,
29 tweets,
9 min read
Read on Twitter
1/n Histoire de la #vaccination.
Qq chose d'inattendu s'est produit en cette période de chasse aux sorcières contre les hérétiques anti-vaccinalistes. L'une des revues économiques les plus prestigieuses a publié l'éditorial d'un professeur de médecine de Bristol, Gareth Williams
Qq chose d'inattendu s'est produit en cette période de chasse aux sorcières contre les hérétiques anti-vaccinalistes. L'une des revues économiques les plus prestigieuses a publié l'éditorial d'un professeur de médecine de Bristol, Gareth Williams
2/n Le sous titre de cet éditorial est parlant. L'article s'intitule "les premiers anti-vax: comment le zèle d'Edward Jenner a contribué aux guerres culturelles actuelles" 1843magazine.com/features/rewin… 
3/n Rien ne permettait de s'attendre à cela , car en réalité, "the economist" donne la parole à un homme qui dit ce qu'aucune revue médicale n'aurait osé publier: que le fanatisme et ls mensonges des vaccinolâtres ont joué un rôle dns la défiance actuelle envers la vaccination.
4/n Cela m'a rappelé que j'ai écrit qq chose là-dessus, en espérant faire réfléchir au sens véritable, dans une perspective historiq de la récente obligation vaccinale en France, d'après l'oeuvre d'1 historien ds sciences et de la technologie, J-B Fressoz docteurdu16.blogspot.com/2017/05/cmt-3-…
5/n Il est étonnant de voir un médecin, qui plus est, britannique, descendre de son piédestal le héros de la vaccination, Edward Jenner, en qualifiant sont essai majeur sur la vaccine d' "étalage de vanité"
6/n Il est vrai que JB Fressoz avait aussi remarqué que si Jenner n'avait pas été le premier à expérimenter sur la vaccine, il avait été le premier à se donner beaucoup de mal pour magnifier, de nos jours on dirait "faire du hype" autour de son travail
7/n Ce que G Williams reproche a Jenner mais aussi à l'ensemble de ses disciples promoteurs de la vaccination à la lumière des faits historiques, c'est d'avoir délibérément menti et fraudé pour assurer le succès de la vaccination.
8/n P pex cette histoire abracadabrantesque d'un expert du British Museum rédigeant un faux texte ancien en sanscrit, à la demande des autorités coloniales britannique, pour amener la population des Indes à accepter une campagne de vaccination par la vaccine
9/n L’ancêtre de la vaccine, technique consistant à inoculer par scarification à des patients du pus issus des lésions de vaches souffrant d'une maladie s'apparentant à la variole et supposée prévenir cette maladie, était la variolisation.
10/n Dans la variolisation, c'est le pus de personnes malades qui est utilisé, et cette technique aurait vu le jour en Chine, au XVIème siècle, ou peut-être plus tôt et aurait été introduite en Europe par une aristocrate britannique, épouse d'ambassadeur, Lady Montagu.
11/n De manière concomitante, au début du XVIIIème siècle, en 1721, eut lieu à Boston, alors colonie britannique, une épidémie de variole, dans une population qui, contrairement à la population européenne, ne connaissait pas de variole endémique et n'était pas immunisée.
12/n Ce furent alors deux pasteurs protestants, Colman et Mather, qui entreprirent la variolisation de la population, pour tenter de maîtriser l'épidémie.
13/n Contrairement à ce que dit G Williams dans son éditorial, des représentants de l'Eglise, en particulier protestante, loin de s'opposer à la variolisation, se l'approprièrent comme une entreprise d'évangélisation.
14/n L'ouvrage à succès de Jenner, ne parut néanmoins qu'en 1798, avant cela le débat restait ouvert, et, en France, la question de la variolisation était examinée dans toutes ses dimensions, éthique, juridique, sanitaire et humaniste et sur un mode bien plus rationnel qu'en UK
15/n Ce furent les aristocrates français, qui au XVIIIème siècle, décidèrent de s'emparer de cette technique, la variolisation, à la manière d'un défi. Compte tenu des risques encourus, la variolisation était envisagée comme un exploit aristocratique,une preuve de courage
16/n Les aristocrates étaient d'autant mieux informés des risques, qu'ils tenaient et faisaient circuler, des "journaux d'inoculation" décrivant de manière très précise les effets indésirables induits
17/n Il s'agissait d'aristocrates, et la vaccinolatrie ne s'était pas encore emparée des cours européennes. Ce qui explique que, contrairement à ce qui se passa au XIXème sicèle, qd il s'agît de vacciner les masses, personne ne songeait à mettre en doute leurs affirmations.
18/n En réalité, les postions tranchées des personnages en vue, étaient souvent la résultante de vécus personnels, ou alors d'un fort parti pris idéologique.
19/n Ainsi, G Bernard Shaw, était opposé à la vaccine, car il avait contracté la variole après avoir été inoculé par la vaccine
20/n En France, Charles de la Condamine, était un fervent défenseur de la vaccination, car il avait lui-même contracté la variole étant petit. Il envisageait cela comme un simple problème mathématique. De même que Bernouilli
21/n Seul d'Alembert, également mathématicien mais aussi auteur de l'Encyclopédie, avait une approche plus humaniste et percevait les limites et les présupposés implicites de cette soit-disant rationalité mathématique
22/n Ne se cantonnant pas à une logique mathématique étroite, d'Alembert présente un mémoire qui remet en cause méthodiquement le bien fondé de la pratique de la variolisation
23/n L'argument principal de G Williams est que les promoteurs de la vaccination ont mal réagi en niant les effets indésirables de la vaccination, comme la transmission de la syphilis, reconnue tardivement en France, le décès, les contaminations secondaires...
24/n Tous les fanatiques mentaient, certes, délibérément, par auto-aveuglement, mais seuls cx qui étaient du côté du pouvoir, de la modernisation en marche ont bénéficié des moyens pour mettre en place un système kafkaïen d'auto-confirmation fondé /le seul argument d'autorité.
25/n Les mensonges des promtrs de la vaccination sont donc un fait bien réel, l'imposture et la vanité de Jenner aussi, mais ils ne sont qu'un élément au sein d'un ensbl + vaste qui a amené à la réécriture de l'histoire pour la mettre en adéquation avec l'idéologie des dominants.
26/n Nihil novum sub sole. Nous en sommes au même point trois siècles plus tard. Je dirais même que le débat a été censuré, confisqué, restreint par rapport à celui qui a eu lieu au XVIIIème siècle. Le débat est tronqué, censuré, depuis au moins deux siècles.
27/n Il ne faut pas penser que c'est propre à la problématique vaccinale. Les mêmes ressorts sont à l'oeuvre dans tous les débats de société où le commerce se voit menacé de subir des restrictions en raisons des risques, écologiques ou sanitaires, qu'il induit.
28/n Pour banaliser le risque, comme l'explique, JB Fressoz, il faut établir des normes, c'est à dire le normaliser. Ainsi restreint à une seule dimension et à un seul objet, qui ignore le contexte et les implications multiples, le débat devient la propriété des pseudo-.experts
29/n Le problm de la vaccination n'est que la partie visible de l'iceberg, devenue emblématique à partir d'un contexte historique favorable. Mais les mêmes logiques sont à l'oeuvre dans tous les débats actuels qui, loin d'être des débats techniques, impliquent un choix de société
