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Ça c'est le côté le plus moche de l'académie française : sa normativité forcenée permet à certains d'exclure et d'empêcher la parole des autres.
Cette critique de la forme en limitant les mots de la langue française est très oppressives. thread ⬇️
Cette critique de la forme en limitant les mots de la langue française est très oppressives. thread ⬇️
En effet, "ce mot il est pas dans le dico" est un argument fallacieux qu'on retrouve beaucoup chez les gens qui veulent discréditer les autres. Il correspond à une volonté d'empêcher l'autre de parler car iel "inventerait" un mot non-valable(?) dans la langue.
Mais cette argument ne tient pas factuellement, surtout lorsqu'on prend pour dictionnaire de référence celui de l'académie.
En effet, outre mon précédent thread () et la vidéo de @Linguisticae () on va voir ce que contient ce dico !
En effet, outre mon précédent thread () et la vidéo de @Linguisticae () on va voir ce que contient ce dico !
Actuellement, deux versions du dictionnaire de l'académie sont "utilisables" (lol) :
* La 8e édition éditée en 1935...
* La 9e édition toujours en cours de rédaction.
Les versions précédentes sont aujourd'hui vraiment obsolètes pour qu'on puisse en faire quelque chose ici.
* La 8e édition éditée en 1935...
* La 9e édition toujours en cours de rédaction.
Les versions précédentes sont aujourd'hui vraiment obsolètes pour qu'on puisse en faire quelque chose ici.
Les dicos de l'académie sont réputés en lexicologie (étude des lexiques, dicos, glossaires...) pour être plutôt petit en terme de contenu vis-à-vis de leurs ambitions : "Décrire la langues dans tous ses usages."
Le premier n'avait que 12 700 mots (1693-4), mais c'était le début.
Le premier n'avait que 12 700 mots (1693-4), mais c'était le début.
Le 8e édité en 1935 n'en a, lui, que 37 000... C'est très peu. Surtout si on considère que le Robert et le Larousse en ont environ 60 000 aujourd'hui. (et 50 000 à leurs débuts.)
On fait que des mots décrits par ces derniers mais absent chez l'acad. ? On les utilise ou pas ?
On fait que des mots décrits par ces derniers mais absent chez l'acad. ? On les utilise ou pas ?
Sachant qu'en 1870, Littré avait publié son dictionnaire avec 79 000 mots, un véritable exploit.
Alors, l'académie a annoncé "environ 25 000 mots supplémentaires" dans sa 9e édition. C'est bien, on arrive ENFIN, 400 après, à un dictionnaire d'une taille relativement respectable.
Mais aujourd'hui le Trésor de la Langue Française informatisé affiche 99 000 entrées...
Mais aujourd'hui le Trésor de la Langue Française informatisé affiche 99 000 entrées...
De même, le Grand Robert atteint les 100 000 entrées lui aussi.
On a donc avancé encore aujourd'hui sur la description des usages du français et on est loin du vocabulaire limité de l'Académie, mais qui sert à exclure l'autre en ne promouvant qu'une vision étriquée du français.
On a donc avancé encore aujourd'hui sur la description des usages du français et on est loin du vocabulaire limité de l'Académie, mais qui sert à exclure l'autre en ne promouvant qu'une vision étriquée du français.
Mais Jamy, combien y'a-t-il vraiment de mots en français ?
Actuellement le dictionnaire le plus complet c'est le @Wiktionnaire : 370 000 mots décrits, dont les usages comme "iels" et consort qui sont courants sur internet.
Actuellement le dictionnaire le plus complet c'est le @Wiktionnaire : 370 000 mots décrits, dont les usages comme "iels" et consort qui sont courants sur internet.
Mais les estimations vont bien plus loin. La linguiste Henriette Walter (Lisez-là, elle est trop cool !) a estimé en 1980 que notre vocabulaire compte environ 1 200 000 mots... Et elle m'a dit lors d'une rencontre linguistique qu'on pouvait en ajouter 100 000 de plus aujourd'hui.
L'innovation linguistique comme ("bolos", "iel", "plussoir", etc.) est le cœur de la langue. C'est elle qui lui permet de s'adapter à notre monde qui change.
S'opposer à elle, c'est conservateur, violent, et en dehors des réalités.
S'opposer à elle, c'est conservateur, violent, et en dehors des réalités.
En effet, nous sommes tous, absolument tous des créateurs de mots, de sens et d'usages. Les oppresseurs comme les oppressé.e.s utilisent des mots et des sens qui ne sont pas décrit dans l'académie (cherchez "mobile" pour voir ;) ).
Alors s'octroyer ce "droit" d'empêcher l'autre de parler sous prétexte qu'on ne connait pas (ou n'utilise pas) les mots qu'il dit, c'est profondément idiot. On ne fait pas ça avec le vocabulaire du mégissier, alors pourquoi avec les autres vocabulaires ?
Enfin bref, c'est une manière de retirer la parole des autres, de la rendre inaudible, mais qui ne vas pas marcher longtemps. Robert et Larousse finiront bien par intégrer "iel" et "iels", et le plus grand dictionnaire l'a déjà fait...
PS : Pour ceux qui aurait été bloqué par la personne que je cite dans le premier tweet, et au cas où il supprimerai son message voici une capture d'écran pour la postérité : 
