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1/ Thread sur la situation politique au Royaume-Uni évoquée hier soir avec des insiders au Foreign Office. Le gouvernement est aux abois.
2/ La conférence du Parti Conservateur la semaine dernière à Manchester devait être l'occasion de rassembler. Échec !
3/ Theresa May est ressortie fragilisée, ce qui a accentué les tensions entre les trois groupes : 1. les Brexiters derrière Boris Johnson et
4/ leur nouvelle coqueluche, le plus policé et moins clivant Jacob Rees-Mogg. 2. Les partisans d'un deal à tout prix, implicitement derrière
5/ le Chancelier Philippe Hammond. 3. Les soutiens des negociateurs actuels, autour de David Davis, avec l'appui de May.
6/ La réalité est que les négociations en cours à Bruxelles avec Michel Barbier pâtinent, chaque partie se renvoyant la responsabilité.
7/ Boris Johnson a essayé fin septembre de reprendre la main en se montrant menaçant si les négociateurs n'allaient pas assez vite.
8/ Il a beaucoup agacé au sein du parti mais il a surtout poussé ses adversaires à réagir. C'est le cas de Philippe Hammond qui souligne
9/ depuis trois jours qu'un no deal (solution poussée par les hard Brexiters) aurait des conséquences dramatiques pour l'économie UK
10/ Hammond a d'abord expliqué que cela provoquerait une pagaille pour le trafic aérien dans le ciel britannique.
11/ Puis, hier, il est revenu sur l'importance de trouver un accord financier avec l'UE avant d'aller plus loin.
12/ Scandale chez les Brexiters qui l'accusent de saboter le Brexit, lui reprochent de ne pas faire le nécessaire pour préparer "l'après"
13/ et réclament sa démission, le suspectant d'être resté un "Remainer" . Au milieu, Theresa May continue de soutenir Hammond publiquement
14/ L'actuelle PM a une chance à court terme : Personne ne veut prendre son job (sauf peut-être Johnson mais ce serait l'explosion du parti)
15/ Elle compte aussi sur la peur des MPs de perdre une éventuelle élection anticipée face à un Jeremy Corbyn qui fait peur mais qui peut
16/ compter sur la lassitude des électeurs face à un parti au pouvoir depuis 2010, dont les atermoiements et les querelles exaspèrent.
17/ Theresa May espère donc pouvoir tenir jusqu'à début 2018 mais sa situation est très délicate. Sa faible majorité à Westminster
18/ laisse augurer des votes difficiles, surtout qu'il y au moins 30 MPs Tories "rebelles" qui ne veulent pas entendre parler de concessions
19/ faites à Bruxelles à Barnier qu'ils exècrent. Maybe va donc continuer à jouer sur la peur de Corbyn.
20/ 3 scénarios se dessinent. 1. May s'accroche au pouvoir et parvient à avancer sur le Brexit avec une solution acceptable pour tous
21/ 2. Elle passe la main et se fait remplacer par un nouveau PM dont la mission serait de conduire les négociations Brexit à terme.
22/ David Davis serait alors le mieux placé mais le désarroi serait tel que d'autres solutions pourraient émerger.
23/ 3. La dissolution est prononcée, le gouvernement actuel considérant qu'il n'y a pas une majorité suffisante, même avec le DUP irlandais
24/ Dans ce scénario, le retour des Travaillistes au pouvoir est désormais une possibilité, avec une ligne très "à gauche" .
25/ Le Brexit monopolise toute l'attention. Pourtant, les Conservateurs ont deux autres sujets majeurs : l'immobilier et l'endettement privé
26/ Selon les responsables du parti, l'accession à la propriété, aujourd'hui quasi-impossible pour les moins de 30 ans, est une priorité
27/ En parallèle, l'endettement privé atteint des records, ce qui rend l'économie vulnérable, surtout à un moment où la croissance ralentit
28/ La situation politique britannique est donc très instable et plus personne ne se risque à faire des prédictions... End.
