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[Thread 7] Comment j’ai reçu le pire cadeau du monde.
Après l’autre soirée, je devais me rendre à l’évidence. Mr K a fait du mal à Sam et à d’autres gens. Je l’ai entendu le dire moi-même !
Bon, il était foncedé. Mais quand même, ça prouve que j’avais raison de flipper ! AH AH ! YES ! Attends...Pourquoi je suis content ?
Entre ça et le truc qu’il cache dans la cave, je suis passé à un nouveau stade de flippe.

Mais je me rapproche d’une réponse, je le sens.
Il faut d’abord que j’assure ma protection. Après, je pourrai continuer mon enquête. Donc ma priorité : changer de serrure.
Je m’en fiche de ce que Mr K va me dire. S’il refuse pour des raisons vaseuses, je déménage. Finies les conneries.
Le lundi, je suis allé le voir et je lui ai dit “Je vais changer de serrure. Je fais ça avec mon argent. Et je fais ça aujourd’hui.”
Lui: D’accord.
Moi: D’accord ?
Lui: Oui. D’accord.
Moi: Bon bah merci.

Et vous savez très bien ce qu’il m’a répondu après.
Merde ! C’était trop facile ! J’aurais dû le faire avant ! Et puis j’aurais dû le faire payer, lui ! Je suis trop con !
Mon père m’a toujours dit: “Dans la vie, faut oser demander.”

Moi, quand j'étais petit : Du coup est-ce que je peux avoir …
Lui : Non.
Je m’en occupe dans la journée. Enfin quand je dis que je m’en occupe, c’est que j’appelle un serrurier qui vient faire son taff.
Avec ma nouvelle serrure, je peux maintenant dormir tranquille. Et penser à la suite de mon plan : interroger la fille de Mr K.
Sa fille est charmante (ça doit venir de sa mère). Elle est un peu cheloue aussi (ça doit venir de son père).

Je dois la voir et vite.
Je reprends le taff et je passe beaucoup de temps à la porte du premier étage. Mais elle est toujours fermée. Je guette quand même.
“Désolé pour l’autre soir”.

Mr K me lâche ça alors qu’il est juste derrière moi. Je sursaute de ouf. Il me fixe avec ses gros yeux.
“C’est les médocs...Je me rappelle de rien. Mais Mia m’a dit que vous m’avez aidé.”

Mia. Le nom de sa fille donc. (nom que j’ai changé)
“Pour me faire pardonner…”

Et là, il me tend un truc enveloppé dans du papier kraft. Je suis perplexe. Un cadeau ?
”Ouvrez le chez vous. Faut travailler là !”

Et il me donne mes tâches de la journée. Je pense qu’à ce paquet. Qu’est-ce que c’est putain ?
Le soir, je rentre chez moi et je déballe enfin le truc.

Et bah... Je ne savais pas à quoi m’attendre. Mais pas à ça...
Alors déjà : HEIN ?
Ensuite : MAIS...POURQUOI ?
Et pour finir : HEIN ?!
Donc oui, c’est un écureuil en bois avec un manteau de fourrure. Et oui, c’est bien un coeur au milieu. Et oui c’est malaisant à souhait.
Ses yeux putain...
Le lendemain.
Mr K: “Ça vous plait ?”

Le piège. Je veux pas le blesser. Ni l’encourager à me faire d’autres cadeaux.
Je réponds d’un mouvement de tête entre le “Oui”, le “Non” et le “What is love ?”
(Les vrais savent)
Et puis je me dis que c’est l’occasion de lui poser des questions. Genre sur ses origines. Je sais toujours pas d’où il vient le gars.
Moi: Ça vient de votre pays ?
Lui: Oui. La France.

Il m’a bien eu là, j’avoue.
Moi: C’est un symbole ?
Lui: Non c’est un écureuil.

La patience est une vertu. Surtout avec les cons.
Moi: D'accord mais ça a une signification particulière ?
Lui: Oui...

J’attends la suite. Y’a pas de suite. Le bon connard.
Et je ne croise toujours pas Mia, sa fille.
Merde. Ça commence à m’inquiéter. J’espère qu’elle va bien.
Je croise Aude par contre. Elle m’ignore comme si j’étais Bruce Willis dans le 6ème Sens.

Spoiler.

Bruce Willis avait des cheveux dedans
Le soir, je reprends l’écureuil. Je le pose sur l’étagère. On dirait qu’il est assis. C’est mignon.

Non. Pas du tout. C’est creepy x10.
Je regarde l’écureuil posé. Et l’écureuil me regarde. De haut maintenant. J’aime pas ça.
La nuit, je dors mal. J’ai l’impression que l’écureuil va se lever et marcher tout seul dans l’appart.
Même avec une serrure qui empêche Mr K de rentrer, c’est comme s’il était chez moi. Sous la forme d’un putain d’écureuil !
Le lendemain, je suis crevé. Sans surprise. J’espère que Mr K va éviter de me refaire une phase cheloue.

C’est mal le connaître.
Lui: Vous avez regardé ?
Moi: Regardé quoi ?
Lui: Sous ses vêtements !
Moi: Quoi ?
Lui: C’est pas sale vous savez ! Moi je le fais hein !
Le gars est un malade mental. Mia n’est toujours pas visible de la journée. J’espère qu'il ne lui a pas fait du mal. Il est capable de tout.
Le soir, j’ose même plus regarder l’écureuil dans les yeux. Il trône dans mon salon. J’ai l’impression que je suis chez lui maintenant.
Plus tard dans la nuit, on frappe...
A ma grande surprise, c’est Aude.

Merde. Je ne me suis pas brossé les dents ! Faut que je lui parle de biais.
Aude: Je te dérange ?
Moi: Non, ça va. Je dormais pas.
Aude: J’ai une question à te poser.
Moi: Oui tout ce que tu veux.
Elle: En fait, t’es le genre de mecs qui enchaîne les meufs ?

Moi: Merci ! Je veux dire... non trop pas !
Elle va pour partir...mais elle revient.

Et elle rentre chez moi. Elle semble agitée. Elle recommence trois fois sa phrase.
Aude: Tu promets de pas répéter ce que je vais te dire ?
Moi: Promis.
Aude: Et de pas l’écrire sur ton compte twitter ?
Moi: PRO-MIS
Elle baisse les yeux. Je me rapproche d’elle. Je lui prends le bras. Doucement. Sans la brusquer. Elle relève la tête.

Elle: Ok. J’y vais.
“Des fois, je fais des gros cacas. Des très gros. Et je suis trop fière de moi ! Mais j’ai personne à qui en parler. Et ça me rend triste.”
En fait, c’est Gwen que j’ai en face de moi. Pas Aude, OUF !

Mais comment elle est arrivée là ?
Gwen: Tu veux baiser ?
Moi: Oui.
Gwen: T’as une capote sur toi ?
Moi: Sur moi ? Sur ma teub ?
C’est quand Gwen se transforme en mon père que je réalise que je suis en train de rêver.

Ou plutôt de cauchemarder.
Je me rends compte que je suis à poil. Mon père me juge et regarde mon sexe. Il est mou et rabougris.

Mon père aussi.
Mon père: Tu sais ce que je ne supporte pas ?
Moi: La lâcheté, je sais.
Mon père: Non, les gitans.
Moi: JPP de toi, Papa.
Mon père: Qu’est-ce que Jean Pierre Papin a à voir là dedans ?
Puis mon père devient l'écureuil en bois. Sauf qu’il est taille humaine.

Et il me fait un strip tease.
L'écureuil se déshabille en se déhanchant. J’entends un souffle rauque de pervers.

Je réalise que c’est moi qui respire.
Je me réveille en m'étouffant.

Je mets 10min à me calmer.

Puis, je vais dans le salon.
L’écureuil n’est plus à sa place.
Je commence à paniquer...On est entré chez moi ! Pas possible. Ou alors ce truc bouge tout seul ? Je le savais !
Et puis je retrouve l’écureuil.

Dans ma poubelle. Mais comment c’est possible putain ?
Je crois comprendre. Ça me fait peur. Pire que l’idée qu’il bouge tout seul.

C’est moi qui l’ai jeté pendant la nuit…
Je décide de faire confiance à mon double somnambule. Je referme ma poubelle avec l’écureuil dedans. Puis je la descends dans le local.
Bye l’écureuil. Casseur de noisettes. Casse noisette...Casse couille ? Putain j’arrive même plus à faire des jeux de mots.
Le reste de la journée, je suis comme un zombie. J’ai dû mal à me concentrer.

C’est pour ça que je l’ai pas entendue quand elle m’a parlé.
“Vous pouvez venir m’aider ?”

C’était Mia. Elle passe sa petite tête par sa porte. Elle est en vie !
J’ai même pas le temps de répondre que Mr K débarque. Putain mais qu’est-ce qu’il est rapide et silencieux pour un gars aussi fat !
Mr K: Il travaille pour moi.
Mia: Et alors ? Il peut m’aider, non ?
Mr K: Il a des trucs à faire.
Moi: J’avais terminé en fait.
Il s’approche de sa fille.

Mr K: Je peux t’aider moi.
Mia: Non, c’est un truc physique. Tu peux pas.

Ouch pour lui.
Mia: Mais il me faut des ampoules. Elles sont toutes mortes.
Mr K: J’en ai chez moi.
Mia: Je veux des vraies neuves sinon elles durent pas.
Mr K: Là maintenant ?
Mia: Oui. Il va faire nuit. Allez steuplé Papa !

Mr K est vaincu par KO et caprice de fille.
Mr K: Je reviens vite...

Il s’en va, non sans me lancer un regard insistant destiné à ce que ma bite reste dans mon fute.
Mia me fait alors rentrer chez elle. C’est en effet très sombre et tous les meubles sont vieux et poussiéreux. L’inverse d’elle.
Mia: C’est l’armoire. Elle est là. Mais je la veux là.

Directive. J’aime. Je soulève l’armoire. Méga-lourde. J’aime moins.
Mais je ne veux pas passer pour un faible. Je la bouge un peu d’un côté. Puis de l’autre. Elle aurait pu la vider avant quand même.
Je continue ma manoeuvre pendant qu’elle s’allume une clope. Des Marlboro. C’est donc elle qui en fume. Elle me mate tout en fumant.
"Désolé pour mon père. Il est lourd."
Moi: Comme l’armoire.
Mia: Oui.

Elle ne rit pas mais elle a compris la blague. C’est super humiliant
Elle: C’est quoi le paquet qu’il vous a donné ?
Moi: Un cadeau.
Elle: Quel genre ?
Moi: Un écureuil en bois.

Elle lève un sourcil.
Moi: C’est un truc qu’il fait souvent ?
Elle: Pas à moi.
Moi: La chance. Enfin je sais pas...

Je m’embrouille. C’est pas le moment.
Mr K est sûrement en train de courir à Leroy Merlin chercher des ampoules. Il faut que je me dépêche pour poser des questions !
Mais je sais pas par quoi commencer. Et si elle le prenait mal ? C’est sa fille après tout. Merde. Je dis quoi ?
Elle : Faîtes gaffe à lui.

Oh putain...Elle m’a pris de vitesse.
Mia: Il a tendance à trop s’attacher à ses locataires. Enfin surtout les garçons.

Oh non…
Moi: Comme Sam ?
Mia: Oui. Et d’autres avant lui.
Moi: Je le savais ! Et la cave ?
Mia: Faut pas aller dans la cave !
Moi: Je sais !
J’entends la porte de l’immeuble s’ouvrir. Mr K vient de rentrer.
Déjà ? MERDE !
Moi: Bon...Est-ce que...je suis en danger ?
Elle: Oui.
Moi: MAIS JE DOIS FAIRE QUOI ?
Je l’entends monter les marches. Mia ne panique pas. Elle continue de fumer. Moi, je sue comme un porc qui a la chiasse dans un sauna.
Mia: Venez chez moi. Demain. 21h.

Je ...ok.

Son père arrive à ce moment. Je finis de pousser l’armoire.
Lui: Le magasin était fermé…

Il me fixe comme pour vérifier si je suis pas à poil en train de baiser sa fille. Ce n’est pas le cas.
J’ai le coeur qui bat tellement fort que j’ai peur que Mr K l’entende. Je sors en baissant la tête. Je les laisse entre père et fille.
Je finis ma journée en faisant complètement semblant de travailler. Je tremble trop. Je repense à ce qu’elle m’a dit.
Demain. 21h. Chez elle. Demain. 21h. Chez elle.
Demain. 21h. Chez elle. Demain. 21h. Chez elle.
Je rentre chez moi. Je tremble plus. D’une certaine manière, j’ai gagné. J’ai réussi ma mission.
Je me sens fatigué...mais la bonne fatigue. J’arrive même à dormir ! Enfin ! Une nuit sans rêve comme je les aime.
Le lendemain, je me sens bien.

Mais juste pendant 20 min.
Au petit déj, je me rends compte d’un truc… J’arrive pas y croire.

Sur mon téléphone, je vois en vignette les dernières photos prises.
Et la dernière image… je ne la comprends pas tout de suite.

Je regarde...c’est une vidéo.
Ça date d’il y a quelques jours. Clairement, c’est moi qui ai filmé ça.

Sauf que je me rappelle pas ...
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