Cette semaine, les bourses mondiales ont plongé dans des proportions rappelant la crise de 2008. Comment une épidémie, celle du #coronavirus, pourrait déclencher une crise financière ? Quelques éléments dans ce fil 👇
Premier aspect : les quarantaines et mesures de confinement ont contribué à faire plonger l'économie chinoise. De nombreux indicateurs témoignent d’une chute drastique de l'activité. bloomberg.com/news/articles/…
Déjà début février, les bourses chinoises dévissaient anticipant les difficultés dans un contexte déjà marqué par un essoufflement de la croissance chinoise. 20minutes.fr/economie/27101…
Le gouvernement chinois a même été conduit la semaine précédente à mettre en place un plan de sauvetage du conglomérat chinois HNA (Hilton, Pierre et Vacances...) lourdement endetté. bloomberg.com/news/articles/…
Second aspect : les difficultés de l'économie chinoise se répercutent dans le monde entier. Aux Etats-Unis, Goldman Sachs a annoncé hier des prévisions catastrophistes pour les entreprises étatsuniennes. cnbc.com/2020/02/27/gol…
La baisse de l'activité chinoise, des exportations étatsuniennes, les problèmes auxquels sont confrontés les sous-traitants chinois et l'incertitude quant à la propagation du virus ont conduit la banque à prévoir une stagnation des bénéfices US pour 2020.
Cette annonce est un coup de tonnerre car jusqu'à présent les analystes envisageaient la poursuite de la hausse des bénéfices à hauteur de 7%. Le consensus «optimiste» des marchés financiers est brisé.
Par ailleurs Goldman Sachs considère, à l'inverse de nombreux analystes, que l'impact sera de moyen-long terme, et pourrait mener à une récession. De telles prévisions ont donné un signal fort incitant de nombreux investisseurs à revendre leurs actions.
Certains analystes continuent à s'en tenir aux prévisions «optimistes», considérant que l'effet du Coronavirus ne sera que passager - et incitant leur clientèle à ne surtout pas revendre et à ne pas céder à la panique.
Mais de nombreux investisseurs ont suivi le «signal» de Goldman Sachs, s'il on considère la chute sur les marchés d'action US hier, qui s'est poursuivie aujourd'hui notamment parmi les bourses européennes. techcrunch.com/2020/02/27/u-s…
Certains évacuent l'hypothèse d'une véritable panique boursière : il ne s'agirait que d'une simple «correction» vis-à-vis d'une survalorisation des marchés d'action. En bref, les prix des actions étaient trop élevés, et le marché corrige simplement le tir.
D'autres considèrent cependant que cela pourrait aussi bien être les prémisses d'une véritable panique boursière. D'une, comme le notait Keynes, les investisseurs sur les marchés financiers ont un comportement grégaire, qu'il soit à la hausse ou à la baisse.
Ce qu'il appelle les «esprits animaux». De nombreux signaux étant au rouge, les marchés pourraient être pris dans une spirale de revente d'action, de chute des cours. Une spirale qui serait accrue dans un contexte de forte instabilité dans le secteur financier depuis 2008.
De nombreux facteurs pourrait aggraver la chute des cours, à commencer par l'endettement faramineux accumulé depuis 2008 ; mais aussi l'absence de réglementation de pratiques telles que le trading haute fréquence et de certains produits financiers.
Autre problème : en comparaison avec 2008, les gouvernements et banques centrales sont dans une situation bien moins favorable pour colmater un secteur financier en détresse ou mettre en place des plans de sauvetage d'institutions financières.
Bref, en l'absence d'une véritable réglementation des marchés, l'économie mondiale s'est assise sur une quantité de barils de poudre accumulés depuis 2008. Mais pour l'instant, aucune étincelle significative n'avait risqué d'enflammer la mèche. Pour l'instant...
Entre le 49.3 et le passage en force d'un gouvernement plus que fébrile, et le risque de crise financière mondiale, on dirait que l'histoire s'accélère... lemonde.fr/economie/artic…
