Thread by @AgeMoyen

« Aux arbres, citoyens : » chantait-on lors des marches pour le #Climat. Contrairement à ce qu'on pense trop souvent, la « prise de conscience environnementale » n'est pas le propre de notre époque. Petit thread par le Moyen Âge ! ⬇️ #histoire #medievaltwitter

Au Moyen Âge, les forêts jouent un rôle essentiel : on en tire de la nourriture (gibier, fruits, glandée pour les porcs, etc) et du bois pour se chauffer et pour construire. Jusqu'au XIIIe siècle, pas de problème : il y a peu d'hommes, et beaucoup de forêts.

Mais, suite à l'importante croissance démographique des XIIe-XIIIe, l'Occident se remplit. Et du coup les forêts reculent rapidement, sous l'effet des grands défrichements. Lentes à se renouveler, elles ne parviennent plus à suivre le rythme des hommes

En 1307, les habitants du village de Najac (@Tous_en_Aveyron) tirent la sonnette d'alarmes auprès du roi en lui signalant « la grande raréfaction des forêts à cause de la quantité de gens, et la nécessité, pour le bien commun, de les protéger afin d’éviter leur disparition »

Dans les Flandres, région très peuplée, les conflits d'usage se multiplient à la même époque autour des forêts : preuve de la raréfaction d'une ressource qui passait jusque-là pour inépuisable, et qu'on découvre sur le point de disparaître

Les seigneurs savent profiter de cette raréfaction pour... s'enrichir (tout comme certaines entreprises ajd font du profit grâce au changement climatique #climatechange). Partout, les taxes sur le bois ou sur l'accès aux forêts se multiplient, tout comme les garde-forestiers

Quand la situation se dégrade trop, les seigneurs imposent des mesures fortes : à Najac, les dirigeants interdisent l'exploitation des forêts pendant 15 ans, pour laisser le temps aux bois de se régénérer. Ces mesures sont très impopulaires, mais nécessité fait loi

On observe même la mise en place d'un véritable discours de développement durable : en 1346, Philippe VI de France impose ainsi un code forestier à l'échelle du royaume « pour que forêts et bois puissent perpétuellement se soutenir en bon état »

Il n'était donc pas « trop tard » : la preuve, il y a ajd plus de forêts en France qu'au XIIIe siècle. Mais il a fallu la conjonction d'une crise environnementale, aux conséquences économiques, et d'une véritable volonté politique, qui n'a pas eu peur de se rendre impopulaire

Et aujourd'hui ? Alors que nos forêts, nos campagnes, nos océans sont menacés, que faudra-t-il, pour qu'on puisse à nouveau espérer dans un « bon état perpétuel » de la nature ? Notre article du jour (par une nouvelle plume d'@AgeMoyen !) à retrouver !
actuelmoyenage.wordpress.com/2019/01/30/com…