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Ethique de l'allié-e: L'objectivation du point de vue en sciences sociales et en philosophie:
1. Dans plusieurs courants de la recherche en sciences sociales, on part du principe que le sujet du discours scientifique n'est pas neutre, qu'il est socialement situé. Cela donne lieu à une abondante littérature:
2. On peut à ce sujet citer: Bourdieu avec Science de la science et réflexivité, dont une mise en pratique est son ouvrage Esquisse pour une auto-analyse - 1libertaire.free.fr/Bourdieu10.html
3. Mais cette réflexion est plus ancienne encore dans la sociologie marxiste, en particulier avec les travaux de Karl Mannheim - Gaussot, Ludovic. « 31. Karl Mannheim et le genre : point de vue et connaissance située », Sous les sciences sociales, le genre, La Découverte, 2010
4. Cela a donné lieu à un très important champ de recherche en étude féministes: Flores Espínola, Artemisa. « Subjectivité et connaissance : réflexions sur les épistémologies du ‘point de vue’ », Cahiers du Genre, vol. 53, no. 2, 2012, pp. 99-120.
5. Mais alors quelles sont les différentes postures du sujet par rapport à son objet de connaissance et quelle peut-être son éthique ?
6. Position sociale de dominant, science et allié-e-s: Comment être allié-e quand on occupe une position socialement dominante ? On peut renvoyer à ce propos à un précédent thread sur Dupuis-Déri et la posture de l'allié-e pro-féministe:
7. Les opprimé-e-s prennent la parole: c'est le cas de l'histoire des femmes ou de la sociologie des femmes faites par les femmes avec une perspective féministe.
8. Il existe une troisième posture qui est celle que décrit d'A. Memmi qui est celle d'une personne qui occupe une position sociale ambivalente dans les rapports sociaux. Voir ce thread:
9. Conclusion: 1. Considérer que le scientifique n'est pas neutre, c'est donc faire un effort d'objectivité. B. De Sousa Santos explique qu'il y a une relation inverse entre objectivité et neutralité:
Plus une personne se prétend neutre, moins elle a tendance à être objective car elle cache ou n'est pas consciente de sa position. Plus une personne réfléchi à son absence de neutralité, plus elle devient consciente des risques de biais de son discours.
2. Ethique de l'allié-e: a) c'est d'effectuer une recherche scientifique objective b) en tenant compte de la place que l'on occupe dans les rapports sociaux et des biais cognitifs qu'ils risque d'impliquer
c) c'être attentif à comment cette place et le discours depuis cette place peut "silencier" d'autres personnes plus socialement dominées d) c'est objectiver les rapports sociaux de pouvoir par son travail scientifique.
NB: Il y a néanmoins parfois un privilège social à pouvoir se situer. Le coût social n'en est pas le même pour tout le monde. C'est ce que soulignent également certaines personnes par exemple Queer racisées.
