Thread by @spades_libre

Comment ça se passerait si la médecine était politiquement gérée comme le nucléaire en France? #thread

D'abord, défendre la médecine avec une approche scientifique vous mettrait tout un tas de monde à dos.

Malgré un bilan plus que positif de l'ensemble de la filière, il y aurait des gens pour dire "la médecine s'est plantée à tel endroit, DONC il faut en finir avec la médecine"

Chaque scandale sanitaire dans n'importe quel pays du monde serait un argument pour demander le démantèlement complet de la filière de médecine classique.

Avec évidemment tout un tas de variantes assez cocasses:

"Nan mais ils publient tous des chiffres sympa sur la médecine mais moi je m'intéresse aux chiffres qui ne sont pas publiés"

"L'OMS, la haute autorité santé, tout ça c'est des lobbyistes"

Tout ce discours trouverait un écho favorable chez une bonne partie de la population qui, même si elle ne pane absolument rien au domaine,
expliquerait à qui veut l'entendre que la médecine moderne contribue directement à la propagation de maladies en tout genre.

86% des 18-34 ans considèreraient que le vaccin propage des maladies
lepoint.fr/economie/recha…

Fatalement, qui dit "écho favorable sur une bonne partie de la population" dit "y'a des voix à se faire pour tout bon politicien incompétent qui se respecte".

Et là on part pour un sketch cosmique.

(en l'écrivant, je percute c'est pas loin de la réalité même sur ce qu'on entend sur la médecine 🤣🤣)

On commencerait par fermer du jour au lendemain une centaine de cabinets médicaux en région Alsace afin de conclure à un accord électoral avec un parti.
Et ça, bien sûr, malgré l'avis contraire de la haute autorité de santé.

Pour faire passer la pilule, on sortirait un prétexte bidon (la plupart de ces cabinets n'utilisent pas un matériel de pointe) et ça passerait crème.

On pondrait une politique pluriannuelle de la santé visant à faire de même (fermer une centaine de cabinets médicaux) sur plusieurs régions.

Même motif (ils n'utilisent pas de matériel de pointe, c'est déjà passé une fois alors y a pas de raison que ça repasse pas).

Le but serait de tendre vers un objectif de 50% de médecine classique et 50% de médecines alternatives (homéopathie, lithothérapie et consorts).

Pourquoi 50%? Parce que.

C'est une décision politique et le politique aime les chiffres ronds, pas ceux qui ont du sens.

Cette politique pluriannuelle de la santé serait portée par un ministre qui n'a jamais mis un pied de sa vie dans un hôpital ou dans un cabinet médical.

Il est estampillé "santé" mais pourrait tout aussi bien être estampillé "agriculture" 3 jours plus tard lors d'un remaniement.

Il balaierait d'un revers de la main un rapport de l'OMS expliquant qu'on éradiquera tout un tas de maladies en misant sur la médecine scientifique,
en citant une ONG disant qu'il est parfaitement possible de faire de même avec des comprimés sucrés 30CH dynamisés comme il faut.

Pour atteindre cet objectif de 50%, il chercherait à favoriser la montée en puissance de la médecine homéopathique au détriment de la médecine classique.

Notre ministre ferait par exemple passer une loi obligeant les médecins à payer pour aider les homéopathes.

Chaque médecin travaillerait ainsi un tiers de son temps gratuitement pour financer les médecines dites alternatives.

Chaque patient paierait à chaque consultation une Contribution de Soutien aux Potions Enchantées.

Le montant financerait l'installation de médecins alternatifs.

En regardant les autres pays, on constaterait que tous les pays subventionnant massivement les médecines alternatives au détriment de la médecine classique
subiraient une recrudescence de plusieurs maladies.

Notez que cette constatation ne changerait pas d'un iota la conviction de notre ministre.

50% c'est l'objectif à atteindre, on lui a dit que ça marchait alors il y fonce tête baissée.

Toutes les difficultés subies par la filière de médecine classique (difficulté à aboutir sur un projet de recherche par exemple) seraient mises sur le compte de
l'incompétence des médecins; jamais sur celle des politiques qui pilotent le secteur n'importe comment.

Et paradoxalement, ces mêmes difficultés seraient pour les opposants à la médecine classique un argument supplémentaire pour continuer à favoriser les médecines dites alternatives et continuer dans ce sens. #fin

Poke @Ascl_Pios pour l'idée de thread qui m'a amusé ;)