Thread by @AgeMoyen

La dernière saison de #GameofThrones convoque un hiver très long, des zombies, des #dragons et même un dragon zombie. Rien de nouveau sous le soleil : c'est déjà la recette du Ragnarök des mythes nordiques médiévaux. Un thread ⬇️ ! #histoire #MedievalTwitter

L'article du jour a été écrit par Jules Piet, doctorant à l'Université de Strasbourg (@unistra) et à l'Université d'Islande. Spéciale dédicace à la @GuildePerouges puisqu'on s'était rencontrés en octobre lors de Fest'Ain d'Histoire !

Le grand poème mythologique Völuspa, conservé dans un manuscrit de la fin du XIIIe siècle, annonce que le Ragnarök commencera par le fimbulvetr, un atroce hiver de trois ans, durant lequel les familles s’entre déchireront dans des guerres. #winteriscoming

Le poème s’achève sur une strophe annonçant la venue d’un dragon, le Níðhöggr : « Arrive en volant / Le sombre dragon, Le serpent étincelant / Venant de Niðafell ; / Volant au-dessus de la plaine / Le Níðhöggr qui porte sur ses ailes, / Les cadavres. »
#voilavoila

Un autre reptile monstrueux, le Miðgarðsormr, aussi appelé Jörmungandr, est également lié à la fin du monde dans la mythologie scandinave. Ce serpent géant, fils de Loki, enserre toutes les terres du monde avec son corps en se mordant la queue, garantissant ainsi sa cohésion.

Le dieu #Thor, qui a déjà affronté le monstre lors d'une épique partie de pêche, est censé trouver la mort en le combattant lors du Ragnarök

Le dragon scandinave est bien souvent dépourvu de deux des caractéristiques qui nous semblent fondamentales, les ailes et la capacité de cracher du feu.

Les anciens scandinaves possédaient en fait deux mots qu'on peut traduire par « dragon » : dreki et ormr. Le premier désigne plutôt une créature similaire à notre dragon ailé ; le deuxième, de la même racine que l’anglais worm, décrit une créature ressemblant plus à un serpent

Une autre particularité des dragons scandinaves est de ne pas toujours être nés dans leur état monstrueux. L’un des plus célèbres d’entre eux, Fáfnir était à l’origine un nain qui se transforma en dragon après avoir assassiné son propre père pour s’approprier l’héritage familial.

Un autre cas semblable est celui de Gull-Þórir, héros de la saga islandaise Gull-Þóris, qui date du début du XIVème siècle. Gull-Þórir, après avoir vaincu un dragon en Norvège et ramené son or chez lui en Islande, se transforme lui-même en dragon, rongé par la cupidité.

Dans Game of Thrones, Viserys, le frère de #Daenerys, qui s’était auto arrogé le titre de « dragon », est également cupide : vendant sa propre sœur pour de l’or et des chevaux, il finit ébouillanté par… de l’or fondu. #bonappétit #allezhopuncroissantuncafé

Qu’ils soient ailés ou non, cracheur de feu ou de venin, les reptiles géants sontsouvent des forces chaotiques, que l’on ne dompte jamais complètement. Mais c’est précisément cette puissance inquiétante qui fait du dragon le digne adversaire des héros, d’Apollon à Alan Grant.

Dans la précédente saison de Game of Thrones c’est #JaimeLannister qui endosse le rôle du preux chevalier et charge à la lance un dragon... manquant de finir en barbecue #tryagain Il n’est pas avisé d’attaquer frontalement une armure d’écailles et de griffes qui crache du feu.

Et cela, l’auteur de la Völsunga saga le savait : pour vaincre Fáfnir, Sigurðr, le héros de la saga, creuse une tranchée sous le passage habituel du dragon, et l’éventre sans combat, en visant son ventre mou. Ce que Tolkien reprend avec Turin vs Glaurung !

Finalement, autant que les flammes, les ailes, la voracité ou la cupidité, c’est sans doute leur capacité à révéler les héros qui caractérise les dragons depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. Retrouvez notre article du jour !
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