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L'assiette des consommateurs bio serait plus respectueuse de l'environnement ?
Spoiler : oui, mais c'est pas si simple.
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lemonde.fr/idees/article/…
Dans cet article, l'auteur soulève les problèmes que pose l'agriculture bio.
Moins de rendements, besoin de plus de surfaces.
"Un péril galopant" si le raisonnement est juste, nous dit-on.
La suite de l'article est basé sur un nouvel article scientifique issu de la cohorte BioNutriNet dirigée par Emmanuelle Kesse-Guyot.
Cette étude évalue les impacts environnementaux de différents régimes en fonction de la proportion de bio dans ce dernier.

academic.oup.com/ajcn/article-a…
Dans les résultats, on voit clairement que plus on consomme bio, moins notre régime émet de gaz à effet de serre, moins il demande d'énergie et de surfaces. Cela va donc à l'encontre de ce que l'on a vu plus haut, et un régime bio a en fait un meilleur impact environnemental.
Mais.
Ce que l'on voit aussi, c'est que chez les plus gros consommateurs de bio, il y a aussi plus de fruits et légumes, et moins de produits d'origine animale dans leur régime.
En fait, la diminution de l'impact environnemental des consommateurs bio est principalement due à cette diminution de la quantité de produits animaux dans leur régime, et non au fait de consommer bio.
Cela va dans le même sens que les articles parus en 2017 selon lesquels on pourrait passer au 100% bio sans avoir à déforester 1/3 de terres en plus, si on diminue notre consommation de viande, et le gaspillage.

lemonde.fr/planete/articl…
Cela ne répond en rien aux problèmes que pose le bio. Le bio reste en moyenne 20% moins productif, et nécessite ainsi en moyenne 1/3 de terres en plus pour une production égale.
Si on prenait l'assiette des plus gros consommateurs de bio, avec peu de produits animaux, et qu'on remplaçait les produits bio par des produits conventionnels, alors l'impact environnemental serait probablement encore moins important.
Qu'il faille changer nos modes de consommation est évident, particulièrement concernant les produits animaux, cette étude en est une preuve supplémentaire. Mais c'est bien moins évident, au contraire, lorsqu'il s'agit de passer à une alimentation bio.
Revenons maintenant au début de ce thread.
Le "péril galopant" que constitue le bio n'est pas adressé, le raisonnement reste juste.
L'auteur est donc conscient que le bio est mauvais, mais choisit de l'omettre au prétexte qu'on peut y pallier en mangeant moins de viande ?
Rien sur les rendements hormis une phrase prétendant qu'un peu de recherche pourrait améliorer cela. Recherche qui pourrait être appliquée en conventionnel car les techniques bio ne sont pas l'apanage du bio. Sachant qu'à côté le conventionnel progresse lui aussi.
On apprend aussi deux choses dans l'étude.
Premièrement, les gros consommateurs de bio sont moins exposés aux pesticides de synthèse. L'inverse aurait été surprenant, vu que ces produits ne sont pas utilisés en bio. Cela ne dit rien de l'impact sanitaire.
academic.oup.com/view-large/133…
Quand on regarde les biopesticides (spinosad et pyréthrines), c'est l'inverse qui est observé, on en retrouve plus dans les régimes bio.
Cela se voit surtout pour le spinosad, c'est très léger pour les pyrethrines, voire plutôt constant dans tous les régimes, ce qui pour cela voudrait dire que le bio ne permet pas de diminuer les quantités.
Note pour ceux qui se sont intéressés à Envoyé Spécial hier, le spinosad fait partie des pesticides incriminés dans la liste de ceux qui impacteraient les abeilles.
Deuxièmement, les assiettes bio sont plus chères. C'est problématique quand rien ne justifie un prix plus élevé, au contraire, et que par ce prix plus élevé, les bourses les plus modestes auront plus de mal à consommer des fruits et légumes, ce qui a un réel impact sur la santé.
En conclusion, cette étude montre le même genre de résultats que les précédentes publications issues de BioNutriNet, et sur le bio en général, des effets associés au bio, sans que le bio ne soit la cause de ces effets.
On voit mieux sur la Figure 1 que le mode de production a un impact considérable sur le prix et sur l'utilisation de surfaces, quasiment +20%, mais que c'est compensé par le régime.
Imaginez maintenant si on gardait le régime en supprimant l'impact du mode de production.
Et la Figure 2 qui va bien pour les pesticides, matez moi un peu le spinosad.
Et dans le rapport de la DGAL

datapressepremium.com/rmdiff/2005364…
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