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#Thread sur les autorisations des #additifs alimentaires🧁
📌Faut-il avoir peur des additifs 🥶 ?
📌Faut-il tous les interdire ?
📌Clefs pour comprendre l'évaluation des risques ?

➡️quoidansmonassiette.fr/comment-additi…
PS: ne se veut pas exhaustif
#SantéPublique #Alimentation #FoodSafety
Les additifs alimentaires sont des substances ajoutées intentionnellement dans un but technologique spécifique à la différence des substances présentes dans l’alimentation de façon non voulue (contaminants, résidus de pesticides, mycotoxines…)
Encadrés par le R (CE) n°1333/2008
Ils répondent à 3 critères centraux :
✅ne doivent pas poser de problèmes pour la santé du consommateur aux doses PROPOSEES (important !)
✅répondre à un besoin technologique qui ne peut pas être satisfait par d’autres méthodes
✅ne trompent pas le consommateur
🧐Comment repérer les additifs ?
Ils sont obligatoirement mentionnés dans la liste des ingrédients sur l’emballage avec le nom et/ou le numéro E de chaque additif avec des fois des mentions obligatoires
Ex : polyols : «Une consommation excessive peut avoir des effets laxatifs»
Il existe 5 grandes catégories d’additifs (+ sous-divisions)
Les origines des additifs sont variées :
🌱 "naturels" = extraits de parties de végétaux ou d’animaux comme la curcumine (E100) extrait des racines de Curcuma longa, l’extrait de cassis (E163iii) ou les carraghénanes
🔧par modification d’extraits naturels (ex: le sucralose)
⚗️par synthèse chimique (reconstitution identique, ex l’acide ascorbique = vitamine C)
⛏️entièrement artificiels et n’existent pas dans la nature comme l’aspartame (E951) ou la saccharine (E954).
🦠Ex d'utilisation technologique importante pour les risques sanitaires : la conservation
Les conservateurs (E200 à E290) qui inhibent le développement desmicro-organismes, cela permettra notamment d’allonger la Date Limite de Consommation DLC
🎨Autres usages (facultatifs) : la modification des propriétés organoleptique
Ex : Le glutamate (E623) exalte les arômes.
Les polyols ou les édulcorants (saccharine E954 ou cyclamate E952) donnent un goût sucré
Les colorants azoïques (tartrazine E102 ou le noir brillant par ex)
L’autorisation ou le renouvellement d’un additif alimentaire suit un processus strict et se base sur l’évaluation des risques et les preuves scientifiques disponibles.
🌎Au niveau international, c'est le Le Comité d'experts FAO/OMS sur les additifs alimentaires (JECFA)
Un additif autorisé doit se trouver obligatoirement dans la liste “positive” du règlement n°1333/2008 : webgate.ec.europa.eu/foods_system/m…

🇪🇺La procédure d’autorisation (R n°1331/2008) commence à l’initiative de la Commission ou d’un État-membre suite à la demande de la partie intéressée
Si la demande est recevable (complète en terme de données), cette demande est envoyée à l’#EFSA European Food Safety Authoriry qui rend un avis scientifique
EFSA = Evaluateur du risque, il ne délivre pas d'autorisation/refus des additifs, seulement un avis scientifique
👩‍⚖️Le dossier est évalué par le Panel FAF, c'est un groupe d'experts indépendants (des chercheurs souvent) soumis aux déclarations de conflits d'intérêts que l'on peut trouver ici : efsa.europa.eu/fr/panels/faf
Cacher des conflits d'intérêts expose à l'exclusion/des sanctions pénales
✅Si le dossier satisfait à toutes les conditions d’autorisation, la commission élabore un projet de loi qui sera voté au sein du comité permanent de la chaîne alimentaire. Le Conseil et le Parlement européen seront consultés puis la publication s’effectuera dans le JO européen.
L'autorisation ou le renouvellement d’une substance se base sur une évaluation du risque (pas du danger)
Danger = source susceptible (propriété intrinsèque) de causer des effets néfastes
Risque = probabilité (exposition x danger) que survienne un danger qui entraîne un préjudice
Dans le cas des additifs alimentaires, l’exposition dépend de la teneur en additif dans la denrée alimentaire et de la fréquence/quantité de consommation alimentaire de cette denrée contenant l’additif, de la biodisponibilité/absorption
Plusieurs éléments sont nécessaires à la partie technique d’un dossier pour l’évaluation des risques :
✅publication intégrale des études publiées et non publiées
✅la stratégie de recherche/collecte des informations
✅les études toxicologiques (critères OECD, bonnes pratiques)
La toxicocinétique est étudiée : ADME absorption, distribution, métabolisme et excrétion
Si le composé se bioaccumule, on va plus loin avec des études animales avec des doses répétées voire des études avec des volontaires humains.
Une substance est génotoxique si elle compromet l’intégrité physique du génome (l’ADN). C'est testé avec des essais de mutations génétiques sur les cellules comme par exemple le test des comètes qui mesure les cassures induites directement. Ils existent d'autres tests OECD
D'autres effets biolotiques dont la toxicité chronique, sous-chronique et la carcinogénicité (+ d'autres effets) sont testées avec des rongeurs qui reçoivent pendant 90 jours des doses répétées de l’additif pour identifier la survenue d’effets indésirables
L’évaluation des risques faite par l’EFSA passe par :
1⃣Identification des dangers à partir d'études in vitro et in vivo
2⃣Caractérisation du danger : définition du mode d’action, de la voie d’exposition, la relation dose-réponse, dérivation d'un seuil protecteur appelé DJA.
La dose journalière admissible DJA en mg/kg poids corporel/jour est la quantité journalière ingérée durant toute une vie sans risque pour la santé du consommateur sur la base des preuves connues au moment de l’évaluation. Il existe d'autres méthodes (benchmark dose...)
La NOAEL (No Observed Adverse Effect level) est la dose maximale en-dessous de laquelle il n’y a aucun effet toxique observé. La NOAEL la + basse obtenue sur l’espèce la + sensible et pertinente pour l’Homme est utilisée pour calculer la DJA (utilisation de facteurs de sécurité)
Pour extrapoler les résultats vers l’homme 2 hypothèses :
📌sur la dose: les effets observés à fortes doses chez 🐁pourraient apparaître à plus faible dose chez l’Homme
📌sur l’espèce: si des effets sont perçus chez l’animal, peuvent-ils apparaître chez l’Homme? modes d’action ?
La question de la dose ingérée dans l’organisme est centrale pour évaluer le risque.
3⃣ Évaluation de l’exposition : elle se calcule en combinant les consommations alimentaires avec les concentrations en additifs dans les aliments consommés
4⃣La caractérisation du risque : on estime la fraction de la population (+ sous-groupes) qui pourrait excéder la DJA
Autorisation à la dose quantum satis ou avec une teneur maximale pour toutes les denrées alimentaires ou de façon spécifique à certaines catégories alimentaires
La réévaluation des additifs est enclenchée s’il y a un risque de dépasser les DJA, si les données utilisées dans les précédentes évaluations manquaient de qualité et fiabilité. De nouvelles études ne confirment pas les précédents résultats.
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