Oh mon dieu, tout est faux dans cette trame. #CounterThread
Non, l’analyse n’est pas un exercice subjectif, quel que soit la matière, étudiants, n’en croyez pas un mot.
En droit, l’analyse de décision, qui sert de base à deux exercices fondamentaux, la fiche et le commentaire d’arrêt, n’est pas « chacun donne son opinion et tout le monde a raison. »
Parce qu’une décision de justice est un syllogisme, qui n’a rien de subjectif. Le juge dit une chose dans sa décision, et une seule. D’ailleurs, il en tire les conséquences à la fin, il ne laisse pas chacun tirer les siennes.
Quand vous dites qu’une décision de justice dit autre chose que ce qu’elle dit, surtout quand c’est le contraire de ce qu’elle dit, ce n’est pas un avis parmi d’autre. C’est faux et c’est zéro sur la copie à la fac.
Le fait que @pl_sgy écrive dans le même journal qui a publié le délire de Puppinck est une garantie d’objectivité, naturellement.
Et dire qu’il faudrait se réjouir au nom du pluralisme que chacun puisse raconter n’importe quoi est un sophisme. C’est transformer les faits en opinion. Que dit la CEDH dans son arrêt Molla Sali c. Grèce ? Un Grec de la minorité musulmane est décédé en laissant un testament...
qui léguait tous ses biens à son épouse, ce que le droit civil grec permet. Les deux soeur du défunt ont attaqué le testament en invoquant la loi musulmane, étant précisé ici que la Grèce applique les droits religieux parallèlement au droit civil, oubliez la laïcité française.
Les juges grecs ont fait droit à leur demande et ont privé l’épouse des trois quarts de la succession en lui appliquant la charia alors que le défunt ne le voulait expressément pas.
La veuve a donc porté l’affaire devant la CEDH qui CONDAMNE la Grèce pour avoir appliqué la charia en violation de l’article 14 de la Convention qui interdit la DISCRIMINATION. Ça, c’est une analyse, et ça n’a rien de subjectif.
Après, on peut approuver, on critiquer la décision. Il y a un peu de subjectivité qui entre ici, mais elle est encadrée, il faut étayer son point de vue sur des arguments (les juges se sont trompés ici, les conséquences de cette décision ne sont pas souhaitables, etc.)
Mais rien, rien de rien ne peut justifier qu’on affirme que la cour a consacré l’application de la charia quand elle condamne un pays qui l’a appliqué, et en conclure l’urgence de quitter la CEDH. C’est un mensonge, une fake news, et ceux qui la colportent se déshonorent.
Le pluralisme des opinions ne veut pas dire que toutes se valent, mais seulement qu’elles peuvent s’exprimer sans crainte de représailles de l’Etat, aussi sottes soient-elles. Les platistes et les homéopathes ne risquent pas la prison.
Mais jamais ça n’a signifié que toute opinion est vraie, et qu’il faut la respecter en prohibant toute critique de celle-ci. Aucune loi ne protège du ridicule, la lecture du FigaroVox le prouve chaque jour. Eolas out.
La décision peut être consultée ici. hudoc.echr.coe.int/eng?i=001-1887… C’est long, sachez que la cour donne SON avis aux §§122 et suivants.
