De toute façon, le lait, c’est pour les veaux. Aucun animal ne boit le lait d’une autre espèce. Et on n’en a jamais bu au paléolithique !
C’est vrai, ça. Qu’est-ce qui nous a pris de consommer du lait à partir du néolithique ?
Thread à la crème ⬇️⬇️⬇️
C’est vrai, ça. Qu’est-ce qui nous a pris de consommer du lait à partir du néolithique ?
Thread à la crème ⬇️⬇️⬇️
En fait, pour comprendre à quoi nous sert le lait depuis 10 000 ans, il faut remonter beaucoup, beaucoup plus loin… Vers la fin du pliocène, il y a 3 millions d’années.
Mais quel rapport entre des australopithèques et des fermiers Homo sapiens, me direz-vous ?
Mais quel rapport entre des australopithèques et des fermiers Homo sapiens, me direz-vous ?
Pour comprendre, il faut se pencher sur les besoins nutritionnels un peu particuliers de la lignée humaine, qui commencent à se dessiner à cette époque. Les australopithèques dont les descendants vont devenir humains prennent des habitudes originales.
nature.com/articles/531S1…
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Il se mettent à manger plus de produits animaux, qu’ils obtiennent par charognage. Et comme ils ont commencé à casser des cailloux pour faire des outils rudimentaires, ils savent casser des os et accèdent à la moelle osseuse, à la cervelle…
Commence alors une dépendance à une alimentation plus riche, avec entre autres beaucoup plus de lipides. Parce que le gras, c’est vraiment la vie, et je vous invite à relire ce vieux thread pour vous en convaincre.
Jusqu’à inventer des méthodes de plus en plus complexes pour extraire chaque molécule de gras possible, comme faire bouillir les os, ce qui permet d’extraire aussi les acides aminés constituants des collagènes.
paleoanthro.org/media/journal/…
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Un truc vraiment cool à retenir, c’est qu’on peut faire bouillir de l’eau avec n’importe quel récipient :
Tout le paléolithique est une course pour accéder à ces nutriments permettant d’alimenter notamment un cerveau de plus en plus gros. Et les humains de l’époque comptent pour ça sur une bonne dose de morceaux choisis d’animaux.
Mais voilà, vers la fin du paléolithique, l’accès à cette alimentation animale commence à se réduire, et ça se ressent jusque dans la stature et le poids des individus. Coïncidence ou conséquence, l’humanité commence à passer peu après à l’agriculture.
Et les choses s’aggravent, avec une diminution encore plus violente de la stature, l’apparition de tout un tas de problèmes de santé, et même une diminution de la taille du cerveau. La cause ? La perte de tout un tas de nutriments, liée à la pénurie d’aliments d’origine animale.
Étant donné que la population s’accroit massivement, l’élevage pour la viande ne suffit pas à combler le manque. Il faut trouver autre chose : un aliment qui serait riche en lipides, vitamines liposolubles et quelques autres nutriments…
…et qui serait efficient à convertir les pâturages en alimentation consommable par les humains. Tout en justifiant de ramener le soir le troupeau et d’assurer le fameux transfert de fertilité, qui se généralisera durant l’antiquité. Si, rappelez-vous.
Voilà, c’est à ça qu’a servi le lait : contribuer à éviter une catastrophe nutritionnelle en remplaçant des nutriments qui commençaient sérieusement à manquer. En complément d’animaux gras comme le cochon ou les ovins, ou des œufs et de la graisse des volailles.
Évidemment, ce nouvel aliment pose quelques problèmes. Au tournant du néolithique, les adultes ne savent généralement pas le digérer. On s’y adapte peu à peu par la sélection des individus ayant conservé la capacité de synthétiser la lactase adultes.
Mais aussi en le faisant partiellement digérer par des microorganismes : yaourt, fromage, kéfir… Avec un intérêt supplémentaire du fromage : un concentré nutritionnel qui se conserve longtemps, se stocke et se transporte assez facilement…
Il est possible que les produits laitiers posent d’autres problèmes de santé, indépendamment de leur digestion, au moins pour certains d’entre nous. C’est ce qu’on affirme notamment dans le milieu « paléo », avec quelques arguments.
Mais évaluer cette affirmation, c’est une tout autre question, qui mériterait un développement complet… Et pour ce soir, j’arrête là.
Bonne soirée à tous.
Bonne soirée à tous.
@agrikol ; @AgriSkippy ; @MaLuherne56 ; @agritof80 ; @rv59268 ; @B_Rouille_Idele ; @paysansaturnien ; @JBVBIN3T ; @MenardMatthias ; @alexcarre49 ; @PASCALPOINTUD ; @PHautefeuille
C'est pour vous.
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Pour d’autres histoires d’évolution, d’agriculture, des threads désormais bien rangés ici :
Et pour les données scientifiques sur la transition néolithique, c'est par ici :
anthropogoniques.com/accueil/transi…
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Cette étude menée en Europe centrale montre une corrélation entre la baisse de consommation de moelle osseuse et l'augmentation de la consommation de lait au néolithique.
ore.exeter.ac.uk/repository/bit…
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Je ne sais pas si cette carte est exacte, mais elle est très jolie.
