Thread by @JulienGossa

Fascinante interview de Frédérique Vidal.
Petit debunking de principe.

dai.ly/x713l3z

Pour resituer : on parle de la transparence des méthodes et critères de classement des candidatures par les formations du #Parcoursup, souvent appelées "algorithmes locaux".

publicsenat.fr/article/politi…

Première question, non retranscrite "Est-ce qu'il y a bien des algorithmes locaux" ?
Première réponse : pas de réponse.

On en déduira que l'injonction du défenseur des droits à bien effrité la ligne de défense qui était tout simplement : "les algorithmes locaux n'existent pas".

Ça enchaîne avec la transparence de ces "algorithmes locaux" : "C’est une question récurrente qui relève en fait de chaque établissement"

Faux : C'est une exception à la loi pour une République numérique introduite par Mme Vidal dans la loi ORE qui instaure leur secret.

Voilà l'amendement, dont on peut apprécier la rédaction alambiquée : "les obligations sont réputées satisfaites dès lors que les candidats sont informés de la possibilité d’obtenir, s’ils en font la demande"...

senat.fr/amendements/20…

"les populations de futurs étudiants qui souhaitent s’inscrire sont différentes".

Faux : Les individus sont différents. Les population elles sont évidemment assez stables d'une années sur l'autre. C'est pas une révolution des candidatures chaque année !

"Ce qui est important, c’est que les critères d’examen soient connus, ce qui est le cas cette année."

Faux : les candidats ont accès aux "attendus", qui ne sont pas les critères d'examen des candidatures. La loi instaure le secret de ces critères et c'est de ça qu'on parle.

"Ensuite, les jurys délibèrent."

Faux : ensuite les commissions d'examen des vœux définissent les critères de classement des candidatures. Seulement ensuite les jurys délibèrent.

"Cette délibération, il est difficile de savoir à l’avance comment elle va se dérouler, tant qu’on ne connaît pas les candidats."

Faux : tout concours a des critères et un fonctionnement clairs, indépendamment des candidatures. On sait très bien comment ça va se dérouler.

Ça termine sur un joli coup :
"les filières sélectives continuent de sélectionner [...] et l'objectif pour les universités, c'est bien de connaitre leur public".

On ne ment pas directement en disant que l'université n'est pas sélective, juste on l'oppose aux filières sélectives.

Ça laisse entendre que filières sélectives et université ont accès au même outil, dans les mêmes conditions, mais l'utiliseraient dans des objectifs différents : les filières sélectives pour sélectionner, les universités pour faire réussir.

C'est bien sûr faux : les filières sélectives sélectionnent les candidats qu'elles estiment pouvoir réussir et les filières non-sélectives, hé bien... Sélectionnent les candidats qu'elles estiment pouvoir réussir.

Bref : chaque phrase est un problème. C'est dingue.

Et terminons par ce passage des vœux de notre ministre à propos... Du "grand débat".

enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid138286/voeu…