Thread by @CorentinSellin

L'info de la nuit US: et le @washingtonpost et le @nytimes rapportent que #Trump fut déjà prévenu des pertes AVANT de donner son feu vert initial à des frappes en #Iran et que l'opération était bien en cours avant son revirement.
washingtonpost.com/politics/i-sto…
nytimes.com/2019/06/21/us/…

2) Cette information n'est pas anecdotique: l'#Iran sait désormais que #Trump hésitera toujours à frapper et qu'il y a incontestablement des fractures à l'intérieur de l'administration US autour du président pour savoir comment réagir face aux Iraniens. nbcnews.com/politics/polit…

3) Et ce dévoilement d'1 #Trump hésitant, confus construit 1 image de faiblesse face à l'#Iran et d'autres. Selon le quotidien US le plus lu @USATODAY Th. Roosevelt disait: "Parlez doucement et portez 1 gros bâton, vous irez loin". #Trump fait l'inverse. eu.usatoday.com/story/news/pol…

4) On a déjà noté ici les similitudes, soulignées par le vice-président Pence mais à ne pas exagérer, de #Trump avec Theodore #Roosevelt: New Yorkais obsédé par 1 "mise en spectacle" médiatique de son action, nationaliste ET anti-élites traditionnelles (tout en en faisant partie)

5)… mais c'est aussi vrai en politique étrangère où #Trump emprunte en effet à Th. #Roosevelt le "big stick" d'1 diplomatie de la canonnière, où l'exposition permanente d'1 "surpuissance" militaire US doit forcer la partie adverse à la transaction. #àlire theatlantic.com/international/…

6) Depuis le début de sa présidence, #Trump essaie de faire mettre à la partie adverse 1 genou à terre avec son "gros bâton" qu'il soit militaire ou économique, afin de pouvoir ensuite négocier et transiger au mieux du strict intérêt national US. Mais cela a 1 présupposé…

7)… que #Trump soit prêt à utiliser ce fameux "gros bâton" en cas de résistance de la partie adverse, comme Teddy Roosevelt l'avait fait lors de la crise au Venezuela en 1902 en déployant sa marine à Puerto Rico pour impressionner l'Allemagne…

8) Le problème est qu'au XXIe siècle, l'efficacité du gros bâton de #Trump est d'abord limitée par sa répugnance à en faire usage. L'information très accrue de l'opinion publique US, hostile à tout déploiement trop long de la force militaire US lui fait entrevoir l'impopularité…

9)… mais surtout #Trump, c'est Bigmouth strikes again… Il parle très fort en amont de tout usage éventuel du gros bâton… et finalement ne l'utilise pas, ce qui ruine en partie, pour l'instant, l'effet dissuasif dudit bâton (cf. Corée du Nord, Venezuela, et donc #Iran).

10) Ce décalage entre paroles et actes de #Trump s'explique bien sûr au XXIe siècle, si on compare avec Th.#Roosevelt, par l'interdépendance supérieure des grandes puissances et le fait nucléaire: si la #Russie grogne, dur de manier le gros bâton en #Iran ou au #Venezuela...

11) Mais cette séquence sur l'#Iran démontre aussi la faille entre la #compol de #Trump qui a bâti son identité politique par l'autoproclamation publique (via Twitter) d'1 dureté sans limites- par rapport à 1 #Obama faible et indécis- et la nécessité diplomatique de "se contenir"

12) Car si l'objectif de #Trump est de négocier sans "préconditions" avec l'#Iran, comme il l'a redit hier sur @NBCNews, à quoi bon jouer les Tartarins pour finalement reculer, incitant davantage l'Iran à ne pas vouloir transiger face à 1 adversaire vu comme 1 "tigre de papier"?

13) Autrement dit, puisque #Trump ne veut pas la guerre avec l'#Iran, pourquoi ne pas délaisser 1 doctrine du "gros bâton", qui est aussi celle de son conseiller sécurité nationale #Bolton, incompatible avec le monde multipolaire mais aussi avec sa publicité de tout sur Twitter?