Thread by @vbenard

Je suis en train de lire la littérature officielle sur la loi mobilités.
C’est consternant

#Thread Improvisé.

C’est un concentré de tous les défauts de notre politico-technocratie.

Les objectifs de la loi ? « Sortir de la dépendance à la voiture individuelle », « provoquer » (par l’incitation et/ou la contrainte s’il le faut) un report vers les autres modes de transports.

Là ou il faudrait au contraire permettre la « complémentarité » entre transports individuels et collectifs, en améliorant la performance des TC là où ils sont nécessaires, la loi prévoit des financements pour financer des transports...là où le besoin est le plus faible.

Mais « les élus locaux estiment que les ressources allouées par l’état (points de TVA, hausse TIPCE, tout de même) sont insuffisantes » - ben voyons.

Bref, des technocrates (en grande majorité urbains et aisés) savent mieux que vous quel mode de transport est bon pour vous et veulent vous imposer leurs préférences au lieu de permettre des CHOIX éclairés.

Ils convainquent les politiques de soutenir ces orientations. Il est vrai qu’un politicien français croit que sa condition d’élu lui permet d’imposer ses lubies à l’électeur, et non qu’il est leur obligé. Les politiciens réclament donc... des sous ! Et l’état le leur donne.

« Mais pas assez », puisque l’état est de toute façon obligé de râcler les fonds de tiroir.

Dans un article, je lis que les communes veulent favoriser la « mobility as a service » par une tarification unique entre opérateurs, ce qui est une bonne idée. Mais les attendus...
« Il s’agit de contrer Uber et les VTC qui captent la valeur sans servir l’intérêt général » !!!

Alors qu’Uber et semblables rendent un service manifestement apprécié de leurs clients, donne du taf’ a des milliers de chauffeurs, « oui mais ce n’est pas l’intérêt général ».

Combien de fois ai-je d’ailleurs entendu des politoccards de mes deux affirmer que les projets privés « n’aidaient pas l’intérêt général »... Mais c’est un autre débat.

Un grand moment (source: banquedesterritoires.fr/une-maas-sur-m… )
Une représentante de l’union des transports publics se vante d’avoir fait passer 7 mesures dans la loi rendant très difficile la création de services de transports alternatifs et plus efficaces par le privé.

« Lorsque nous avons vu la première mouture de l'article, très libéral dans sa vision, nous avons été très inquiets car il pouvait déstabiliser totalement l'économie des transports publics », a-t-elle déclaré. Tu parles, Charles !

Et donc... Les acteurs privés qui voudraient challenger le secteur public... devront le faire dans le cadre des « autorités organisatrices de la mobilité » (ex « organisatrices des transports ») contrôlées par ledit secteur public, et aux conditions du public !

Et bien sûr, il y aura une haute autorité, appelée « Autorité de Régulation des Transports », qui succèdera à l’ARAFER... qui était déjà une autorité de régulation des transports. Le périmètre évolue légèrement (intégration de l’aérien, du fluvial...)

La plupart des réactions : « la loi ne va pas assez loin » (cf les sous, voir plus haut), « c’est une boite à outils, mais qui ne contraint pas assez les collectivités » (à faire de l’anti-bagnolisme intégriste).

CE PAYS EST FOUTU /fin.