
confirment pas d’augmentation du cancer des poumons chez les agriculteurs AHS, AGRICAN. A l'époque le cuivre n'etait peut être moins pur que maintenant. Les impuretés majeures sont #cadmium#arsenic#plomb#nickel
Les données humaines (source OMS) montrent que des doses
répétées supérieures à 30 mg par jour sont toxiques, entre 10 et 30 mg/j ne
montrent pas d’effets sur la santé et les doses plus faibles n’ont pas d’effets
sur l’homéostase du cuivre.
Donc revenons au 1-identification des dangers, on voit bien que le #cuivre, ce n’est pas tout rose (en l’occurrence c’est plutôt bleu-verdâtre) et
que les dangers sont réels pour une substance #naturelle. Mais je le rappelle #danger ne veut pas dire #risque, on y reviendra...
2- Caractérisation des dangers
Rappel : La dose journalière admissible (DJA) est la dose que l’on peut manger toute sa vie sans effets néfastes pour la santé.
La DJA du cuivre est fixée à 0.15 mg/kg par jour. Sur la base des données humaines de l’OMS.
Là tous les experts ne sont pas d’accord. (et comme je le dis souvent
quand on met 15 experts autour d’une table on a 15 avis différents, voir plus
quand il y en a des schizophrènes comme moi ;) mais comme on le dit aussi « y a que les cons qui ne changent pas d’avis »…
je vous laisse méditer la dessus.
Donc 2 comités d’experts ne sont pas d’accord avec cette DJA : le Scientific Commitee for Food en Europe propose une dose maximale tolérée de 5 mg/Cu par jour ce qui correspond à la moitié de la DJA proposée par l’EFSA
car ils ont pris un facteur de sécurité de 2. Ceci a été pris en compte et discuté
à l’EFSA mais ils sont restés sur 0.15 mg/kg/j, pour éviter les carences (je
résume un peu).
Je précise que la DJA est une dose à ne pas dépasser tous les jours par
voie orale. Elle est utilisée pour faire l’évaluation des risques pour les
consommateurs.
Il y a une autre valeur de référence (en fait 3 autres mais 2 ne concernent pas le cuivre) qui permet de faire l’évaluation des risques des utilisateurs, travailleurs et résidents (habitants proches des champs traités).
L’Acceptable Operator
Exposure Level (AOEL) je ne traduis pas en Français c’est moche. C’est la dose
acceptable quand l’on peut supporter (je n’ai pas dit manger) pendant une partie de sa vie (nous ne sommes pas exposés tous les jours).
Elle est calculée sur des études en général semi-chroniques. C’est une dose interne, c’est-à-dire la dose qu’on peut retrouver dans la circulation sanguine (à voir plus tard pourquoi). Comme elle est dérivée à partir de doses administrées par voie Orale,
il faut faire une correction par l’absorption orale de la substance. Dans le cas du cuivre c’est très très compliqué (voir mon premier #thread) car l’absorption orale varie en fonction des besoins…
L’EFSA à pris une moyenne de 50 % d’absorption orale. Discutable, ce n’est pas le pire cas mais bon pourquoi pas, ça ne me choque pas. Et l’EFSA à pris comme dose de référence la DJA de 0.15 mg/kg/j. Donc on arrive à une AOEL de 0.15 x 50% = 0.075 mg/kg/j, arrondie à 0.08 mg/kg/j
Là normalement j’ai perdu la moitié de l’audience… pour ceux qui n’ont pas compris je peux réexpliquer.
Et maintenant que l’on connaît les dangers, qu’on les a caractérisés, on va pouvoir passer à l’étape suivante : évaluation des expositions et évaluation des
risques.
Tout ça dans le troisième épisode de la trilogie #cuivre à sortir bientôt…
Qui me fait un threadreader ? je ne sais toujours pas comment ça marche, pas assez geek...
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je l'appellerai 221/2000 par la suite. Donc cela fait bien depuis les années 2000 qu'ils sont étudiés et évalués. Ce sont les #metabolites retrouvés dans les eaux souterraines
donc de boisson potentiellement. Donc dans l'eau du robinet. Bon heureusement que les #pesticides se décomposent en métabolites, sinon on en retrouverait partout et ça serait vraiment un problème.
Donc on étudie toutes les transformations
Outre le fait que pour dériver une DJA et une AOEL sur un oligo-élément, tout allait bien. Juste un petit questionnement sur le passage cutané et l'évitement du premier passage par le foie, mais le #cuivre, élément métallique, n'est pas sensé pénétrer facilement la peau.
Autre questionnement, les impuretés pourries #plomb, #cadmium, #arsenic, #nickel mais en quantité faible donc a priori pas de soucis.
Fin de la pause twitter, ça fait du bien un petit moment
sans #fakenews. Donc pour résumer :
1 - évaluation des #dangers
2 - caractérisation des #dangers
3 – évaluation des exposition(on en est là)
4 – évaluation des risques.
Début du #thread sur le #cuive (speciale dédicace à @GeWoessner et au clip de Dalida Paroles paroles 😉). Je pose les bases, le plus croustillant viendra avec le thread 2 et peut être 3. et si qqun est partant on peut écrire un livre au moins ça rapportera 🤣
Préliminaire 1 : mes #tweets n’engagent que mon opinion personnelle.
Préliminaire 2 : je ne suis pas anti- #cuivre ni anti #bio comme je l’ai déjà dis.
Cela étant dit et comme promis, je vais vous parler du #cuivre ou plutôt des #composés du cuivre
Pour certains je ne vais que répéter des banalités mais c’est toujours bien de répéter ça ancre les choses…
Le cuivre est utilisé en #agriculture (essentiellement comme #fongicide sur le mildiou) mais également en tant que #biocide
Préliminaire 1 : mes #tweets n’engagent que mon opinion personnelle.
Préliminaire
2 : je ne suis pas anti- #bio, j’en achète même pour mes élevages
d’insectes (elle sont belle mes fourmis hein !)
Ceci étant dit et comme promis, je vais vous parler des #pesticides#bio. La majorité d’entre vous le sait, 4% vont l’apprendre.
Pour certains je ne vais que répéter des banalités mais c’est toujours bien de répéter ça ancre les choses…
Alors en Europe, nous avons un règlement #bioeur-lex.europa.eu/legal-content/… que vous pouvez lire dans toutes les langues EU . Allez y c’est instructif, un peu chiant aussi comme tous les textes règlementaires. Bon ce qu’on note quand même, c’est que le #bio c’est compliqué.
Préliminaire : mes tweets n'engagent que mon opinion personnelle. Ceci étant dit, jevais commencer par une petite présentation pour ceux qui auraient la flemme d'aller voir mon profil sur #LinkedIn. Je n'ai pas de pseudo et c'est volontaire.