Thread by @LarrereMathilde

Pour compléter un LT que j’avais RT il y a peu, je vais vous faire une petite histoire du « boire » au 19e sc

1)Boire est une donnée culturelle qui varie selon les classes sociales, selon les sexes, selon les âges... et les époques

2)Le 19e est le sc de démocratisation de la boisson, du moins de la boisson alcoolisé !

3)L’histoire du boire c’est aussi l’histoire de l’alcoolisme, et de l’anti alcoolisme,

4)ce qui pose la question des seuils de tolérance à la consommation d'alcool, seuils qui évoluent aussi dans le temps

5)Or au 19e, ce seuil de tolérance s’abaisse et l’alcoolisme devient un fléau social. Au 20e sc, aux USA, viendra même la prohibition !

6)Par ailleurs, au 19e, le boire entre en politique.
Nbx débats dans l’hémicycle sur le régime des boissons, les taxes, les interdits...

7)L’alcool est surtout reproché aux classes laborieuses, perçues comme des classes dangereuses

8)Le révolutionnaire est présenté comme aviné ! Combien de textes qui décrivent les communards comme enivrés !

9)Je vais commencer par peut-être vous décevoir Car je vais parler De l’eau !!!

10)Car d’abord, les gens boivent de l’eau, et plus encore les classes populaires Parce que c’est pas cher

11)Ils boivent de l’eau, du lait aussi, du bas – beurre, des soupes. Surtout à la campagne

12)La consommation de vin est restée longtemps une réalité urbaine, et bourgeoise

13)Seul exception, les vignerons qui consomment ! (mais souvent coupé d’eau, pour garder la production pour la vente)

14)
L’eau minérale c’est pour la Bgie qui se presse dans les villes d’eau à la mode au 19e, où poussent les hôtels et établissement de luxe

15)Fin du 19e, commence le commerce de l’eau en bouteille. Au début percu comme des eaux thérapeutique, vendues en pharmacie

16)Ailleurs on boit de l’eau de source, tirée du puit ou de la citerne. Mais aussi parfois l’eau des mares, des fleuves (et on est malade)

17)Une eau qui souvent manque, qu’il faut parfois aller chercher loin (affaire des femmes !)

18)Dans les villes, des porteurs d’eau vendent de l’eau ; il y a aussi moultes fontaines (où l’eau est payante)

19)Bon il faut voir que la not° d’eau potable n’est pas encore bien saisie au 19. Pour ça il faudra attendre que la bactériologie progresse!

20)Mais donc 19e pas rare de boire des eaux douteuses. Avec des csq sanitaires Not grandes épidémies de choléra tout au long du 19e

21)Une révolution sanitaire arrivera tard dans le sc, avec la conduite de l’eau dans les intérieurs et sa filtration

22)Bon j’arrête avec l’eau et je passe au plus sérieux : l’alcool

(mais d'abord je prend mon petit def, je vais pas parler l'alcool à jeun!

23)Fin 19e, la fr est en tete de la consommation mondiale tout type d’alcool confondu !loin devant l’Italie et L’Espagne

24)Commençons par le vin

25)Au 19e on cultive bcp plus de vignes que maintenant. Presque tous les départements produisent du vin

26)Une production atomisée, où chaque sol propice (en raison de la terre, de l'exposition…) est utilisé pour planter qq vignes

27)Bcp de vignes qui donnent peu de vin, et de véritables piquettes. Mais la plupart sont destinées à l’autoconsommation ou la vente locale

28)Il y a toutefois des grandes régions viticoles, là pour une production de qualité, et commercialisé : bourgogne, bordeaux, champagne

29)Les 1ers classement des grands vins ont lieu au milieu du 19e sc
Médoc classé en 1855, Côte d’or en 1860

30)la révo des transports (fluvial et ferrovière)=> la naissance d’un marché national, ce qui entraine des spécialisat° régionales agricoles

31) c ‘est particulièrement net dans le cas du vignoble
On cultive désormais le vin là où il peut être produit en quantité et/ou en qualité

32)Naissance du midi viticole. Dans l’Hérault, la vigne chasse les champs

33) Dévpnt aussi dans le beaujolais. Les vignobles de mauvaises qualité ou de piètre production reculent puis disparaissent

34)Une production de masse qui dans de nombreuses régions a des csq désastreuses : qualité de merde, crises de surproduction

35)et donc d’effondrement des prix, maladie de la vigne : oïdum (1845), Mildiou (1878) et la grosse catastrophe le phylloxéra 80ies

36)Ce qui finit par réduire les surfaces, améliorer la qualité du vin

37)X révolutions techniques, grâce aux travaux de Pasteur sur la fermentation. On conserve mieux le vin. On maitrise mieux son taux d’alcool

38)Si la vigne s’étend c’est aussi que la consommation augmente au fur et à mesure du sc

39) dans les année 1830, un Français buvait en moyenne 84 litres de vin/an.
En 1900 : 162 litres

40)Les classes populaires qui n’en buvaient pas bcp deviennent consommatrices même si jusqu’à 1914, cela reste une consommation urbaine

42)Parce que le prix du vin baisse, les taxes sur le vin aussi, et qu’avec le train on peut désormais en trouver partout

43)Les taxes indirectes, vous le savez, étaient importantes et contestées sous l’ancien régime

44)Fameux octroi qui expliquait qu’en ville le vin soit+ cher qu’en banlieue , et que la plupart des cafés soient aux portes des villes

45)Les taxes indirectes avaient été supprimées en 1791 mais rétablies sous le Consulat et maintenues tout le long du sc

46)Mais en 1897 une loi autorise les villes à supprimer les droits d’octroi sur les boissons dites « hygiéniques »

47)Or figurez vous qu' à cette époque, le vin entrait dans cette catégorie !!

48)Des mesures qui visaient à encourager la viticulture (laquelle s’organisait pour faire valoir ses droits, avec des syndicats, des élus..)

49)On se met à consommer plus de vin, en famille, hors des fêtes et au travail où c’est un stimulant

50)en 1840 Villermé constatait que les ouv ne boivent du vin que 2x/mois, le lendemain de la paye, fin 19e, la consommat° est quotidienne

51)Pour les grands vins, le 19e est le sc des 1ers classements. Avoir une bonne cave au 19e devient un marqueur social de la bgie

52)Les ouv consomment au café, le bourgeois a sa cave dans laquelle il stocke des bouteilles voire des tonneaux

53)L’un des gros pb du 19e c’est la fraude. on coupe le vin d’eau, soit on y ajoute de l’alcool, certains se font même apprenti chimiste

54) ex en "platrant" le vin ( sulfate de chaux pour accélérer la fermentat°), ou du chlorure de sodium pour éclaircir la robe,des colorants

55)D'où de ombreux vins trafiqués, parfois même dangereux pour la santé

56)Allez, je passe à la bière !

mais ce sera cet aprem!!!

gif spéciale dédicace à @histgeoblog

(vous me posez plein de questions mais pour nb j'y répondrai dans la suite du thread qui est long! patience!)

pour info c'est un cours que j'ai fait à mes L3 dans le cadre d'une option transpériode et pluridisciplinaire (histoire/géo/ socio)

on avait créé un cours sur l'alimentation et le boire. avec des cours divers. les étudiants devaient ensuite faire des mini mémoires

@histgeoblog moi j'avais donné des sujets sur l'absinthe, sur la révolte des vignerons en 1907 et 1911 par ex

le "jeu" c'était que le jour de la soutenance (collective) les étudiants devaient apporter une consommation en fonction du sujet!

pour l'absinthe ils avaient loué une fontaine à absinthe et on a fait toute la cérémonie!

@histgeoblog ça a été plus dur pour le sujet de géo sur...les insectes!

on a tous mangé des sauterelles!!!!

en tout cas ils avaient bien aimé cette option les étudiants! et nous aussi!

57)Le vin reste qd même une production et donc longtemps une consommation du sud. au nord et à l’est, c’est la bière, depuis le XVIe sc

58)Ce qui a joué c’est l’essor de la culture du houblon et l’arrivée de migrants allemands après la guerre de 30 ans (1618-48)

59)Lesquels savaient brasser la bière et aimaient la boire (voyez que c’est pratique les migrations !)

60)Entre la Monarchie de Juillet et la Belle époque, la consommation de bière est x 3

61)220 litres par personne et par an à Lille milieu sc, 337 l au début 20e

62)Là encore ce qui a bousté la consommation c’est l’abaissement des prix et l’augmentation de la production

63)La bière a comme le vin bénéficié des dégrèvements fiscaux pour les boissons "hygiéniques"

64)d'autant plus que la bière bénéficie d’un préjugé favorable / vin, car moins d’alcool et plus d’éléments nutritifs!

65)On la part de mille vertus médicales, limite boisson détox (on dit que ça purifie l’organisme puisque c’est diurétique)

66)C’est bon pour les femmes, ça fait monter le lait ! même si dans les brasserie la clientèle est quasi exclusivement masculine

67)Si l’on sait brasser la bière depuis 4000 ans av JC, la production industrielle date du 19e grâce à la maitrise de la fermentation

68)L’avantage c’est que c’est pas cher. Résultat ça devient une boisson de consommation courante : fin 19e sc, à Lille, 2 à 5 litres /jour

69)Un petit coup de cidre maintenant ? rapide !
(et tjrs un gif pour @histgeoblog )

70)Le cidre (qui existe depuis l'antiquité) est à la différence du vin ou de la bière une boisson qui a mis lgtp en fr à trouver son terroir

71)Les 1ère cultures de pommiers pour le cidre date moyen age. C'est alors une boisson de monastères et de châteaux

72)On raconte que Du Guesclin en buvait, mais aussi Guillaume à l’assaut de l’Angleterre

73)bon pdt lgtp on n'en fait pas bcp, d’autant qu’on préfère conserver les terres pour la culture des céréales plutôt que les pommiers

74)Donc ça reste une boisson de rois (François 1er, Louis XV connus comme consommateurs)

75)Mais au 19e sc, effet de la spécialisation des terroirs l’Ouest se tourne vers l’élevage

76)s’impose les paysages connus, herbe-pommier-vache
les pommiers assure l’humidité des sols pour que pousse l’herbe que mange la vache

77)L’évolution agricole s’accompagne d’une révolution cidricole, avec une véritable sc du cidre, une industrialisation de sa production

78)Le pb du cidre c’est qu’il ne parvient pas à faire une percée commerciale, d’autant que le cidre vieillit mal, tourne souvent

79)Ça reste une consommation locale mais qui devient plus populaire. Hors Normandie, Bretagne, le cidre reste un boisson chère

80)Enfin, pour clore ce tour de F de l’alcool… les spiritueux

je vous raconte ça dans qq heures

bon, vu que c'est bientot l'apéro, je continue ma petite histoire du boire!

81) Les spiritueux
La encore : envol de la consommation et de la production
1830 : 1,23 litres en moyenne /an/ hab
fin du sc : 4,5 litres

82)c’est d’ailleurs ce qui a nourri la plupart des discours anti alcoolisme (j’y reviendrai plus tard)

83)la distillation vient du IIIe sc, d’Egypte, des Coptes, puis est passé aux Arabes vers les 8e-9e sc

84)d’ailleurs le mot alcool vient de l’hispano arabe . L’alambic est ensuite introduit en Europe, suivant les voies des retours de croisades

85)le procédé est perfectionné de sc en sc et devient courant dans les campagnes

86)les paysans distillaient les fruits de la récolte (auto consommat° ou commercialisat° locale)
On les appelaient les "bouilleurs de crus)

87)Longtemps,l’alcool a été limité à des usages médicaux, d’ou le nom d’eau de vie. les ppx fabricants d’alcool ont lgt été les apothicaires

88)Tous les paysans n’ont pas un alambic chez eux. il y a des distillateurs ambulants (qu’on appelle aussi bouilleurs de cru)

89)Ils sont 500 000 début IIIe répu, 1 Million à la veille de la première guerre mondiale.

90)Ces petites productions familiales d’alcool assurent des revenus complémentaires pour les paysans
aussi y tiennent-ils particulièrement

91)mais // se développent des productions industrielles qui là encore bénéficient d’innovations techniques importantes du 19e

92)je vous passe les détails mais nait donc une industrie de l’alcool à forte concentration de capitaux et de technologie

93)la production explose ! et les grosses boites prennent le pas sur les petits bouilleurs de crus. d’autant que la publicité est mobilisée

94)L’1 des industries les + connues est l’absinthe !
Alcool prisé des poètes (on pensera à Rimbaud), particulièrement fort et hallucinogène

95)On l’appelait la fée verte

96)au 19e, si les productions commerciales sont taxées, les bouilleurs de crus jouissent d'un privilège qui les exonère

97)les différents régimes n’osent pas trop y toucher, car c’était prendre le risque de perdre toute la clientèle électorale paysanne !

98)c’est en 1872 que l’assemblée s’attaque pour la 1ère fois aux bouilleurs de cru : on leur autorise 40 litres sans droits mais après, taxé

99) fureur dans les campagnes
A la veille de l’élection de 76, inquiets, les parlementaires font marche arrière et redonne le privilège !

100)dans ses conditions, le bouilleurs de cru passe pour un privilégié choyé

bon je vais prendre l'apéro et je vous raconte la suite demain!!!!!!

et pour vous simplifier la lecture j'ai commencé un storify
storify.com/LarrereMathild…

je reprends!

101)Alors, comment et où boit-on au 19e sc?
Chez soi bien sur, mais aussi dans ce qu’on appelait des débits de boissons

102)Importance de ces cafés, cabarets, où l’on buvait mais où l’on parlait aussi politique, on préparait la grève ou... la révolution

103)Au début du 19e on compte un débit pour 116 hab.
Fin du siècle, 1 débit pour 80 hab (ça en fait !)

104)et encore ces statistiques ne tiennent pas compte des buvettes occasionnelles, et bien sur, des débits clandestins !

105)En effet, en 1880 une loi très libérale permet la x° des débits (il suffisait de déclarer !)

106)Donc la France de la IIIe république se couvre de cabarets ! Partout. En ville, à la campagne, et dans toutes les régions

107)La clientèle se popularise, d’autant que les prix baissent. Le troquet devient le point névralgique de la vie des villages et quartiers

108)On y échange les nouvelles, s’y déploient les discussions politiques ! dans l'esprit des républicains, le café est lié à la démocratie

109)Ça reste à dominance masculine, mais il peut y avoir qq femmes, par moment

110)A la campagne, il n’est pas rare que les classes sociales se mêlent. On trouve au le café le proprio, le notable et les journaliers

111)En ville moins, il y a des différences sociales et politiques entre les établissements

112)Le café reste le lieu de l’élite, de+ en+ décoré au 19e style bourgeois chic : table de marbre, dorures, miroir, comptoir en étain

113)Un peu moins chic les « estaminets » (ça vient du flamand) : on y fume et on y joue : petite et moyenne bourgeoisie

114)Enfin pour le peuple, le cabaret, où on prend presque que du vin (moins cher)

115)Passons maintenant aux regards portés sur l’alcoolisme

116)Longtemps l’homme ivre a suscité l’hilarité indulgente, les poivrots de la littérature sont attachants.

117)Trop boire est un rituel festif, accepté dans les mœurs qd il est festif et occasionel… Et qd c’est un homme 😱

118)Mais ce regard tolérant change au cours du 19e. Du fait de l’augmentation de la consommation, de la diffusion des alcools forts

119)Les imaginaires de l’ivresse joyeuse font place à ceux de l’abrutissement, du danger pour sa santé et pour les autres

120)Les médecins ont joué pour bcp Si longtemps ils ont pu défendre les vertus médicinales des alcools,

121)ils découvrent au 19e les effets physique négatifs et font entrer l’alcoolisme dans les peur sanitaires et sociales

122)Ce sont les aliénistes (ancêtre de la psy) qui les premiers scrutent les effets de l’alcool et tirent la sonnette d’alarme

123)C’est en 1852 qu’un médecin suédois utilise pour la 1ère fois le mot alcoolisme (dans une région ravagée par l’eau de vie de patate)

124)Le mot fait son entrée dans les dico de médecine dans les années 60, au larrousse en 1880

125)Les médecins (mais encore surtout les psy) se lancent dans des études sur l’alcoolisme, nombreuses thèses, études

126)L’Etat prend le relais, commence à faire des stat. Les discours inquiets se x, entrent dans la presse

127)Particulièrement dans le viseur, l’alcool "qui rend fou" l’absinthe. L’alcool est à la fin du 19 étiqueté comme fléau social majeur

128)Mais ce discours vise surtout l’alcoolisme populaire et se teinte d’un profond moralisme. On appelle ça l’hygiénisme

129)L’alcool est présenté comme un "vice" des seules classes laborieuses. On dit que ça rend l’ouvrier paresseux, turbulent

130)La dénonciation de l’alcoolisme participe de la construction des classes labo, classes dangereuses

131)Fin 19e, vient se greffer une peur nouvelle, celle de la dégénération (on est alors en plein dans les délires racistes du sc)

132)L’ivrogne ne fait plus seulement peur qd il boit, mais voilà qu’on pense qu’il amoindrit le patrimoine génétique de la Fr

133)Et médecins,romanciers d’expliquer à l’envie que l’alcoolisme est héréditaire, que l’alcoolisme des parents prédispose celui des enfants

134 ) Les discours alarmistes se multiplient

135)La fresque des Rougon-Macquart de Zola en est la traduct° littéraire. L’arbre généalogq de la famille démontre le caractère dégénératif

136)L’Assommoir est en cela central, car c’est Le roman de l’hérédité alcoolique.

137)Après la défaite contre la Prusse, après la Commune interprétée par ses opposants comme le déchainement d’ivrognes dégénérés...

138) et dans un contexte de peur de la dépopulation fr face à la chute de la natalité, l’hygiénisme social prend une ampleur énorme

139La IIIe répu qui ne se préoccupe guère de régler les pb de la condition ouvrière préfère charger l’alcoolisme de tous les torts

140)donc naissance de l’anti alcoolisme qui vient de l’élite, avec un regard mi paternaliste et moralisateur, dénonciateur sur la classe ouv

141) Les associations anti alcooliques se développent à partir de 1871ex la Société Française de Tempérance

142)ça prend de l’ampleur fin 19, alors que la consommation croît De nouvelles sociétés anti alcoolique voit le jour

143)en 1897 l’Union fr antialcoolique (UFA) devient un mouv important. 351 mb à sa fondation 41 000 8 ans plus tard

144)qui plus est, les religions s’engage à fond dans la lutte anti alcoolique : catho mais aussi protestants et juifs

145)ce sont les protestants qui créent la 1er assos d’ancien buveurs, ancêtre des AA, en Suisse en 77, puis en fr années 80, la Croix bleue

146)les catho au déb pas très présents, même si certains curés voient bien que pour ramener les gens à la messe il faut attaquer le cabaret

147)sous l’influence du pape Léon XIII, les évq de France s’engagent au tournant des deux sc et fondent… la Croix blanche !

148)Les adhés° augmentent car le pape concéde des indulgences (rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle)

149)indulgence pléinière pour chaque adhésion, 300 jours si on a arraché qq un à l’alcoolisme, 60 jours si on a fait adhérer qq un!

150) et ça marche! 25 000 mb en 1914. surtout des femmes et des enfants ! et des curés bien sur (le vin de messe étant le seul autorisé !)

151)les associations se divisent entre celles qui prônent la tempérance et celle qui prônent l’abstinence ; modération ou prohibition

152)la tendance mondiale est plutôt à l’augmentation des abstinents, mais pas en Fr.

153)ça s’explique car ce sont surtout les religieux qui sont pour l’abstinence. dans un pays anticlérical ça passe pas !

154)on les appellent les « buveurs d’eau », on les brosse sous les traits de coincés, sans chaleur, limite anormaux

155)Naissance aussi d’un antialcoolisme ouvrier. Discours qui dit que l’ouvrier doit s’affranchir de l’alcool pour préparer la révolution!

156)Dénonce même l’alcoolisme comme une stratégie de la bourgeoisie pour avilir et dominer la classe ouv

157)En 1899 la lutte anti alcoolique est intégré au prog socialiste. Idem dans les milieux anarchistes
1911 Fédérat° ouvrière anti alcoolq

(bon j'en ai un peu marre, je fais une pause, je reprendrai plus tard)

bon alors j'en étais où??? ah oui, c'est bon....

158)la lutte anti alcoolique a d’abord utilisé la propagande : pièce de théâtres tirées de l’Assommoir, cartes postales ou affiches

159)On projette aussi des photos d’organes atrophiés par l’alcool. Pédagogie de la peur

160)L’accent est mis sur l’éducation ! les association anti alcooliques font pression pour que l’Etat s’investisse

161)Et de fait, l’école est mobilisée. En 77 le ministre de l’instruction publq autorise les affiches anti alcooliques dans les classes

162)Dans le programme officiel de la primaire en 1882 : "enseignement de morale et d’hygiène, Sobriété, tempérance et dangers de l’alcool"

163)On fait des dictées de l’Assommoir, des rédactions anti alcooliques (sujet : les méfaits de l’alcool), même des exo de maths !

164)Nombreux instit se prennent les parents sur la gueule à cause de ça !

165)Pb d’un matraquage anti alcoolique sans finesse, manichéen, qui vise la peur ou la culpabilisation plus que la réflexion ...

166)D’ailleurs… la consommation ne baisse pas !

167)Autre solution La répression.
Dans les cité ouv paternaliste, le patron ferme le café (faut dire, on y fomentait les grève aussi !!!)

168)Evidemment les anti alcooliques voudraient que l’état s’engage plus, légifère, interdise!!!

169)Ouais... mais là il y a un pb... : les mesures anti alcool ne sont pas des politiques populaires, et on les paye dans les urnes

170)Le rapport des forces est totalement inégale
par exemple, dans la Sarthe, il y a 13 852 bouilleurs de cru et 82 anti alcooliques !

171)Dans certaines régions, 1 électeurs sur 5 est bouilleur de cru ! c'est un truc à vous faire réfléchir à deux fois un député!

172)Donc la tendance est on l’a vu plutôt à lever les taxes sur l’alcool, et à libéraliser l’ouv des débit de boisson

173)Tout au plus, une loi interdit d’ouvrir un café près d’une école, d’une caserne ou d’un hosto.

174)Mais bon, localement, les maires ferment l’œil car il n’est jamais très malin de s’affronter au bistrotier du coin

175)D’ailleurs les élections se préparent au café, ou il est de bon ton d’offrir la tournée qd on est candidat

176)D’ailleurs, le jour du vote, les bistrots restent ouverts par dérogations spéciale jusque tard pour pouvoir fêter les victoires !

177)Qui plus est, s’il y a un lobby anti alcoolique, il est faible à coté des lobbies alcooliers (producteur, commerçants).

178)Les anti alcooliques sont souvent assignés au tribunal pour leurs affiches par le syndicat des marchands de vin

179)Pour s’organiser, les anti alcooliques parviennent à se faire élire par endroit, ou à convaincre des députés

180)Il arrivent à former un groupe anti alcool à la chambre, trans-partisan ( Jaurès, Vaillant, socialistes, Siegfried ou Rouvier (droite)

181)Mais les projets de loi pour limiter la conso se succèdent sans jamais aboutir

La presse titre « l’urne s’incline devant le broc »

182)la guerre fait coupure. les anti alcool font de leur cause une cause patriotique, profitant de la désorganisat° des lobbies alcooliers

183)l’alcool devient un ennemi de l’intérieur. Les mesures anti alcoolique visent les spiriteux et surtout à nouveau l’absinthe

184)Interdiction de l’absinthe en 1915

185)Janvier 16 : fin du privilège des bouilleurs de crus. 1917 : loi sur le délit d’ivresse . limitation des débits de boissons

186)Mais dans le même temps, on abreuve les soldats de pinard ! pour lutter contre peur, froid, pour qu’ils montent au front

y'a un bon article du @mdiplo la dessus
monde-diplomatique.fr/2016/08/LUCAND…

187)au final, la consommat° d’alcool fin GG = celle de la monarchie de Juillet (du moins officiellement) et le nb de débit a été divisé / 2

188)mais ce sont surtout les alcools fort qui en ont fait les frais à la différence du vin, jugé père de la victoire,

190)je laisse les spécialistes du 20e sc prendre le relais s’ils le souhaitent

en attendant! Santé!

la biblio!!!

The spécialiste c'est Didier Nourrisson