Thread by @sandrella

Une pétition a été lancée pour demander que l'@AssembleeNat retire une oeuvre du peintre Hervé Di Rosa car elle serait "#raciste".

Le nombre de signatures est pour le moment anecdotique.
L'histoire de cette énième indignation sur commande l'est beaucoup moins.

#Thread ⤵️

L'oeuvre en question fait partie d'une commande publique de 1991 qui en comprend 13, collectivement intitulées "Histoire en peinture de l'Assemblée Nationale".
En total, 40 mètres de laque sur toile pour illustrer 13 dates-clés.

On a par exemple le droit syndical de 1884, l'Alsace-Lorraine de 1918 ou la décentralisation de 1981...

... et l'oeuvre incriminée, dédiée à la première abolition de l'esclavage en 1794.
Un sujet tout autre que #raciste, à priori, pour une peinture qui est exposée depuis 28 ans sans que personne s'en offusque.

Jusqu'à ce que @MariannesNoires la découvre, le 8 mars dernier.

Le récit de cette découverte est dramatique : Mme. Niang reste "sonnée" devant cette "fresque" (sic).
Comme si cela ne suffisait pas, il y a aussi une jeune lycéenne "Afro-Française" (sic) traumatisée.
Et une enseignante qui ne sait (qui ne peut?) pas expliquer l'inexplicable...

La cause de ce choc ?
La façon dont Hervé Di Rosa a dessiné les visages de deux esclaves qui brisent leurs chaînes : "yeux exorbités, lèvres surdimensionnées, dents carnassières".

Et c'est là que votre sandrella préférée entre en scène 🦸‍♀️

Car quand @MariannesNoires a exposé son indignation sur Twitter, j'ai fait partie de ceux qui lui ont fait remarquer que ceci est le style d'Hervé Di Rosa, et pas seulement quand il peint des Noirs.

La réponse est plus ou moins : "Oui, je sais mais je m'en fous. Ils auraient du choisir une autre artiste".

Surtout que le filon de l'indignation est trop rentable pour se laisser échapper cet os à ronger. Mme. Niang, rejointe par @dawa_rl, lance donc un petit #lobbying avec le tag #LaFresqueDeLaHonte (ce n'est pas une fresque, bordel!)

Voici donc la pétition, avec l'inévitable tribune sur @lobs comme corollaire et quelques clients habituels de l'indignation sur commande, fidèles au poste : ça ne mord pas trop mais si quelques gros nom à la Diallo entrent dans la danse ça peut marcher. nouvelobs.com/bibliobs/20190…

Mais déjà, grâce à la lâcheté ou à la lassitude du webmaster de l'@AssembleeNat, l'oeuvre de Di Rosa a disparu du site web, sous les cris de victoire de Mme. Niang (qui a pourtant encore son mot à dire sur la photo choisie en remplacement...)

Une oeuvre d'art d'il y a 28 ans, payée avec l'argent public, risque donc de se faire censurer parce que cette dame VEUT la considérer #raciste, même si sur le même mur elle a la preuve que tel n'est pas le cas (yeux exorbités, lèvres surdimensionnées, dents carnassières...)

Peu importe que cette dame ne sache même pas ce qu'est une fresque ou qu'elle ignore très probablement que Hérvé Di Rosa, militant antiraciste, a été choisi en 2013 pour illustrer les poèmes de Aimé Césaire dans un livre intitulé "L’intelligence en guerre contre le racisme".

Peu importe, parce la dame est Noire, donc "concernée" ; et à l'age identitaire c'est tout ce qui compte.

Ce nouvel antiracisme est en guerre contre l'intelligence. Et contre l'art, l'histoire, la culture... Tous ces carcans oppressifs !