Thread by @Michel_Goya

Allez petit mémo-thread
1-Prologue : j’arrive au 2e de Marine fin 1996. Reçu par le chef de corps : « Mon capitaine, vous avez des médailles [pas tant que ça], comment avez-vous fait ? ». J’entends « Et pourquoi pas moi ? ». Je réponds : « Je suis allé où on m'a dit d'aller ».

2-Un an plus tard, le régiment se prépare à partir en centrafrique. Les forces françaises sur place, neutres, y ont été ballotées par les événements. Mon ami, le capitaine Patrick Devos et l’adjudant Gérard Giraldo venus pour négocier y ont été assassinés par des soldats mutins.

3-Du coup, la sympathie que l’on pouvait avoir pour ces hommes dont les soldes avaient mystérieusement disparues depuis des mois, s'est évanouie et on a aidé les forces de ce si sympathique gouvernement à reprendre la situation en main.

4-Bien entendu on a droit au passage à toute la panoplie habituelle, envoi de la foule contre nous, rumeurs en tous genres et pires accusations reportées par tous les journaux du cru, et même une petite innovation : l’ « attaque à la seringue-sida ».

5-Comme toute action militaire française est condamnée à être condamnée justement, on s’est associé à la Mission interafricaine de surveillance des Accords de Bangui, première d’une très longue série sur place de forces à peu près inutiles ou au comportement disons peu délicat.

6-Le contingent tchadien e particulier, visiblement peu sensible aux souffrances des peuples au sud du Sahel, introduisait le concept de stabilisation à la mitrailleuse de 14,5 mm.

7-Ambiance assez moyenne donc qui a convaincu la France de retirer les forces qui étaient sur place et donc aussi au passage 20 % de l’argent injecté dans la capitale puis à abandonner le pays aux dieux du « démerdez-vous » et des si efficaces forces locales et onusiennes.

8-Le contingent du 2e RIMa est donc destiné à être le dernier. On envisage même de le réduire à une seule compagnie, d’où ma demande au chef de corps : « Mon colonel, la 2e et la 4e compagnie sont sur la même ligne de départ, avez-vous choisi qui partira à Bangui ? »

9- Et de m’entendre répondre « La 2 ! Le capitaine S. est saint-cyrien, il est bon pour lui qu’il ait fait au moins une opex dans son temps de commandement. Pour vous, ce n’est pas grave ».

10-Le destin a voulu que je parte aussi à Bangui avec ma compagnie, quelques jours après la 2e.

Entracte