1 Thread. Un article intéressant du BMJ (Chris Bonnell, prof de sociolg de la santé pub). La production de preuves n'est pas gratuite et les politiques publiqs basées sur ds preuves ne st plus à la mode. Que faire?bmj.com/content/362/bm…
2 Archie Cochrane pensait que le besoin d’ une information scientifique fiable émergeait avec la civilisation, quand les idéologies, qui orientent les politiques selon des postulats et considèrent la connaissance comme immanente, passent au deuxième plan.
3 La nécessité d’une évaluation des politiques est née de la tension entre deux courants idéologiques qui s’affrontaient librement : le libéralisme et le socialisme, postulant des idées différentes sur ce qui déterminait les progrès sociaux. Il fallait donc arbitrer.
4 des intellectuels, Karl Popper, Donald Campbell et Robert Merton mirent en évidence que cette gestion arbitraire des politiques publiques pouvait avoir des conséquences inattendues et graves et proposèrent des moyens différents pour y pallier
5 A partir des années 60, l’idée que les politiques publiques devaient être fondées sur des preuves d’efficacité commença à s’imposer et connut son apogée dans les années 90. Ainsi, Tony Blair, un des premiers socialo-liberaux disait : “what matters is what works. ».
6 Entre crochets ce st mes idées[Mais l’efficacité n’est pas une notion neutre ou absolue bien que souvent présentée comme telle sous un angle technocratique, elle est elle-même définie par une idéologie qui détermine ce qui est jugé comme « efficace ». ]
7 [Nier cet aspect revient à se cacher derrière la technique pour imposer une idéologie, ce qui n’est pas autre chose qu’une forme d’autoritarisme pseudo « science based »] D’où l’émergence de populismes et de régimes ouvertement autoritaires.
8 Dans le même temps, les gouvernements dits démocratiques, adoptent de plus en plus fréquemment des politiques de santé publique arbitraires et autoritaires. Exps de l’Australie avec la proposition de retirer leurs droits sociaux aux toxicomanes
9 Ou le gouvernement américain qui propose l’abstinence comme mode privilégie de contraception et de lutte contre les IST, et on peut ajouter la France et l’Italie ayant rendu les vaccins obligatoires. L’arbitraire gagne donc du terrain.
10 Dans un contexte historique différent de celui qui a porté la nécessité de fonder solidement les politiques publiques, il faut convaincre les politiques et les citoyens que fonder les politiques sur des preuves est une nécessité pour éviter des catastrophes (écologiques, ...
11 Mais la production de preuves (d’études) n’est pas gratuite et ceux qui ont les moyens de les produire, peuvent influer sur les politiques dans un sens favorable à leurs propres intérêts (exp de l’industrie du tabac)
12 L’interprétation des études est aussi sujette à des biais idéologiques [et des biais dus aux conflits d’intérêts]
13 Cette production d’études et preuves est un complément, un outil d’accompagnement des politiques publiques, et ne doit pas se substituer aux idéologies , valeurs, croyances.
14 Les moyens de favoriser la santé, par exemple, par des « récompenses » incitant à des comportements sains, restent à évaluer.
15 [Cette approche dérivée du « nudge » aux racines idéologiques douteuses, puisque ce sont des idéologues du marketing qui l’ont imaginée et promue, est à considérer pour le moins avec précaution]
16 [Un risque évident est de considérer comme « efficaces » ou efficientes, des politiques qui ne le sont pas, car l’utilité des objectifs est postulée et non démontrée, comme cela apparaît dans l’article où les exemples cité ne sont pas toujours convaincants]
17 [Je retiens ceci : ceux qui ont l’argent ont le pouvoir de guider les politiques publiques selon leurs intérêts, c’est pourquoi il est indispensable d’avoir une production d’études indépendantes pour accompagner les politiques publiques]
