#Thread Vous constaterez des choses inhabituelles sur ce Twitter cette semaine. On rassure nos fidèles lecteurs (et on décevra ceux qui attendent qu'on se plante depuis 13 ans) : non, nous n'allons pas faire faillite. Par contre, nous ne sommes pas contents.
Notre distributeur, #Presstalis, retient 25% de l'argent qu'il doit nous verser. Et il est question qu'en prime, 2,25% du prix de chaque publication distribué par lui (mais aussi... son concurrent, les MLP) soit également retenu. Durant 4 ans et demie.
En sachant que 45% environ du prix d'un DSI (ou tout autre magazine) revient déjà au distributeur - que l'on n'a donc pas truandé. Par contre, les mesures annoncés, sans qu'on ait eu un mot à dire, nous posent un problème sérieux. Nous avons survécu des crises à répétition.
Depuis cinq ans, notre lectorat augmente, de manière ininterrompue. En dépit des crises. On bosse, on se prive, on ne déconne pas avec la gestion. Vous n'imaginez pas à quel point. Pour nous, la sortie de la crise, c'était la perspective de monter en puissance.
Et là, quels que soient nos progrès, nous sommes perdants. Notre survie n'est pas en jeu. Mais celle d'un tas d'acteurs de l'écosystème, si. Nombre de revues vont changer d'imprimeurs, aller vers le numérique, privilégier les abonnements.
On parle là de plus de 10 000 emplois dans le secteur. Un sacré paquet de Florange, pas vrai ? Alors, que faire ? Ceux qui ont le plus intérêt à maintenir Presstalis sont les grands groupes, qui bénéficient déjà de millions d'euros annuels de subventions. Eux ont tout à dire.
Nous (DSI, mais je pense que d'autres aussi) ne voulons pas de subventions. Par contre, nous ne voulons pas qu'on nous confisque notre argent indûment. C'est aussi simple que cela. C'est aussi pour nos lecteurs que nous nous battons : immanquablement, les 2,25% de "taxe"
auront aussi un impact sur les prix de vente. Vous pourriez me dire "mais pourquoi ne rejoignez-vous pas les MLP ?" Oh, mais nous avons rendu notre tablier. Sauf qu'entre-temps les règles auxquels nous sommes soumis ont unilatéralement changé : on ne peut plus.
Le tribunal de commerce est évidemment saisi. In fine donc, ce n'est pas qu'une question d'argent - ne soyez pas naïfs : pas mal de magazines vont mourir - c'est aussi celle d'un très dangereux précédent pour le droit et la compétitivité de la France.
Parce que vous ne le savez sans doute pas, mais le "petit" DSI fait mieux en termes de ventes que les grosses maisons anglo-saxonnes. Et oui. Mais on aimerait bien faire encore mieux. On est la start-up nation, pas vrai ? ;o) Madame @FrancoiseNyssen, donnez-nous en les moyens.
