[Thread] C'est frappant comme on a –toutes proportions gardées– le même type de pb avec le numérique qu'avec le changement climatique. Sous le nez, un modèle totalement toxique. Dont on voit les effets délétères tous les jours mais dont on n'arrive pas à sortir.
Alors on patche, on rustine. Dans certains cas ça ouvre des perspectives (#RGPD). Dans d'autres c'est contre-productif parce qu'in fine on ne fera que renforcer la situation monopolistique d'acteurs qui fonctionnent à la prédation des données (#CopyrightDirective).
Mais ce qui me frappe aussi, c'est la stérilisation des imaginaires dans le «grand public». Qui envisage qu'on puisse demain avoir autre chose que Facebook, Twitter et YouTube? Pas grand-monde hélas (et ça me déprime).
Il y a bien des gens-dans-des-garages et des boîtes qui tentent des trucs. Ils sont quand même vachement seuls. Le politique, lui, est aux abonnés absents (je ne parle pas de gens dans l'administration qui essaient de faire des choses bien, il y en a).
Face aux positions monopolistiques ou dominantes dans le numérique (là je ne parle pas que des Gafa), il y a deux contre-forces : les partisans de la souveraineté technologique et ceux de la décentralisation (dont les intérêts peuvent d'ailleurs coïncider).
Les premiers peuvent avoir l'oreille du politique, mais la focale porte essentiellement –c'est logique– sur les enjeux de sécurité nationale. Les seconds sont généralement considérés comme de doux utopistes.
Alors je sais que je radote, mais quand j'entends Zuckerberg ou Dorsey s'engager à «protéger la démocratie», j'ai le vertige. Total. On n'aurait *jamais* dû se retrouver dans la situation où ce genre de phrase peut sortir de leur bouche.
Le rôle des politiques publiques devrait être de soutenir et de faire émerger des alternatives vertueuses. On en est à peu près à des années-lumière (à part sans doute ici et là des trucs cosmétiques ou d'affichage).
Et voilà, j'ai encore envie de partir pour Croatan :/ [Fin du thread]
