#THREAD - Avec @jbdlh_, pour l'@Obs_Information, nous avons analysé le documentaire #HoldUp (si, si vous avez déjà dû en entendre parler, à moins de vivre dans une grotte). Pour ce faire, nous avons étudié la place de la musique dans le docu 🔽

…servatoire-strategique-information.fr/2020/12/03/doc…
Cette étude est partie d'une hypothèse que nous avons faite avec @jbdlh_ : il semblerait que la musique soit davantage prégnante dans la deuxième moitié du docu, que dans la première. Pure impression et simple illusion de notre part, ou choix conscient des auteurs ?
Afin de voir si cette hypothèse avait un sens (et elle en a un, sinon l'étude serait mort-née😀), nous avons dans un premier temps récupéré les données textuelles du documentaire, via un outil de transcription automatisée professionnel, puis nous avons extrait la partie audio.
Après avoir récupéré le fichier audio, et avoir isolé la partie instrumentale, de la partie vocale (ce qui n'était pas une mince affaire😩, mais nous expliquons cela en détail dans l'article), nous avons récupéré milliseconde par milliseconde l'intensité sonore du documentaire.
En retravaillant les 430 millions de données ainsi obtenues, et en faisant une moyenne par minute, pour réduire la taille du corpus (430M c'est gros, très gros), nous obtenons le graphique ci-dessous qui représente les phases d'intensité sonore dans le temps.
Les 10 principales phases d'intensité les plus élevées ont ainsi lieu dans la deuxième moitié du documentaire. Le seul pic notable observé dans la première correspond à la phase d'entrée en matière, ce qui n'a rien de très étonnant pour un format de ce type.
En analyse sémantique, cette césure dans le documentaire, aux alentours de 1h30, s'observe également. Via l'utilisation d'un TF-IDF sur deux documents (1ere moitié et 2nd moitié du docu), on constate une nette différence dans les mots prononcés par les intervenants + la voix off.
Pour aller plus loin, et à partir de la récupération de la transcription, nous avons constitué 12 sujets (pour gagner en granularité d’analyse) regroupant des mots associés (par exemple, pour la catégorie “laboratoires” : Remdésivir, Tamiflu, Gilead, Sanofi, Pasteur...)
Nous avons analysé l’évolution des mentions de ces mots au cours du documentaire. Certaines catégories fluctuent (le confinement au début, les vaccins ensuite, la critique des médias). Le champ lexical de la peur, de la sidération, lui, reste constant.
L’analyse de l’évolution des topics permet d’objectiver ce constat : à une 1ere partie qui se concentre sur la critique de la gestion de crise et la polémique sur l’#HCQ, succède une 2e partie plus “extrême” quant à ses thèses (#5G, complot , “great reset”, puces RFID, argent...)
Cette bascule est aussi perceptible via les changements d’intervenants mis en avant (médecins puis “lanceurs d’alertes”) et de registres argumentaires associés (arguments d’autorité, confrontations de points de vue d’experts, puis raisonnements déductifs de type “complotiste”).
Ce constat peut être renforcé en extrayant spécifiquement, les passages avec l'intensité sonore la plus importante, et en les associant, en analyse qualitative, avec ce qui est effectivement montré par les auteurs du document.
Le séquence avec l'intensité la plus forte est celle qui présente, dans la partie finale et conclusive du documentaire, "l'explorateur" Florian Gomet dans sa traversée de l'Europe post-#confinement. Sorte de "lumière" après avoir exposé la noirceur des élites et de #bigpharma.
Une mise en lumière de cet intervenant qui est également mise au service d'un discours qu'on peut raisonnablement qualifier d'anti-#science. En un sens, le paroxysme d'intensité correspond à la valorisation d'une éthique éminemment alternative, voire problématique.
Et le discours tenu par Florian Gomet, loin d'être de son seul fait, se trouve validé par les auteurs du documentaire, présents dans la narration via la voix off, qui expliquent qu'il y a "une autre façon de vaincre". "D'autres solutions pour garder la pleine santé".
Et comme pour être sûr que le message soit bien passé, sans équivoque, ni ambiguïté, l'intervenant qui succède à Florian Gomet, auréolé de son titre de chercheur, donne également libre cours à un discours faisant la part belle à une approche non scientifique.
Outre l'article mise en ligne sur @Obs_Information, ainsi que le PDF de l'étude accessible également sur le même site, nous avons également profité de cette étude pour essayer un nouveau format, plus vivant qu'un #thread. Du coup print("Hello YouTube") 🤗

En tout cas on a pris beaucoup de plaisir avec @jbdlh_ pour faire cette étude au cours de ces dernières semaines, sur un sujet qui nous aura forcé à pas mal faire évoluer nos méthodologies, et à aller au-devant de défis technos pour le moins stimulants 🤗

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20 Oct
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