Thread by @Photomaton8

[⚖️Thread ⚖️] Marseille est une ville connue pour ses règlements de compte entre trafiquants de drogues.

Ce que l'on sait moins, c'est que le 9 Octobre 1934, ce n'est pas un simple dealer mais bien un Roi ainsi qu'un Ministre Français qui furent mitraillées sur la Canebière.

Cet homme que vous pouvez voir sur la première photo est Alexandre Ier, Roi du royaume de Yougoslavie. Ce royaume comprenait la Bosnie, la Serbie, la Croatie, la Slovénie, le Monténégro et le Kosovo. On peut déjà imaginer les tensions à l'intérieur du pays...

En 1934, Alexandre a fort à faire dans son pays car depuis quelques années des séparatistes croates fascistes et antisémites (rien que ça), appelés Oustachis, foutent le bordel. Leur technique? Mettre des bombes dans les trains en partance de la Hongrie vers la Yougoslavie.

Le Roi Alexandre sait sa vie en danger. Les Oustachis appelent au régicide. Alexandre Ier leur répondra que: "Si vous voulez un changement de régime, il faudra me tuer. Tirez sur moi et soyez certain de m'achever, ça sera le seul moyen de changer la Yougoslavie". #DropTheMic

On arrive donc à ce voyage à Marseille. A l'époque, l'Italie et l'Allemagne commencent à inquiéter, je ne vous explique pas pourquoi. Du coup, la France veut s'assurer de l'amitié de la Yougoslavie et organise cette petite visite amicale qui débutera à Marseille.

Le 9 Octobre 1934 est un mardi. Pourquoi je précise ça, me direz vous?

Non, rien de spécial. C'est juste que 3 membres de la famille royale furent tuées un mardi, donc normalement Alexandre refuse de travailler ce jour-là, mais là pas le choix... ah quel superstitieux!

Bon, reprenons le récit. Alexandre a fait la route jusqu'à Marseille en Paquebot. Il va alors enfiler son plus beau bicorne avant d'embarquer dans une vedette blanche pour aller jusqu'à l'embarcadère où l'attend une foule en délire. Non, sans déconner, le quai est noir de monde!

C'est le ministre des affaires étrangères Louis Barthou (photo) qui était chargé de l'accueillir, en compagnie de la délégation française composée du vice-amiral Charles Alain Marie Berthelot et du général Georges, chargé d'accompagner le souverain durant son séjour.

Ce beau monde embarque alors dans une magnifique Delage DM noir sans protection, le toit abaissé. Pas très prudent tout ça, surtout que les photographes vont alors vouloir faire un petit shooting autour de ce véhicule, ce qui va momentanément l'immobiliser.

Allez, je vous laisse une petite vidéo pour que vous puissiez bien vous imprégnez de l'atmosphère! (PS: Merci @Inafr_officiel )

Le cortège s'ébranle donc à faible allure sur la Canebière. Il avance de 250 mètres encadrés par un policier tous les 5 mètres de chaque côté.

QUAND TOUT À COUP, un homme sort de la foule, il passe sous l'encolure d'un cheval et court à toute vitesse vers la Delage. [Allégorie]

La police pense alors à un photographe, ou alors peut-être un fan puisque cet homme court vers la voiture en criant "Vive le Roi!".

Et bien, pas de bol, c'était ni l'un ni l'autre, c'était un nationaliste Bulgare du nom de Vlado Tchernozemski.

Le bougre bondit alors sur le marchepied de la voiture. De la main gauche, il s'agrippa au montant de la portière tandis que de la droite, il tira de sa ceinture un Mauser Schnellfeuer chargé de 10 cartouches.

Et là, il va mitrailler à tout va. D'abord le Roi, qui va se prendre 2 balles, qui vont immédiatement le coucher, en sang. Puis le Général Georges, également dans la voiture, en s'interposant, va se prendre le même tarif que le Roi. La folie meurtrière ne s'arrête pas là.

Le chauffeur de la voiture va attraper Vlado par son veston afin de le mettre à terre, mais c'est peine perdue. Dans sa folie meurtrière, Vlado continue à vider son chargeur mais cette fois sur les policiers qui accourent, il en tuera 1, avant de se faire SABRER par un cavalier.

Et là, c'est un bordel indescriptible, tout le cortège fonce vers la voiture du Roi. Dans la panique, la police ouvrent le feu, Vlado s'effondre enfin, criblé de balles mais les victimes collatérales sont nombreuses...

Je vous laisse admirer ce joyeux bordel.

La voiture fonce vers la préfecture avec le Roi agonisant. Un officier serbe en tenue, debout sur le marchepied de la Delage, soutenait la tête du roi, mais il était trop tard... le roi est mort.

Et le ministre Barthou dans tout ça? Lui aussi a reçu une balle. Personne ne semble se soucier de lui. Il trouve un taxi qui l'emmène à l’Hôpital mais il décéda de ses blessures 30 min après l'attentat à cause d'un garrot au poignet, alors qu'il est blessé au coude...

Comble de l'ironie, le rapport balistique révélera que la balle qu'il a reçu venait de... la police française. Beau carton pour la police ce jour-là, 2 morts et 2 blessés dans l'assistance, rien que ça! [Allégorie d'un policier du cortège ce jour-là]

Et le général Georges? C'est le seul survivant de la banquette arrière de la voiture, même s'il en pris pour son grade également.

Et Vlado? Le Bulgare est plutôt résistant car malgré les 2 coups de sabres sur le crâne et les balles dans le buffet, il resta vivant jusque dans la soirée, avant de mourir sans dire un mot aux autorités... boudeur le bulgare.

En conclusion, je laisse le mot de la fin à l'historien Guy Chambarlac : "Tout avait fonctionné de travers durant cette journée, en dehors du Mauser de Vlada". #END

PS: Et aussi, petite morale de l'histoire, laissez les superstitieux tranquilles, parfois ils ont raison! Allez demander à Alexandre, vous allez voir!

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