Thread by @Guiguiii94

Le @CVersailles inaugurait la semaine dernière sa nouvelle saison, centrée sur les femmes, et pas n’importe lesquelles : Madame de Maintenon, Marie Leszczyńska et Marie-Antoinette. Entre petites expos et appartements rénovés, parfois restaurés, mon traditionnel fil de visite !

Trois ans de travaux ont été nécessaires pour rénover/moderniser techniquement les quatre pièces de l’Appartement de la Reine, dont la dernière occupante fut Marie-Antoinette. Quelques plafonds extraordinaires, mais attention à vos têtes, un lustre est tombé...

Seule la salle des Gardes a été entièrement restaurée, grâce au mécénat des @amisversailles et des American Friends.
Et justement, l’unique souvenir que j’avais de cette enfilade de la Reine était le format carré et le lambris de marbres de la salle des Gardes, visitée 2x enfant.

Rassurez-vous, les 3 autres pièces ont été bichonnées : dorures harmonisées, grisailles de Boucher restaurées, housses de protection changées (une crêpeline de soie teinte), soirie murale du salon des Nobles retissée, tapisserie d’Apollon au Parnasse restaurée aux Gobelins...

En guise de transition entre la salle des Gardes de la Reine et l’appartement de Madame de Maintenon, on s’étonne devant cette sculpture en plomb doré dans le majestueux escalier de la Reine.
Une œuvre de Benoît Massou symbolisant le mariage de LXIV et Marie-Thérèse d’Autriche.

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Le catalogue de 200 pages co-édité par Hazan m’a semblé excellent, avec notices.

Pour commémorer le tricentenaire de la mort de Madame de Maintenon (1635-1719), épouse morganatique du Roi Soleil, une petite exposition concise mais très bien faite revient sur son destin exceptionnel. Son appartement est retissé d’après son état 1708 : envoûtante scénographie.

Après la mort de son premier mari, le poète Scarron, Françoise d’Aubigné devient gouvernante des 5 premiers enfants illégitimes du roi avec Mme de Montespan. Elle créé également en 1686 une maison royale d’éducation à St Cyr destinée aux jeunes filles pauvres de la noblesse fr.

Parmi les gravures et documents d’archives rassemblés, 2 lettres exceptionnelles qui témoignent du mariage secret célébré en octobre 1683 : une de l’évêque de Chartres adressée au roi et une autre que la presque reine transcriva après réception.

Ou encore ce billet de la main du roi : « J’avois résolu d’aller à la chasse mais le temps m’en empêche et mon pied ne va pas trop bien, si vous voulez venir sur les six heures, vous me ferez plaisir. »

Une expo très concise mais claire et documentée.

Enfin, le château présente, suite à plusieurs acquisitions exceptionnelles ces dernières années, un accrochage d’au moins 6 mois sur le goût, les portraits de famille & le mobilier de Marie Leszczyńska pour ses nvx petits appartements. Avec cartels développés pour chaque œuvre.

L’accrochage prend place dans les appartements restaurés de la Dauphine. Ils seront remeublés dans un an, en même temps que ceux du Dauphin. Un format simple, une bonne utilisation de l’espace dispo.
Ça fait plaisir de voir le château grand ouvert, c’était devenu tellement rare..

Zoom sur un cadre extraordinaire : la Reine, qui peignait un peu, offrit cette copie de La Ferme d’Oudry à son royal époux lors des étrennes de 1754. Pour magnifier ce touchant cadeau, on fit appel au sculpteur d’ornements Philippe Cayeux. Le raffinement français !

Pour conclure, saluons le travail de longue haleine réalisé par le dépt. des sculptures (et l’indispensable régie des oeuvres). Les galeries de pierre retrouvent leurs centaines de marbres et plâtres de grands personnages dans la disposition d’origine conçue sous Louis-Philippe.