Thread by @Maitre_Eolas

En regardant le (très bon) Chernobyl, je me suis rendu compte avoir été confronté au même phénomène que l'on voit dans le film. Non, pas la fission d'un cœur de réacteur nucléaire, le phénomène humain.

Dans un dossier très sensible, j'ai été abasourdi de recevoir un jour par courrier d'un confrère le CD-ROM contenant en clair toute la procédure en pdf. Il y avait tout dedans, y compris les adresses des témoins avec leur numéro de portable.

J'ai, diplomatiquement, contacté ledit confrère pour lui donner des bases de sécurité sur la transmission des données. Genre a minima chiffrer le CD-ROM. Sa réponse m'a désarmé : "Bah si le CD-ROM finit dans la nature, c'est la Poste qui est responsable".

Donc des données très sensibles n'étaient protégées, littéralement, que par l'épaisseur d'une feuille de papier, mais OSEF car si la catastrophe survient, il pourra dire que ce n'est pas sa faute.

Et c'est ça que j'ai retrouvé dans Chernobyl. Ce qui est important, ce n'est pas qu'un coeur d'uranium soit en fusion à l'air libre, l'important, c'est qu'il puisse dire que ce n'est pas sa faute.

Cesium 135, données professionnelles, même combat : c'est leur fuite qui est grave, pas qui est l'origine de la fuite.
Ça et la vodka dès le petit déjeuner, ça m'a vraiment fait penser à la profession d'avocat.

Epilogue : le CD ROM a été copié sur un disque dur chiffré à 4096 bits et sauvegardé automatiquement sur trois supports tout aussi chiffrés dont deux dans un autre pays avant de connaitre une fin horrible dans un broyeur.