Je rappelle les circonstances de mon accident. Presque arrivé au travail, le 26 décembre 2017, une camionnette de livraison me percute et prends la fuite. Urgence vitale, six mois d'arrêt et des séquelles encore tenaces. Pour en savoir plus: velomagus.fr
Tout d'abord sachez qu'il n'y a pas qu'un seul malfrat, mais deux. Ils étaient deux dans cette maudite camionnette. Pas un pour rattraper l'autre. C'est visible sur les images de vidéosurveillance. L'un conduisait pendant que l'autre livrait les colis.
Grâce à ces images, on sait dores et déjà que je n'ai commis aucune faute. J'étais visible, munis des équipements réglementaires (même plus) et déjà engagé dans le carrefour. C'est alors que le Renault Master blanc me dégomme.
Ma caméra n'a pas enregistré les dernières secondes à cause du choc. Ça donne ça:
Pas de chance pour lui, ce véhicule sortait d'une impasse dans la zone industrielle. Il sortait bien d'au moins une entreprise de cette impasse. La vidéosurveillance d'une de ces dernières permet de dire qu'il s'agit de livreurs de colis.
On voit mal la plaque mais en recoupant les données nationales des véhicules immatriculés, la police a pu compléter ce qu'on ne voyait pas. Et là... ils découvrent que ce véhicule aurait dû quitter le territoire français il y a trois ans pour être immatriculé en Pologne.
Alors donc ils consultent le registre de la société qui a été livrée. Sans aucun doute possible, le colis a été livré par @Chronopost. Ils décident donc de débarquer chez eux et chez tous leurs prestataires déclarés. Pas de bol pour eux (et pour moi) aucune trace du véhicule.
Alors bon ils ont bien essayé de cuisiner tout ce petit monde. Personne ne veut cracher le morceau (et la torture a été abolie depuis longtemps). Un mec qui s'est fait virer pendant ma convalescence et qui a été réentendu a avoué quelque chose d'assez incroyable.
Dans le milieu de la livraison de colis, entre prestataires, ils est très courant de se refiler des colis pour aller plus vite. Des trucs du genre, "Ah tu livre ici? J'ai que deux boîtes à livrer là-bas, tu peux me les livrer pour moi?".
Donc en fait c'est même pas sûr que ce soit @Chronopost qui ai vraiment livré ce jour là. Voilà comment, malgré tous les bons éléments, l'enquête n'a pas pu aboutir.
Donc on peut, selon moi, reconstituer ce qu'il s'est passé. C'est le 26 décembre, la veille était un jour férié, ces deux livreurs ont donc du pain sur la planche ce qui explique qu'ils soient deux. Ils récupèrent leurs colis, peut-être en échange avec d'autres pour s'entraider.
Après une livraison, pour une raison que tout le monde ignore, ils percutent un cycliste en grillant un cedez-le-passage qui est connu de tous. Non seulement ils ont encore beaucoup de colis à livrer (il est 8h10), mais ils savent que ce véhicule n'est pas censé être en France.
Pire encore, il n'est certainement pas assuré. S'ils s'arrêtent pour porter secours, non seulement ils sont dans la merde, mais ils en mettent d'autres aussi dedans. Personne n'a vu, donc ils se tirent et croisent les doigts. Je pense qu'ils ont vite fait disparaître le véhicule.
Car ce véhicule fait partie désormais du fichier des véhicules recherchés et n'est jamais apparu au radar depuis ce jour.
Et donc pour beaucoup vous le savez déjà, toute cette histoire se termine avec un classement sans suite de l'enquête, faute de preuves et après six mois sans nouvelles avancées. Décision prise par le procureur.
Je tiens à préciser que les policiers en charge de mon affaire ont été sincères et bienveillants. Je suis convaincu qu'ils ont fait leur maximum dans la limite des moyens qu'ils avaient à leur disposition.
La morale de cette histoire les amis c'est soyez prudent. Des véhicules plus que douteux sont en circulation. Ils ne respectent rien et sont hors de contrôle. Soyez particulièrement méfiants envers les engins de livraisons qui roulent à tombeau ouvert.
Je suis passé proche de ce tombeau mais je suis tellement heureux d'être vivant et ce malgré les séquelles. Oubliez les petits tracas qui empoisonnent, le bonheur est simple et à votre portée. CARPE DIEM.
