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L’@IPPinfo a sorti 3 notes pour éclairer la réforme des #retraites @delevoye en direction d’un système “à rendement défini”. Parmi ces notes, une étude s’intéresse aux effets de redistribution qu’on peut attendre de la réforme.
#thread #Critique ⬇️
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Je voudrais faire quelques commentaires, car si l’étude est utile et nécessaire, elle a conduit à des interprétations hâtives sur le mode « la réforme pourrait réduire les inégalités ».
Or cette note (et c’est écrit dedans) ne permet pas de dire que la réforme va réduire les inégalités. Il y a même de bonne raison de penser que ce sera l’inverse. Voilà pourquoi (attention c'est long, et un peu technique):
1/ Résumé de la note :
La note IPP tente, sur la base de carrières réellement observées, de calculer les droits dans le système actuel « en annuité » et dans le système visé « en rendement défini » (à points).
La note IPP tente, sur la base de carrières réellement observées, de calculer les droits dans le système actuel « en annuité » et dans le système visé « en rendement défini » (à points).
Comme les deux systèmes sont différents, le montant des droits n’est pas le même dans les deux systèmes, il y a des "gagnants" et des "perdants". Le résultat principal est que les droits calculés seraient plus élevés pour les pensions modestes, après la réforme. 
Le mécanisme principal est que dans le système Delevoye, le taux de remplacement dépend essentiellement de la forme de la carrière (progression faible, moyenne, ou forte). Plus la progression est forte, plus le taux de remplacement est faible.
Comme les hauts salaires sont généralement associés à une forte progression de carrière, leur taux de remplacement serait relativement plus faible, et celui des bas salaires, relativement plus élevé que dans le système actuel.
Pour plus de détail lire la note : ipp.eu/wp-content/upl…
2/ La (très grosse) limite de l’exercice :
L’étude raisonne sur « le cœur » théorique du système, et non sur le système réel : c’est-à-ne dire en ne tenant pas compte des multiples règles « de solidarité », qui définissent les pensions de chacunes et chacuns.
L’étude raisonne sur « le cœur » théorique du système, et non sur le système réel : c’est-à-ne dire en ne tenant pas compte des multiples règles « de solidarité », qui définissent les pensions de chacunes et chacuns.
Il y a une bonne raison à cela, c’est que ces règles sont une des inconnues de la réforme. En particulier l’étude de l’IPP ne tient pas compte du minimum contributif.
Le minimum contributif (différent du minimum vieillesse) est un dispositif qui « remonte » le montant des droits à pensions des salariés dont le calcul des droits directs est trop faible en montant à un montant minimum (634€ pour le montant de base et une carrière complète).
La note nous dit que parmi les 4 premiers déciles, le calcul des pensions serait plus haut que dans le système actuel. Mais cela revient en gros à dire que les pensions calculées actuellement à 200€, 300€ ou 400€ seraient demain calculées à 350€ 400€ ou 425€ demain.
C'est sans doute juste, mais dans la plupart des cas ce changement n’aura AUCUN impact pour les personnes concernées, dont la pension est de toute façon remontée au niveau du minimum contributif (634€).
Aussi les « gagnants » identifiés sont tout à fait théoriques, et leur sort dans le futur système dépend essentiellement des dispositifs de solidarités tels qu’ils seront mis en œuvre, et les calculs de l’IPP ne permettent en rien de conclure (ni dans un sens ni dans l’autre).
La note de l’IPP ne dit d’ailleurs pas autre chose, même si la formulation est fort peu explicite.
En revanche, les perdants (le haut de la distribution), sans doute moins concernés par les dispositifs de solidarité, risquent bien d’y perdre comme le souligne la note de l’IPP.
3/ Le gouvernement au pied du mur
Tant le gouvernement ne livrera pas au débat ses simulations –plus précises et incluant tous les dispositifs - on ne connaîtra pas les effets réels de la réforme, les perdants et les gagnants. blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2019/0…
Tant le gouvernement ne livrera pas au débat ses simulations –plus précises et incluant tous les dispositifs - on ne connaîtra pas les effets réels de la réforme, les perdants et les gagnants. blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2019/0…
La note de l’IPP ne change rien à cet état de chose, mais elle permet de mieux comprendre (par avance) les différents mécanismes à l’œuvre et les ordres de grandeur. 👏👍
En particulier on ne sait pas quelle direction prendrait notre système de retraite:
-un montant minimum qui concerne beaucoup de retraités, mais qui ne maintient pas le niveau de vie des salariés proche du revenu médian ou supérieur, comme en Suède
-un montant minimum qui concerne beaucoup de retraités, mais qui ne maintient pas le niveau de vie des salariés proche du revenu médian ou supérieur, comme en Suède
- ou un système qui maintien le niveau de vie de la période d'activité, mais en reproduisant voire en amplifiant les inégalités du travail
4/ Les inégalités vont augmenter si la réforme est appliquée
Ce qu’on sait en revanche c’est que si les schémas actuels sont retenus, les inégalités en France vont augmenter!
Ce qu’on sait en revanche c’est que si les schémas actuels sont retenus, les inégalités en France vont augmenter!
Pas parce que la répartition des retraites serait particulièrement inégalitaire entre les retraités. Mais simplement parce que la baisse programmée des pensions (par rapport aux salaires) va creuser les inégalités entre retraités et actifs.
Le seul moyen d’enrayer ce phénomène serait de financer suffisamment notre système de retraite.
#Fin
#Fin
Complément, les bénéficiaires du minimum contributifs, ce sont entre un quart et un tiers des pensionnés: un ordre de grandeur (et une cible) très proche des principaux "gagnants" identifiés par l'IPP.
