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À propos de l'attractivité de la France et de l'invitation de 200 grands patrons à Versailles pour valoriser le label "choose France".
#ChooseFrance
marianne.net/economie/macro…
À propos de l'attractivité de la France et de l'invitation de 200 grands patrons à Versailles pour valoriser le label "choose France".
#ChooseFrance
marianne.net/economie/macro…
Au-delà du fait qu'une politique industrielle ne peut se limiter à attirer n'importe quelle activité en promettant des baisses d'impôts indistinctement à tout investisseurs étrangers, on peut aussi s'interroger sur le sens même de ces politiques d'attractivité.
Aujourd'hui, tout le monde se veut attractif. C'est la concurrence à tous les étages. Les communes (Cf. les programmes des municipales!), les régions, les pays... tous les politiques pensent qu'il faut attirer sur son sol les investissements de son voisin pour créer de l'emploi.
Au final, la fiscalité de tout ce qui est mobile (c'est à dire le capital qui constitue le patrimoine des plus fortunés) s'effondre et plus personne n'est là pour s'intéresser au bien commun.
C'est bien cette logique qui est à l’œuvre à l'échelle mondiale, via la libre circulation des marchandises et la liberté des mouvements de capitaux. Chaque investisseur met en concurrence les pays sur la base du moins disant social et environnemental.
Du coup, il se trouve toujours un territoire pour renchérir sur son voisin au nom de l'attractivité, de la compétitivité et surtout des emplois.
On enrobe ces politiques de compétitivité par de grands discours lénifiants sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises en développant le "green" et le "social washing" des politiques gouvernementales.
Le marketing, les tribunes dans la presse aux envolées lyriques, les invitations de Greta Thunberg (elle vient de prononcer son discours à #Davos2020), le "Green new deal"... sont censés compenser les effets réels des actes par l'imaginaire des mots.
On retrouve ici les causes de la crise européenne actuelle. On a vendu l'Union européenne comme un espace de solidarité et de paix...
... puis on en a créé un grand marché concurrentiel au nom de la performance!
... puis on en a créé un grand marché concurrentiel au nom de la performance!
Dans notre livre avec @CoralieDelaume nous illustrons cette logique par la parabole du maitre et des élèves bagarreurs (voir ci-dessous). C'est une politique d'affrontement généralisée où les plus forts écrasent les plus faibles et où tout projet collectif devient impossible. 
Plus grave, l'UE entend exporter son modèle au monde entier en devenant l'un des propagandistes les plus zélés de l'intensification concurrentielle.
La mondialisation n'est pas "naturelle". Elle est le produit des choix politiques des décideurs.
La mondialisation n'est pas "naturelle". Elle est le produit des choix politiques des décideurs.
Hier, un traité de libre-échange avec le Vietnam a été signé. La conséquence: plus de liberté pour l'investisseur, plus de concurrence entre les territoires, plus d'attractivité et de compétitivité pour attirer les capitaux et les usines. @emmanuelmaurel
Tout le monde sent bien que cette logique est en train de nous tuer.
On sait tous que le but de l'école ne peut se limiter à rendre notre pays plus attractif pour les investisseurs étrangers en leur promettant une main d’œuvre docile et performante.
On sait tous que le but de l'école ne peut se limiter à rendre notre pays plus attractif pour les investisseurs étrangers en leur promettant une main d’œuvre docile et performante.
Tout le monde comprend parfaitement qu'une politique gouvernementale ne peut s'adresser qu'aux grands patrons mondiaux, qu'un chef d’État ne peut se réduire à devenir un "super VRP" pour vanter une fiscalité compétitive qui protégera les puissants...
... pour ne peser désormais que sur les classes moyennes et populaires, ceux qui vivent "quelque part" et qui de ce fait n'ont pas les moyens "d'arbitrer", c'est-à-dire de mettre les pays en concurrence.
Bref, on voit bien que "Jupiter" se comporte en épicier, que notre "destin commun" se réduit à l'espace marchand... et que cette logique nous enchaine tout en aboutissant à détruire progressivement tout le collectif qui émane de la société.
