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[Thread] À quoi s'affairent des Blancs privilégiés, occupant des métiers d'aventuriers et de justiciers de par le monde, lorsqu'ils vivent dans un des derniers quartiers populaires de Paris comme la Goutte d'Or, dans le 18ème arrondissement ?
À tout faire pour fermer le seul bar populaire du coin, pardi, car si les pauvres continuent de boire leur thé sous les fenêtres des bonnes gens, s'ils continuent même de respirer, c'est pas compliqué: c'est soit la chienlit, soit l'État islamique, soit le Rassemblement National.
Ainsi de François P., « producteur, réalisateur, riverain de la Goutte d’Or ». Il habite dans ce quartier depuis neuf ans « du fait du prix de l’immobilier » et de par son « attrait certain pour le partage des cultures ». lol.
Ce triste sire est en ce moment à la manœuvre d'une pétition contre un bar populaire de la Goutte d'Or, le Soleil d'Oran, lieu de vie que veut également faire fermer une association réactionnaire de petits propriétaires en mal de pureté ethnique et de culbutes immobilières.
(Voici la liste des "signalements" que cette association, dénommée Cavé/Goutte d'or, se targue d'avoir fait à la police pour se débarrasser de ce café.) 
François P. a donc écrit une tribune dans Le Monde pour s'émouvoir du bruit de ce café rempli d'hommes fuyant leurs domiciles trop petits, mal insonorisés et se réfugiant autour d'un jeu, d'un match, d'un thé. Insupportable pour notre globe-trotter. lemonde.fr/idees/article/…
Le drame, ce n'est pas l'état des habitats, la spéculation immobilière ou les travaux incessants, c'est que «l’État abandonne ses quartiers». La preuve? Les flics ne daignent pas attraper au lasso les clients du bar quand notre érudit en peignoir compose son numéro favori, le 17.
« On se demande comment on peut vivre sans travailler, buvant des cafés et fumant des joints à longueur de journée », écrit ce fin connaisseur du monde, en convoquant des souvenirs de reportage dans une disgression à couper le souffle.
On ne le dit pas assez, mais laisser les pauvres boire leur thé bouillant dans la rue (surtout quand il y a canicule), c'est la porte ouverte aux homicides entre voisins, au vote Rassemblement National mais aussi, bien sûr, à « tirer à la kalachnikov sur des clients de cafés ».
Mais qu'on ne prenne pas notre Albert Londres pour un raciste, un militant de la gentrification ou un simple réactionnaire de plus. Car il a des amis musulmans !
Les habitants de la Goutte d'Or, quartier comme beaucoup d'autres, en proie aux attaques des spéculateurs immobiliers, aux patrouilles policières incessantes, aux travaux insupportables dans les petits appartements que rachètent les privilégiés, souffrent du bruit. C'est un fait.
Mais si vraiment on voulait s'attaquer à ce fléau, on commencerait par interdire les permis de construire sur les derniers terre-pleins, par interdire à Enedis de venir faire un boucan monstrueux pour ses compteurs inutiles (5,5 milliards € de budget ce machin, quand même),
on bloquerait les loyers pour empêcher que la bourgeoisie n'expulse encore par son bon goût les habitants historiques du quartier, on interdirait aux bourgeois de disserter à haute voix sur leurs jolies terrasses en jactant jusqu'à pas d'heure, etcetera, etcetera.
(Petit rappel : En deux ans, Paris est passé du septième au premier rang des villes les plus chères du monde en 2019. Les prix de l'immobilier à la Goutte d'Or ont augmenté en moyenne de 10 % en 2018 et de 30 % sur 5 ans.)
