1Thread. Il existe une probable association entre alimentation ultra-transformée et cancer : la première étude à le confirmer est française et de bonne qualité et a été publiée dans le BMJ en accès libre bmj.com/content/360/bm…
2 Il s’agit d’une étude observationnelle faite à partir de la cohorte Nutri-net où des internautes acceptent de participer à un programme de recherche en nutrition en répondant à des questionnaires et parfois en acceptant de prélvts de sang etude-nutrinet-sante.fr
3 Le constat est que nous consommons de plus en plus d’aliments ultra-transformés (AUT) et que la part de ce type d’aliments augmente dans notre pays, en même temps que leur consommation se répand dans tous les pays du monde.
4 En moyenne ce serait 25 à 50% des apports énergétiques quotidiens qui seraient composés de ce type d’aliments.
5 Il s’agit de la PREMIERE ETUDE qui essaie d’établir s’il peut exister une corrélation entre le cancer et la part, EN POIDS, de l’alimentation ultra-transformée dans l’alimentation .
6 Aussi étonnant que cela puisse paraître il y a très peu d’études qui évaluent les effets des AUT sur notre santé alors que c’est une piste de bon sens et qui devrait être prioritaire dans les politiques de prévention.
7 La cohorte était formée de 104 980 sujets (nutrinautes), âgés de plus de 18 ans et en moyenne de 42,8 ans.
8 La cohorte a des particularités. Il s’agit de femmes pour 78%, plus éduquées , plus sportives et moins fumeuses que la moyenne des femmes françaises.
9 Les AUT sont définis comme des aliments ayant subi des transformations industrielles avec, au moins, ajout d’additifs. P exp une compote sans additif n’est pas un AUT.
10 Comme on le sait ces AUT sont caractérisés d’un point de vue nutritionnel par rapport à une alimentation non transformée, par une forte densité calorique, un apport en sel, en sucre et acides gras saturés plus élevée et un faible apport en fibres, vitamines et nutr esstnls
11 L’évaluation était basée sur des questionnaires en ligne croisée avec différents registres pour les données sur les cancers et la mortalité (SNIIRAM, Cépi-Dc).
12 L’étude a montré que pour chaque augmentation de 10% d’AUT en poids, dans la diète on avait une augmentation du risque de 12% des cancers tous types (sauf mélanome) IC 1,06-1,18 p<0,001, pour 2228 cancers en tout
13 Et également de 11% du cancer du sein (1,02-1,22) p 0,02, 732 cas
14 La sensibilité a été évaluée par différents tests et les résultats étaient extrêmement cohérents.
15 Ils n’étaient pas affectés, après ajustement pour chaque facteur, par la consommation de fruits et légumes, le tabagisme, ou par l’activité physique.
16 Il faut noter qu’en moyenne près de la moitié de la consommation (en poids) d’AUT était constituée par les boissons sucrées (20%) et les produits sucrés (26%) et que 16% de plus étaient constitués par les féculents et les céréales pour le petit déjeuner
17 L’association entre cancer et AUT était plus forte dans le groupe des moins de 40 ans avec une augmentation du risque de 21% dans cette tranche d’âge (1,09-1,35) pour 10 points d’augmentation dans le % d’AUT consommés.
18 Les sujets du dernier quartile (ceux qui consommaient le plus d’AUT) étaient aussi plus jeunes et moins éduqués. Plus jeunes, cela devrait tous nous alerter.
19 Les hypothèses quant aux causes possibles de cette association sont 1- la faible qualité nutritionnelle des AUT, 2- les additifs, certains réputés cancérigènes et pouvant avoir un effet cocktail (exp le dioxyde de titanium qu’on trouve dans les bonbons, les dentfrc, ds méds)
20 3- les perturbateurs endocriniens présentes dans les emballages, 4- la génération de molécules aux propriétés carcinogènes pas les procédés industriels (nitrosamines et nitrites de sodium dans ls charcuteries et acrylamides par chauffage)
21 La force de cette étude est dans son caractère prospectif, dans le grand nombre de participants et dans la méthodologie rigoureuse et un faible nombre de perdus de vue.
22 La plupart des biais identifiés tendraient à sous-estimer l’association (il s’agit surtout de femmes attentives à leur alimentation) mais il y en a d’autres (prise de contraceptifs ?)
23 Les taux de cancer dans cette cohorte sont inférieurs à ceux attendus en fonction de l’âge ce qui irait aussi dans le sens d’une sous estimation de l’association avec une cohorte Nutri-net ayant des habitudes de vie plus favorables à la santé que la moyenne.
24 Bref : on a accordé des AMM à des médicaments, qu’on paye ensuite des millions avec des données bien moins solides que ça et , dans ce cas, cela ne coûterait rien pour éviter des cancers et des décès prématurés
25 Cette étude devrait être un aiguillon pour appliquer une régulation et des politiques de prévention plus rigoureuses, les jeunes et les enfants étant les plus exposés aux dangers de la malbouffe.
