Thread by @DrPsydufutur

La théorie de l'attachement de Bowlby : thread

Il n'y a pas que Bowlby qui a travaillé là-dessus, Lorenz par exemple qui a adopté des oies en étant présent auprès d'elles à leur naissance

Ou encore Harlow, qui a torturé de pauvres singes pour montrer que le singe préférait la figurine en fourrure 1/

que la figurine en métal qui pourtant le "nourrissait" et "lui apportait de l'eau"

La théorie de l'attachement? En fonction des interactions précoces de l'enfant avec sa ou ses "figures d'attachements", 1/

les relations à l'âge adulte se feront toujours selon ce schéma. Passons dans le concret :

Au départ, l'enfant va régulièrement se retrouver dans des situations dites "étranges". Et trois options s'offrent alors :

1/la figure d'attachement rejette l'enfant, n'est pas présente : l'enfant en "déduit" qu'il doit se débrouiller tout seul

2/ la figure d'attachement est toujours présente, même quand l'enfant n'en a pas besoin : la moindre absence future de la figure 1/

d'attachement devient insupportable

3/ La figure d'attachement est présente quand il y a besoin, mais pas trop

Ce qui nous donne trois grands styles d'attachement, +1 bonus : évitant, ambivalent, sécure, craintif

L'hypothèse est donc que ces "modèles internes opérant" se fixent dans les cinq premières années

On les déterminent en fonction de deux dimensions : la disponibilité de la figure d'attachement, et sa considération par rapport à elle 1/

, digne ou indigne de la figure d'attachement

On va voir ce que cela donne dans deux domaines : les relations avec les autres, et les relations "romantiques"

Dans les relations aux autres,l'ambivalent éprouvera une anxiété dans la relation à l'autre,l'impression que la figure d'attachement peut 1/

disparaître à tout moment.
Pour l'attachement évitant ou détaché,les relations intimes sont "évitées"une trop grande proximité augmentant 1/

l'anxiété.
Enfin l'attachement craintif est un panachage de ces deux composantes

Un beau tableau pour résumer tout ça : les styles d'attachements et leurs caractéristiques

Dans la population, on estime à 60% le nombre de sécure, 20% d'évitants et 20% d'ambivalents. Je n'ai pas le taux de craintif.

En ce qui concerne l'attachement "romantique", on part sur deux dimensions : l'anxiété dans la relation, et l'évitement de ces relations

Voilà ce que ça pourrait donner

Si les sécures n'ont aucune difficulté à devenir intimes et à faire confiance à leur partenaire, pour les autres styles d'attachement 1/

cela se complique un peu.

Les évitants souhaiteraient à tout pris échapper à la dépendance affective. Ils ne seraient pas à l’écoute de leurs propres besoins 1/

d’attachement, ni à ceux du partenaire. Elles n’arriveraient pas à être proches des autres et n’apprécient pas non plus que l’on devienne 2/

intime avec elles.

Les ambivalents auraient des demandes affectives démesurées qui les mèneraient à la frustration ou à une inquiétude concernant la relation1/

Ils auraient peur d’être abandonnées et remettraient en question de manière incessante la sincérité de l’amour de l’autre 2/

(jalousie, soupçon, hypercontrôle...)

Cette théorie, bien que toujours théorie, a quand même été assez largement étudiée au niveau expérimental et neurobiologique notamment.

A tout seigneur, tout honneur
En plus des personnes précédemment cité, une scientifique nommée Mary Ainsworth a travaillé sur :

les categories d'attachement, le style de maternage et le côté prédictif entre attachement initial et socialisation ultérieure de l'enfant