Allez en ce week-end de Noël, durant lequel je serai à l'hôpital pour bosser, un petit thread sur le manque d'humanité de la direction et de notre hiérarchie, qui n'ont d'yeux que pour leurs comptes et leurs plannings, jamais pour les humains derrière les numéros d'agent.
Il y a quelques temps une collègue fait face à un décès dans sa famille. Elle demande à avoir un jour pour assister à l'enterrement. "On va voir" dit le cadre. Au final, vu qu'elle doit remplacer une collègue en arrêt du service d'à côté, sa demande est refusée. .
La hiérarchie lui autorise juste de venir en milieu d'après midi, le temps d'assister aux funérailles, et de venir travailler après.
Quelques semaines plus tard, il y a une attaque terroriste. Le fils d'un collègue fait parti des blessés. Le collègue demande à poser un congé 2 jours plus tard pour aller voir son fils à l'hôpital à l'autre bout du pays.
Pour une fois nous étions suffisamment nombreux, même en son absence l'effectif était suffisant. Le cadre refuse sa demande de congé car " il y a des arrêts maladie sur les services voisins".
Plus récemment encore, une jeune collègue a un accident de voiture, entraînant quelques blessures et un arrêt de travail. Après son arrêt de quelques jours, elle dit à son médecin vouloir revenir alors qu'il voulait prolonger l'arrêt. Elle reprend le boulot, mais souffre trop.
Nouvel arrêt donc, de quelques jours. À son retour, elle est convoquée par le cadre et le cadre supérieur. Ils lui disent clairement qu'elle est contractuelle, et que là tous ces arrêts ça ne va pas le faire, que si elle continue ils ne la renouvelleront pas.
Une autre fois encore, une collègue apprend durant sa matinée de travail que son mari a fait un AVC. Complètement paniquée, elle va voir le cadre, lui explique et demande à partir au plus vite. Le cadre lui dit d'abord qu'elle ne partira que quand quelqu'un viendra la remplacer.
La collègue insiste, elle n'est de toute façon pas en état d'assurer son travail, et part malgré tout au milieu donc de sa journée. Depuis, le cadre lui réclame sans cesse ces "3h30 qu'elle doit à l'hôpital", pour être partie plus tôt voir pour aller voir son mari aux urgences.
Je rappelle que dans le même temps on doit se battre pour faire reconnaitre toutes nos heures supplémentaires, qu'on en perd un nombre incalculable. Chaque année. Par contre pour réclamer 3h à une collègue partie voir son mari aux urgences suite à un grave problème, pas de gêne.
Bref, voici comment l'hôpital traite ses soignants. Culpabilisation, chantage au travail, aucune considération de la vie perso. Nous ne sommes que des pions corvéables à merci, sans la moindre reconnaissance de la part d'une hiérarchie qui "manage" et ne pense que rentabilité.
