[Accès libre] Des réacteurs nucléaires vieux, donc dangereux ? La fermeture, cette nuit, de la première tranche de #Fessenheim relance le débat. Pour l'alimenter, Contexte s'est plongé dans 40 années d'événements recensés dans le parc français. Thread !⬇️ contexte.com/article/energi… 
Pour la première fois, un média français a eu accès à cette base, entretenue par @IRSNFrance, en intégralité. Elle décrit en détail plus de 20 000 anomalies survenues dans les 58 réacteurs en activité. Des données qui forment la mémoire de la sûreté nucléaire française.
En l'explorant, @yannguegan et @_Victor_RG_ ont fait quelques découvertes. D'abord, le nombre de dysfonctionnements recensés, après un premier pic à la fin des années 70, est peu à peu remonté, et reste élevé depuis 2005.
Dans le monde du nucléaire, on appelle ça un “événement significatif de sûreté” ou ESS. Ça peut être une erreur de “pilotage”, un équipement qui tombe en panne ou dégradé, une procédure non respectée, un problème informatique…
Inquiétant ? Pas forcément : la plupart des ESS sont notés 0 ou 1 sur l'échelle internationale Ines, qui est utilisée pour évaluer leur gravité. 5, c'est l'accident de Three Mile Island, en 1979 aux Etats-Unis. 7, le maximum, c'est Tchernobyl et Fukushima
Il y a d'ailleurs davantage d'ESS l'été, la période où EDF profite d'une demande d'électricité moindre pour faire de la maintenance. En effet, les pépins arrivent plus souvent lorsqu'on arrête ou redémarre un réacteur que lorsqu'il est en régime de croisière
Mais revenons à l'âge du capitaine, pardon, du réacteur. Les données ne montrent pas de corrélation entre le nombre d'ESS et l'ancienneté de la centrale. Une explication possible : les équipements les plus vieux, éprouvés et connus en détail, sont mieux exploités par le personnel
(D'ailleurs, les premiers modèles d'une série de réacteurs connaissent en moyenne plus de soucis, ce qu'en jargon technique on appelle “essuyer les plâtres”)
Ça ne veut pas dire que le temps qui passe ne laisse pas de traces. En farfouillant un peu dans la base, on a découvert que parmi les ESS qui se produisent, une part croissante est liée au vieillissement des équipements
Autre surprise : le nombre d'ESS enregistrés varie nettement d'un réacteur à l'autre. Ça peut s'expliquer par une tendance à “surdéclarer” les dysfonctionnements rencontrés dans certains sites, ou à les “sous-déclarer” dans d'autres. Et ça complique les comparaisons…
On a aussi interviewé Hervé Bodineau et Karine Herviou, spécialistes sûreté à l'@IRSNFrance, sur l'histoire de cette base : au départ, des fiches rangées dans de gros casiers, numérisées et enrichies depuis. “Une porte sur la réalité du terrain” contexte.com/article/energi…
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