Thread by @lapsyrevoltee

COMMENT BIEN CHOISIR SON PSY ?
Plusieurs d'entre vous sont venus me demander des conseils en MP car ils aimeraient consulter mais ne savent pas si leur problème est "suffisant" pour aller voir un psy, vers quel type de psy se diriger ou comment se repérer et à quoi s'attendre ⬇️

Ces questionnements font écho à ce que j'entends quotidiennement quand des gens m'appellent pour prendre rdv ou lors du 1er rendez-vous. Alors, même si je réponds avec plaisir au MP, j'ai décidé de vous faire ce petit guide :

D'abord quel que soit votre problème, il est suffisant pour aller voir un psy. Quoi que ce soit, VOUS ETES LEGITIME à demander de l'aide. Rupture amoureuse, mal être diffus, irritabilité, sentiment de vide, d'angoisse, de tristesse, d'isolement, deuil, difficultés relationnelles,

ou symptômes plus envahissants (tocs, phobies, obsession, addiction, "délires", trauma) et cette liste n'est pas exhaustive ! Le critère numéro 1, c'est que vous ne vous sentiez pas bien, à partir de là, vous êtes légitime à recevoir une écoute et de l'aide.

COMMENT SE REPERER ?

Il existe plusieurs types de psy :
- Le psychiatre : il a fait médecine et a choisi la spécialité psychiatrie. Il peut prescrire des médicaments et des arrêts maladies, vous accompagner dans l'établissement d'un dossier AAH, coordonner des hospitalisations. C'est intéressant car

le psychiatre étant médecin, il est remboursé par la sécu et certains acceptent aussi la CMU. En plus de cela, certains psychiatres pratiquent aussi la psychothérapie.

- Le psychologue : il a fait minimum 5 ans d'études à l'Université et se spécialise généralement en Master.

Les spécialités les plus courantes sont la psychologie du travail, la psychologie clinique (adulte, enfant, etc.), la neuro-psychologie et les sciences cognitives. Lors de son cursus, comme le psychiatre, il fait des stages et son diplôme est assujetti à l’écriture de 2 mémoires

Le + svt, si vous souhaitez une thérapie, vous allez vous diriger vers un psy clinicien. Le psychologue se concentre sur la thérapie : son rôle est de vous écouter et d’utiliser ses connaissances pr vous aider à comprendre ce qui vous arrive et vous donner des pistes, des armes

pour aller mieux ou mieux vivre avec ce qui vous pèse. Certaines mutuelles le remboursent.

- Le psychothérapeute : jusqu'en 2010, ce n'était pas un titre réglementé. C'est à dire que n’importe qui, même sans formation, pouvait s’établir en tant que psychothérapeute... Depuis,

il faut pouvoir prouver une formation clinique de 400h et un stage de minimum 5 mois. Le titre est donné automatiquement aux psychiatres et aux psychologues MAIS attention lors de l’entrée en vigueur de la réglementation, le titre a été donné à tous les psychothérapeutes qui

étaient déjà installés depuis plus de 5 ans, même s'ils n'avaient aucune formation. Ainsi, ce titre en lui même ne vous assure pas de vous trouver face à un professionnel formé.

- Le psychanalyste : ce titre n'est pas vraiment réglementé. Logiquement, pour se dire psychanalyste

Il faut avoir été soi-même analysé. Cela assure d'avoir en face de soi qqun qui ne laissera pas son écoute être obscurcie par ses propres problématiques car il les aura étudiées en profondeur. Normalement, le psychanalyste a dû aussi suivre des cours de théorie psychanalytique ds

des écoles de psychanalyse mais le titre n'étant pas réglementé, aucun moyen d'en être sûr. Un bon indice cependant serait que le psychanalyste fasse partie d'une école reconnue ou qu'il ait à son actif un certain nombre de publications.
(Psychanalyste ou pas, je pense

personnellement que tout thérapeute devrait avoir effectué un travail sur lui en profondeur pour ne pas laisser ses propres difficultés empiéter dans la thérapie)

- Reste tous les autres psychotrucs : psychopraticien, thérapeute en ..., praticien en ..., coachs, etc. Ces titres

ne sont pas réglementés, il s'agit de ce qu'on appelle une pratique hors cadre. Cela ne veut pas dire que ce sont tous des charlatans mais, aucune formation n'est exigée donc c'est difficile de savoir. Petite précision : l'hypnose et la sexologie (ainsi que l’intitulé thérapeute

de couple) ne sont pas réglementées non plus en tant que telles, aucun socle de formation obligatoire n'existe. Mon conseil serait de choisir quelqu'un qui possède en plus un diplôme reconnu et dont l'hypnose, la thérapie de couple ou la sexologie est une spécialité acquise a

posteriori. Par exemple, un psychologue hypnothérapeute ou un médecin sexologue.

Bon maintenant que vous savez vous repérer, vous pouvez choisir votre psy en voyant quels sont ses diplômes, titres et formation complémentaire. Je vais me prendre comme exemple d'illustration : je

suis psychologue clinicienne, j'ai donc aussi automatiquement le titre de psychothérapeute. Je suis psychanalyste donc analysée et j'ai un certain nombre de spécialités acquises soit par une expérience professionnelle soit par une formation complémentaire (pour moi le couple,

la victimo, la sécu et l'addicto). Je peux justifier de chacune de ses spécialités si un patient me le demande

LA PRIDE DE RDV :
N'hésitez donc pas à contacter le psy qui vous semble correspondre et à POSER DES QUESTIONS. Aucune question n'est idiote. Au téléphone ou par mail,

vous pouvez demander : le temps de la consultation, le tarif, le diplôme ou la formation du psy. Vous pouvez décrire brièvement votre problème et lui demander si cela correspond à sa pratique ou à ses spécialités. Lorsque quelqu'un m'appelle pour prendre un 1er rendez-vous, je

prends le temps de lui demander pourquoi il souhaite consulter, ce qu'il attend. Cela m'a évité plusieurs fois de faire venir quelqu'un pour rien. Soit parce que la personne avait confondu le métier de psychologue avec un autre (orthophoniste, sophrologue, psychiatre le plus svt)

soit parce qu’il y avait une meilleure solution (une personne très précaire qui pouvait bénéficier d'un dispositif gratuit par exemple).

APRES LE 1er RDV : écoutez votre intuition, choisir son thérapeute c'est une rencontre. Un psy formidable pourra ne pas vous convenir. Vous

pouvez vous laisser quelques rdv pour voir comment vous vous sentez. Il me semble important de se sentir en confiance, en sécurité, non jugé, vraiment écouté. C'est fondamental parce qu'une thérapie, ça secoue. Il y aura des moments où votre psy vous dira peut-être des choses

difficiles à entendre ou vous aurez peut-être l'impression de stagner, et c'est là qu'il faudra tenir bon et c'est plus facile de faire ça, si on sait qu'on est bien accompagné, au bon endroit, avec la bonne personne. Si vous ne vous sentez pas bien, ce n'est pas grave, dites-le

vous pouvez même demander à être réorienté. Pour conclure : écoutez votre ressenti et osez questionner ! Et ce conseil vaut tout au long de la thérapie !

Comme l’auto-correct a encore fait des siennes : je ne suis pas spécialisée en sécu mais en sexo 😂