Thread by @gchampeau

[thread] Le premier pays à avoir voulu combattre l'anonymat sur Internet est la Corée du Sud, où la censure est assez stricte. Dès 2007, le législateur coréen a exigé des plateformes qu'elles recueillent l'identité réelle des internautes au delà de 300 000 membres inscrits, (...)

(...) puis la loi a été amendée pour réduire à 100 000 membres en 2009, ce qui fait que YouTube a décidé à ce moment là de supprimer les commentaires en Corée du Sud. L'idée des Coréens était de lutter contre la haine et la désinformation. Ca vous rappelle quelque chose ? (...)

(...) Dans les faits, la loi a eu pour effet de gonfler l'attractivité des plateformes non coréennes, sur lesquelles les Coréens pouvaient s'exprimer librement sans avoir à révéler leur identité. Et il était compliqué de bannir ces plateformes sur l'internet coréen. Du coup (...)

(...) cinq ans après le vote de la loi, en 2012, c'est la Cour constitutionnelle de Corée qui a mis fin à la blague. Elle a jugé que la loi n'avait aucune efficacité contre les discours de haine, mais surtout qu'elle était très efficace pour dissuader les Coréens de dire (...)

(...) ce qu'ils pensaient, notamment, au hasard, de la politique du gouvernement coréen. Et donc, faisant le lien entre protection de la vie privée et protection de la liberté d'expression, elle a jugé que l'interdiction de l'anonymat était une atteinte à la démocratie (...)

(...) et a censuré la loi. "Les expressions sous anonymat ou pseudonyme permettent [aux gens] de critiquer l'opinion majoritaire sans redouter de pression", avait justifié la Cour constitutionnelle. "Même s'il y a un effet de bord à l'anonymat en ligne, (...)

,... [l'anonymat] devrait être fortement protégé pour ses valeurs constitutionnelles".
#FinDuThread

news.yahoo.com/skorean-court-…

Cadeau bonus : à ma connaissance le premier député à avoir proposé d'imposer aux réseaux sociaux de collecter une identité réelle est Eric Ciotti, à l'époque pour la lutte contre le terrorisme, avec des mots extrêmement proches de ceux des députés de la majorité aujourd'hui.