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Et maintenant, c'est l'heure des Couilles sur la table ! Suivez ce live-tweet pour suivre les questions-réponses. À dérouler ⬇️
Nous sommes en compagnie de Docteur Josselin Tricou, spécialiste des masculinités dans le clergé et tout juste thésard (bravo !) et @DrKpote, travailleur social et chroniqueur chez Causette.
Première question : "pourquoi mettre un décolleté si ce n'est pas pour attirer les hommes ?"
➡️ On peut porter un décolleté pour plaire, mais aussi pour se plaire, parce qu'on a chaud, parce qu'on aime bien. Pourquoi constamment voir les femmes du point de vue du regard masculin ?
➡️ Le féminisme, c'est aussi défendre le droit à chacune de s'habiller comme elle le souhaite. De porter très peu de vêtements, tout comme être totalement couverte...Y compris de porter un voile !
Une injonction contradictoire pèse sur les femmes : elles sont soit trop vêtues, soit pas assez. Pile, tu ne gagnes pas, face, tu perds.
Pourquoi l'Eglise catholique s'est-elle tant opposée au mariage pour tous, pourquoi oppose t-elle tant de résistances face aux études de genre ? Réponses avec Josselin Tricou.
Cléa, une auditrice, s'interroge : pourquoi les femmes qui ont la foi la conservent-elles malgré tous les abus sexuels qui y ont lieu ?
➡️ Beaucoup de femmes ont conscience des enjeux de domination, mais ne souhaitent pas pour autant se couper de leur famille, des institutions dans lesquelles elles évoluent : c'est aussi une sécurité pour elles.
Il peut y avoir de la violence au sein d'une famille, mais elle ne conduit pas nécessairement ces individus à la quitter !
Maëva : "mon meilleur ami est un violeur, je l'aime mais je ne sais pas quoi faire : dois-je couper les ponts, ou rester amie avec lui malgré le fait qu'il se soit rendu coupable de violences sexuelles ?"
➡️ Des associations comme @enavanttoutes peuvent accompagner les témoins de violences sexuelles, quelle que soit la décision qu'elles prennent vis à vis de leurs relations avec les agresseurs.
Une auditrice a été victime de violences sexuelles, son agresseur fait partie de son entourage, c'est un ami et collègue d'un membre de sa famille, qui ne la soutient pas.
➡️ Il faut toujours croire les victimes. Se couper de son entourage, des proches qui ne nous croient pas, qui ne nous soutiennent pas, peut être une solution...Se rapprocher d'une association peut également être salvateur.
@DrKpote enchaîne sur l'importance de la notion de consentement. Connaissez-vous la vidéo "Tea Consent", métaphore habilement trouvée et mise en scène ?
Il y a quelques années, l'association Mémoire Traumatique avait fait un sondage : est-ce qu'une femme qui subit un viol peut l'avoir mérité ? On était à 40% de oui. Le sondage a été refait cette année, et...Présente des résultats similaires. Rien n'a changé.
On parle également de fatigue militante : on en profite pour saluer le travail incroyable de @AnaisBourdet de @PayeTaShnek.
Josselin Tricou, lui, est militant au sein de l'association "Accueil de Merde", qui milite pour le droit des réfugié·e·s. "Être conscient de ses privilèges, ça n'empêche pas d'en profiter".
Pourquoi ça pose tellement de problème d'assumer ses privilèges ?
Qu'est-ce qu'on peut dire aux mecs qui ne le supportent pas, qui ne se sentent pas concernés par la notion de privilège ? #Notallmen
➡️ Parce que c'est confortable. En tant qu'homme cis hétéro, on peut rentrer chez soi, faire trois courses, changer une demie-couche et se réclamer du féminisme et de la déconstruction. Mais ça demande un peu plus d'efforts...
"On est tous un peu complices des violences perpétrées à l'égard des femmes et des minorités sexuelles quand on est un homme (cis)", nous dit Josselin Tricou.
Proposition spontanée d'une personne du public : @titiou a écrit un livre incroyable et très bien écrit dans lequel elle décrit les inégalités vis à vis de la charge mentale et de la répartition des tâches ménagères. Elle y balance son mec, qui n'en fait pas assez.
Proposition : et si on balançait tous·te·s nos conjoints comme Titiou Lecoq ?
Comment être un bon allié quand on est un homme cis ?
On peut : faire attention au manterrupting et au mansplaining, donner de l'argent aux associations féministes, se questionner sur sa posture et la place que l'on doit avoir au sein de la société.
Est-ce que ça fait partie de la lutte d'échanger avec des gens qui ne pensent pas comme nous ? @thomas_messias s'interroge sur la pertinence de débattre avec des masculinistes. Mon avis ? Il n'y en a aucune.
...Mais c'est le coeur du métier de @DrKpote : en faisant des pas de côtés sur tous les sujets, on peut réussir à bousculer les représentations de ses interlocuteur·ice·s et ses propres imaginaires.
Pour Josselin Tricou, le travail des allié·e·s est de prendre cette part de la lutte : échanger avec les masculinistes, faire de la pédagogie, "aller voir les types les plus chiants pour leur expliquer des trucs".
Mais il ne faut pas se concentrer que sur le masculinisme et y dépenser toute son énergie. Dans la vie ordinaire, il y a plein de choses à faire, à bouger, à réformer : rien que la question des chaussettes de Titiou Lecoq est essentielle, et mérite qu'on s'y attarde.
Une des 1ères missions d'un pro-féministe, c'est aussi de se protéger : si vous sentez que vous vous mettez en danger mentalement, psychologiquement, passez le relai à quelqu'un d'autre.
Question du public : la France est très en retard sur les questions d'égalité par rapport aux pays voisins comme l'Espagne. Pourquoi ?
➡️ Hypothèses : politiquement, il y a beaucoup d'annonces, et très peu d'applications sur le terrain...On se souvient des droits des femmes annoncés comme étant "la grande cause du quinquennat". Aujourd'hui, les associations peinent à survivre.
Conclusion : très bonne question. On a malheureusement pas la réponse. Vous avez des pistes, vous ?
Autre question du public : on parle beaucoup de l'éducation des hommes, mais peu de la misogynie intériorisée. Comment s'en sort-on ?
Personne ne vit en dehors de la société : être une femme ne vaccine pas contre le sexisme. C'est un triste constat...
Parlons peu, parlons humour sexiste et blagues sur le viol : "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde". Que répondre ?
Moi, j'ai tendance à quitter la pièce.
Cette année, on célèbre les 50 ans de #Stonewall : les luttes pour les droits des femmes, des personnes LGBTQIA+, des membres des groupes oppressés, tout est lié. Regarder le monde avec les "lunettes de genre" le change, il est plus qu'urgent qu'on les adopte tous·te·s.
Une auditrice : "J'avais un prof qui nous disait : je peux pas sauver tous les élèves, mais si j'en sauve un, j'ai accompli ma mission. Vous, c'est pareil, donc continuez : si vous arrivez à déconstruire une personne, vous avez fait votre boulot". Merci, on est si touché·e·s !
Dernière question d'un homme du public : "peut-être qu'un jour j'aurai un fils. Lui donner une éducation non-genrée, est-ce que ce ne serait pas l'exposer à un décalage violent vis à vis du reste de la société ?"
C'est une question qu'on avait abordée avec @AureliaBlanc dans notre épisode "J'élève mon fils" : je vous conseille vivement de lire son livre, qui est passionnant et très pédagogue.
Merci à tous et à toutes d'avoir été présent·e·s, pour vos questions, pour votre écoute. Merci à @DrKpote et à Josselin Tricou pour leur brillante participation, et merci à @BingeAudioFr !
